FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Discussions Générales => Discussion démarrée par: qiguan le 18 mars 2020 à 20:53:04

Titre: Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 18 mars 2020 à 20:53:04
Bientôt sur ce forum viendront des personnes qui n'auront pas pu accompagner leur proche  ...
pas pu assister "normalement" à la crémation ou la mise en terre ...
seuls avec les distances pas de veillée en chambre funéraire
pas de rituel entouré ...
pas d'embrassades, d'accolades ...

Chacun de nous ici peut "imaginer" ce que cela peut être mais ne "saura" pas car ce ne sera pas du vécu ...
il y aura eu un avant ici aussi
et il y aura un après  ...

Je réalise que mon vécu pour les décès de tous mes proches : mon aimé, ma maman ... j'ai eu un privilège en fait ... au vu de la crise actuelle

je n'ai que les pensées virtuelles pour toutes ces personnes qui traversent les même chose que moi mais avec un pire  ...
elles sont remplie d'élan de réconfort faute de pouvoir faire plus

prenez soin de vous et des autres  ... 
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 21 mars 2020 à 14:34:18
je monologue
en citant  Denis MalvyExpert infectiologue au CHU de Bordeaux, nommé conseiller scientifique auprès du ministre Olivier Véran
Interdiction d'assister aux enterrements

Sur les enterrements non permis, le spécialiste estime que "des mesures vont être déclinées pour accompagner les deuils, c'est obligatoire. Dans mon entourage, j'ai une personne qui vient de mourir du Covid-19, il y a des larmes que nous avons partagées, et un accompagnement va être construit. [Accompagner ses morts] c'est essentiel. En tant que citoyen, je l'attend et le sollicite
."

à voir  ...

 
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Mandy le 21 mars 2020 à 15:52:13
Je n'arrête pas d y penser aussi...pas le droit aux soins funéraires pour les malades qui ont succombé au covid voire parfois pas le droit à la chambre funeraire. Enterrement en tout petit comité. D'ailleurs j imagine que même pour les autres décès les enterrements doivent se faire en tout petit comité.
C'est la double peine. Je peux comprendre mais j'aurais été tellement mal si on m avait enlevé ça. Quand on voit sa mère partir sur un brancard à demi inconsciente et qu'avant on a vu la peur et le manque d air sur son visage,la voir si belle au reposoir m a un tout petit peu apaisé. Et j'ai eu le droit à quelques jours encore avec elle même si la vie l avait quitté. Pour lui changer des chansons lui caresser les cheveux et lui dire que je l'aime...
Plein de courage à ceux qui sont dépossédés de tout ça
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 21 mars 2020 à 18:02:26
Oui Mandy, je viens de m'entretenir avec une personne qui a été concernée par cette situation
c'est très difficile pour eux ...
ça le restera même si plus tard ils font une cérémonie ...
Plein de courage à ceux qui sont dépossédés de tout ça oui
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 23 mars 2020 à 21:33:49
Les obsèques autorisées dans la limite «d'une vingtaine de personnes»
Concernant les funérailles, le premier ministre a indiqué que le gouvernement avait pris la décision d'autoriser les obsèques dans la limite d'un regroupement d'une vingtaine de personnes.

"Nous avons voulu préserver l'humanité de ces moments et respecter les consignes sanitaires. Il s'agit là d'un équilibre difficile à trouver. Conserver l'humanité dans une société confinée, c'est un exercice redoutable. Ce qui compte est moins la règle que comprendre pourquoi il y a cette règle. C'est simplement pour protéger les plus fragiles et aides les soignants à faire face à l'afflux de cas sévères", a détaillé Edouard Philippe.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Eva Luna le 24 mars 2020 à 20:32:14
http://www.genethique.org/fr/covid-19-la-reparation-des-vivants-passe-par-la-separation-davec-les-morts-73236.html?fbclid=IwAR3pvcU0yybvsmc106VnyxTuaeWdZPWCX6xfQICVx8iL4dQDECyAbu1Fm-Y#.XnpbSmBCfct

Si quelqu'un a accès à l'article d'origine sur le Figaro, je suis preneuse...
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 24 mars 2020 à 21:05:22
Peut-être celui-ci :
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/n-abandonnons-pas-les-mourants-par-peur-du-covid-19-20200323
Réservé aux abonnés du journal. Après on peut récupérer cet article via un abonnement de 2 mois/1€, annulable à tout moment.

