Bonsoir Lizou et Emmma,

Vos témoignages rappellent certainement ceux de nombreuses personnes présentent sur ce forum.
Ce que vous ressentez (solitude, colère, tristesse) est tout à fait normal c'est important de le souligner ce sont des phases par lesquelles toutes personnes endeuillées passent.
On ne pourra jamais accepter la perte d'un proche "on vit avec".

Il existe des plateformes de soutien pour personnes endeuillées ou vous pouvez éventuellement voir une psychologue mais surtout ne restez pas seule dans votre souffrance c'est important de l’exprimer comme vous le faites sur ce forum même si ça ne "compense" pas la perte.

Prenez le temps qu'il vous faut pour vous "reconstruire".

Pour ma part j'ai perdu mon papa également d'un cancer le 30 décembre 2009 (qui était en plus sa date d'anniversaire) et les funérailles ont eu lieu le 5 janvier (le jour de mon anniversaire) à cette époque j'avais 21 ans et j'étais étudiante infirmière et j'ai tout plaqué (alors que ce métier je rêvais de le faire depuis toute petite) parce que j'en voulais à la terre entière et plus particulièrement aux médecins et aux infirmières parce que la maladie a été diagnostiquée trop tard mais aussi parce qu'ils n'ont pas eu cette humanité dans l'accompagnement. Comme toi j'étais en colère et je me sentais seule et incomprise et fuit comme si j'avais la peste parce que les endeuillés "dérangent" toutes mes amies m'ont tourné le dos même avant que mon papa ne décède.

Je me suis fait aider parce que seule je n'allais pas m'en sortir même si je me persuadais du contraire parce que j'estimais que je n'avais besoin de personne et que personne ne pourrait me consoler ou encore m'apaiser parce que personne ne peut comprendre ce que c'est de perdre un parent d'une maladie hormis ceux qui l'ont vécu.

Aujourd'hui 2013 je termine ma dernière année d’étude en tant qu'assistante sociale et je fais actuellement un stage dans une unité de soins palliatifs parce que  j'ai souhaité apporter toute mon aide et tout mon soutien aux personnes qui actuellement vivent ce que j'ai vécu il y a 4 ans car l'aspect relationnel est une dimension importante à prendre en compte lorsque l'on accompagne une personne en fin de vie mais aussi ses proches.

Ce serait mentir de dire que j'ai tourné la page et que mon deuil est fait c'est quelque chose qui ne pourra jamais se faire car une part de nous même ne voudra jamais l'accepter. il n'y a pas un jour ou je pense à lui ou je me dis que j'aimerais tellement qu'il soit là. Je pleure un bon coup, je lui parle et puis puis je sèche mes larmes et ça me fait du bien.


Chacun vit son deuil de manière singulière et il n'y a pas de bonne ou mauvaise méthode pour se consoler chacun procède selon ses besoins.

Je vous souhaite beaucoup de courage et  vous adresse toute mon amitié face à cette période difficile.