Tu sais, Domi, j'ai appris aussi par le forum que nos réactions sont normales.
Tous nous avons notre vécu et notre façon très personnelle de réagir et "d'avancer".
Je ne sais pas si il y a un deuil plus difficile qu'un autre, je crois que tous les deuils sont difficiles parce qu'ils nous confrontent à ce que nous avons de plus profond en nous, l'amour de celui qui part et cette déchirure du plus jamais...
Que faire d'autre, nous n'avons pas le choix. On ne nous laisse pas le choix.
Et nous savons bien que nous ne sommes pas éternels. La vie fait que nous l'oublions tout au long des jours et des activités que nous avons. La société d'aujourd'hui fait que nous ne côtoyons plus la mort de la même façon. Elle est devenue tabou pour beaucoup et, de ce fait, nous sommes désarmés lorsqu'elle nous prend quelqu'un au plus profond de nous.
La seule chose à laquelle se raccrocher, c'est que nous avons vécu l'amour, qu'il soit de nos parents, de notre moitié, de nos enfants.
La place que nous avons dans la famille fait que notre chagrin ne s'exprime pas de la même façon. Les ressentis ne sont pas les mêmes.
Ton chagrin est réel. Celui de ta maman aussi. Tous deux ont leur propre colère et leur propre acceptation.
Si je compare la perte de mes parents avec celui de mon mari, il est bien évident que les choses sont différentes malgré le chagrin que j'ai ressenti à chaque fois.
Lors de départ de mes parents, j'avais mon mari auprès de moi qui m'a assistée et secondée, réconfortée et propulsée vers la vie, notre vie.
Lors du départ de mon mari, je n'ai personne pour m'aider dans le même sens.
Je n'ai pas eu la joie d'avoir un enfant.
J'ai juste la joie d'avoir un fils de coeur, celui du premier mariage de mon mari.
Comme ta maman, je n'ai plus d'avenir, celui que nous avions construit à deux, celui que nous devions vivre ensemble tout au long de la retraite qui arrivait et de la vieillesse.
Il nous faut réapprendre à vivre seule, à décider seule du quotidien. Plus personne pour discuter le soir, raconter les petites histoires de la journée.
Il faut apprendre à vivre SANS notre amour mais AVEC notre chagrin.
Pour toi, c'est ton papa, donc une partie de ta vie d'enfant et de jeune femme qui s'en est allée;
Au risque de te paraître dure (ce que je ne veux pas que tu crois), il te reste tous les jours à venir de ta vie, dans le respect que ton papa t'a inculqué et son amour de papa qui restera tout au long des prochaines années.
C'est pour cela que je me bats contre le désespoir. Depuis la première minute où je me suis retrouvée seule, celle où mon coeur m'a laissée au bord du chemin, je me suis fait le serment de tenir pour honorer mon mari, son amour pour moi et son amour de papa pour ce fils qu'il aimait profondément.
Comme quoi, il y a toujours autour de soi quelque chose ou bien quelqu'un qui peut vous tirer vers le haut.
et je sais que mon amour m'aide, et me dit que j'ai choisi le bon chemin.
Chaque fois que j'entreprends quelque chose, je le sens auprès de moi.
Ce post est sans doute un peu long et décousu.
Il veut tout simplement être un message d'espoir pour toi.
Accepte que tes émotions soient différentes de celles de ta maman. Au contraire, soit auprès d'elle, simplement. Qu'elle sache qu'elle peut compter sur toi dans le souvenir d'amour de ton papa.
Tendres pensées.
Catherine
"coeur"