Portez-vous bien
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 24 mars 2020 à 21:32:39
«N’abandonnons pas les mourants par peur du Covid-19»

TRIBUNE - Cesser de déserter les mourants est un impératif moral, si légitime que soit la peur d’être contaminé par le coronavirus, argumente le philosophe Damien Le Guay.
Par Damien Le Guay

Président du Comité national d’éthique du funéraire, membre émérite du Conseil scientifique de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs( SFAP), Damien Le Guay enseigne au sein des espaces éthiques régionaux d’Île-de-France et de Picardie. Il est l’auteur de plusieurs essais sur la mort, dont «Le Fin Mot de la vie» (Le Cerf, 2014).

Quand la France est mise sous cloche, tout s’arrête sauf ce qui est jugé prioritaire. Or dans cette situation d’urgence, des restrictions nombreuses se sont abattues sur l’attention que nous devons aux personnes en fin de vie et sur les enterrements.

Dans des hôpitaux et des unités de soins palliatifs, les personnels sont contraints, à contrecœur, faute de masques en nombre suffisant ou d’instructions précises, de limiter ou d’interdire aux proches de venir au chevet des mourants. Peu ou pas de présence au bord de la mort. Certains meurent même sans aucun soutien affectif. Désespérément seuls. Sans ces ultimes regards, ces gestes d’assistance à une personne angoissée par la mort.

Quant aux obsèques, souvent elles sont réduites à la portion congrue, avec un nombre très limité de présents. Le 17 mars, le premier ministre a répondu un «non» catégorique à une dame qui l’interrogeait sur la possibilité d’aller à un enterrement, la menaçant même d’une «amende de 135 euros». Cette interdiction et le ton employé pour la confirmer ont choqué nombre de nos concitoyens. Quelques jours plus tôt, les Français étaient exhortés à se rendre aux urnes municipales coûte que coûte!

Ces jours-ci, au Père-Lachaise, à Paris, la salle du crématorium est fermée au public et il ne peut pas y avoir plus de quatre à cinq personnes présentes. Des cimetières ferment. Des obsèques sont expédiées. Des cérémonies religieuses se font à la va-vite. Les personnes ne sont naturellement pas en cause, tant elles sont dévouées. L’oukase gouvernemental sur les mourants et les morts seul est à critiquer. L’autre jour, il était question d’une vieille dame à Bergame, en Italie, obligée de hâter son adieu à son époux après cinquante-cinq ans de mariage. Le corps a été très vite emmené au crématorium et enterré à la sauvette. La veuve du défunt n’en revenait pas. Trouvait tout cela inhumain. N’avait-elle pas raison?

Pourquoi l’ultime présence humaine dans les derniers instants de la vie n’est-elle pas envisagée comme vitale? Pourquoi considérer comme secondaire cette manière de faire corps autour du corps lors des obsèques? Pourquoi la réglementation édictée par le gouvernement permet-elle au petit commerce de fonctionner et non au grand commerce avec la mort - commerce qui, depuis 100.000 ans, est la dernière preuve de notre humanité plus forte que tout, la dernière preuve du sens des continuités? Précisons, par ailleurs, que la plupart des hommes et des femmes qui meurent ces jours-ci ne sont pas atteints du coronavirus.
Tchekhov nous le dit bien, « enterrer les morts, et réparer les vivants  » sont des tâches qui vont ensemble. La réparation des vivants passe par la séparation d’avec les morts

