Il faut aimer son chagrin, c'est la preuve de tout l'amour que l'on a de la personne disparue.. C'est normal et c'est beau... Il faut pleurer l'être aimé.. Actuellement c'est le temps des pleurs.. C'est magnifique d'aimer.
Le chagrin s'estompera lorsque de nouvelles habitudes prendront de plus en plus de place doucement sans que tu t'en rendes vraiment compte.. Ca ne peut pas être autrement. Si les années n'apportait pas d'apaisement alors dans ce cas, le deuil ne s'étant pas fait, on parlerait dans ce cas de pathologie et il faudrait alors demander une aide psychologique pour régler un problème dont la source n'est pas le manque de l'être aimé mais une sorte d'attachement qui détruit'
On peut être attaché et aimer mais il faut savoir que l'attachement n'est pas de l'amour.
L'amour véritable n'attache pas l'autre, il le laisse libre.
Un très beau texte sur le "détachement" (aimer la main ouverte)
« Une personne compatissante, voyant un papillon lutter pour se libérer de son cocon, et voulant l’aider, écarta avec beaucoup de douceur les filaments pour dégager une ouverture. Le papillon libéré sortit du cocon et battit des ailes mais ne put s’envoler. Ce qu’ignorait cette personne compatissante, c’est que c’est seulement au travers du combat pour la naissance que les ailes peuvent devenir suffisamment fortes pour l’envol. Sa vie raccourcie, il la passa à terre. Jamais il ne connut la liberté, jamais il ne vécut réellement »
Apprendre à aimer la main ouverte est une toute autre démarche. C’est un apprentissage qui chemine progressivement en nous, façonné dans les feux de la souffrance et les eaux de la patience. Nous apprenons que nous devons laisser libres ceux que nous aimons car si nous nous agrippons, si nous essayons de contrôler, nous risquons de perdre ce que nous tentons de garder.
Lorsque nous essayons de changer quelqu’un que nous aimons, nous lui volons un droit précieux, celui d’être responsable de sa propre vie et de ses propres choix. Chaque fois que nous imposons notre désir ou notre volonté à l’autre, même avec les meilleures intentions du monde nous lui ôtons ses possibilités de croissance et de maturation.
Aimer la main ouverteChaque fois que nous surprotégeons quelqu’un, nous lui signifions qu’il est incapable de pendre soin de lui-même.
Voilà ce que nous pourrions dire à ceux que l’on aime vraiment :
« je t’aime, je t’estime, je te respecte et j’ai confiance en toi. Tu as en toi la force et les moyens de devenir tout ce qu’il t’est possible de devenir, à condition que je ne me mette pas en travers ton chemin. Je te laisse la liberté de marcher ou non à côté de moi, dans la joie ou dans la tristesse. Si tu as besoin de moi, je te réconforterai, mais tu peux marcher sans aide, je ne te soutiendrai pas. Je serai à tes côtés dans la peine et dans la solitude mais je ne chercherai pas à les éloigner de toi. Je m’efforcerai d’écouter ce que tu veux dire avec tes paroles à toi ».
Nous n’arrivons pas toujours à nous empêcher de mettre la main dans le cocon. Mais si nous arrivons à « aimer la main ouverte », l’autre peut s’envoler, expérimenter la liberté et revenir à son gré, vivre ses expériences tout en sachant qu’une main ouverte l’attend.
Ruth Sanford