Souvenons-nous de la révolte d’Antigone chez Sophocle. Elle s’est opposée mordicus aux lois de Créon qui interdisait un enterrement dans les règles de l’art funéraire. Au-dessus des lois de la cité, dit-elle, il est des «lois non écrites» qu’il ne faut jamais enfreindre. Il est de notre devoir d’accomplir, comme il se doit, les gestes et les paroles nécessaires. Paroles d’adieu. Gestes de séparations. Souvenons-nous, dans l’opéra de Purcell, des paroles émouvantes de Didon à son amie Bellinda: «Remember me.» Souviens-toi de moi, dit-elle, et oublie ma querelle, ma haine, mes ressentiments. Les obsèques sont là pour épurer une vie, la rendre moins troublée par le négatif. Là pour rendre possible le lent processus du deuil. Plus les proches sont présents, plus ils sont associés, plus ils prennent une part active aux différents moments d’un arrachement inévitable, plus cette séparation de cœur et d’âme peut s’engager en atténuant quelque peu le déchirement qu’elle représente.

Le sujet n’a rien de subalterne. «Les morts sont tellement rancuniers», dit Ionesco. Ils savent se venger et se rappeler au bon souvenir de ceux qui n’ont pas fait le nécessaire. Ne négligeons ni les mourants, ni les morts, ni les familles dans le chagrin, ni ceux et celles qui se manifestent au bord de l’ultime précipice pour dire «nous sommes là», «je suis là malgré tout», pour parler encore un peu, et se retrouver tous dans cette ultime union sacrée des familles. Tchekhov nous le dit bien, «enterrer les morts, et réparer les vivants» sont des tâches qui vont ensemble. La réparation des vivants passe par la séparation d’avec les morts. Évitons, surtout si le confinement doit durer de nombreuses semaines, que la raison hygiéniste vienne interdire l’expression de tout ce que nous devons à ceux qui nous quittent. Ils s’en vont. Ne les abandonnons pas comme des pestiférés. Il y va de notre dignité.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: résilience et silence le 25 mars 2020 à 05:44:12
Salut à vous.
Belle réflexion, Qiguan, respects, je reconnais bien ta grande perceptibilité à lever les lièvres qui font bobo! Tu as sacrément raison d'activer ce questionnement, sans le moindre conteste de ma part, c'est un épineux qu'il faut saisir, indéniablement.
Hier, en discutant avec une ex-collègue, psychologue clinicienne et psychanalyste toujours en activité contrairement à moi, retraité, j'ai pas mal échangé sur les épineux, justement.  J'avais besoin de réactualiser mes "compétences" pour agir d'une place de bénévole face à ce gros morceau qui nous arrive sur la tronche, toutes les "ressources" devant être utilisées au service du bien commun, à mon avis, il n'y a pas à hésiter, il faut juste trouver la bonne façon éthique, responsable et respectueuse d'un "primum non nocere"  pas mal malmené par bien des soignants de tous bords..Je n'ai pas toujours été aussi vigilant, et la mort de ma fille a certainement aiguisé cette vigilance à son maximum....Sujet différent mais bien connexe de cet épineux que tu mets en relief, je trouve.
Donc, avec mon ex-collègue, nous en sommes arrivés à échanger sur l'acharnement thérapeutique, en cascade d'autres sujets plus axés sur ce qui nous arrive en pleine poire. ça va décompenser sévère, à mon avis, et autant s'y préparer au mieux.
Pendant pas mal d'années, j'ai eu une  position assez tranchée sur l 'acharnement thérapeutique. Un "non!" assez rigide, en fait.  J'ai, comme mon ex- collègue et amie, assoupli cette rigidité tranchée.
Il me semble que bien des postures soignantes, agissant sur ce fil de rasoir de la limite, s'inscrivent dans des objectifs inconscients qui, à défaut d'être premiers, sont très certainement à écouter avec la plus grande attention.
Bien évidemment, "on ne va pas psychanalyser" un mourant.  Pardonnez moi si je coupe un peu le virage dans ma formulation, sujet libre de nous-mêmes avant tout nous sommes, même mourants, bien évidemment.
Moi, j'aime bien faire un "va et vient" entre la pratique clinique et le ressenti de mon vécu. Je trouve ça sain. "Ne faites pas à autrui ce que vous n'aimeriez pas qu'on vous fasse" le résume assez bien.
Mon père est mort à la date anniversaire de ma fille, 11 mois après elle. Admettez qu'il y a un symbolique plus que puissant dans la volonté de mon père de mourir à cette date.
Je l'ai accompagné jusqu'au 5 juin, et vers 9heures du soir, épuisé, je suis allé me coucher. Eh bien, il est mort, seul, le lendemain, à 2 h du matin, un 6 juin, la date qu'il voulait viser. Son ultime cadeau de père, qui du fait de son corps et cerveau ravagés par une DSTA depuis 2 années ne lui avait pas permis de m'entourer de son affection quand le décès de ma fille m'a terrassé. Veillant à le protéger de cette nouvelle qui n'aurait, à mes yeux, fait qu'alourdir son propre cheminement si douloureux, j'ai mis 2 mois à pouvoir retourner le voir sans m'effondrer en larmes devant lui.  Mais, n'ayant pu, lors de ma phase de sidération, aller à son chevet pendant ces  2 mois, alors que je le voyais quotidiennement avant, il a bien "senti" que quelque chose ne collait pas, aussi affectées que soit déjà ses capacités cognitives.
Quand je l'ai vu, mort sur son lit, au matin du 6 juin, 8 mois après, "lisant" dans ses yeux, 2 sensations m'ont immédiatement imprégnées :
la première fut la perplexité. Papa était perplexe. Cette question m'a longuement hantée. Perplexe de quoi?
Ce n'est qu'avec le recul du temps que j'arrive à nommer le train caché derrière ce premier train de perplexité.
Il y avait de la fierté. La fierté d'y être arrivé, tenant le coup à l'aide de multiples médocs, qui sans cette aide l'aurait très certainement amené à mourir au moins 2 mois avant. Donc, un peu bêtement, je me dis que "Grand Inconscient" sait parfaitement utilisé ce dont on a besoin pour accomplir l'essentiel de notre destin, acharnement thérapeutique y compris, si besoin est. "'L'objectif" inconscient de Papa était prioritaire à tout autre chose : mourir le 6 juin, et tenir le coup jusqu'à cette date, par tous les moyens à sa disposition, alors qu'il souffrait le martyr de devoir encore vivre, même au prix d'un état terriblement dégradant pour la noblesse de l'homme qu'il fut.
Quant à la solitude de sa mort, le matin même, une aide-soignante, pétrie d'humanité, m'a dit dans le couloir, me sentant culpabilisé de n'avoir pu être auprès de mon père à son chevet au moment de son dernier soupir : "vous savez, monsieur,  nombre de nos résident(e)s souhaitent mourir seul(e)s".  Qu'est-ce que cette femme m'a fait du bien et soulagé de cette culpabilité immédiate. Oui, mon père a voulu mourir seul, et l e plus important, pour lui, dans son immense sens de bonté paternelle, était, non que je sois à ses côtés, mais d'arriver à m'offrir cet ultime don de son décès, marquant toute sa compréhension, son amour de père pour son fils unique qu'il ne put aider autrement.
Alors, oui; l'hyper-complexe de la fin de vie ouvre bien des questions. Depuis, je suis bien plus compréhensif de la difficulté des médecins face à cet épineux à multiples épines. Mon ressenti me porte à assouplir mes anciennes rigidités sur ce sujet intégrant le grand questionnement de l'acharnement thérapeutique , puisque, sujet, Sujet, devrai-je écrire avec un S majuscule, justement, le Sujet est toujours  le mieux placé pour décider de ce qui est bon pour lui, et nous, soignants, accompagnants, aussi vigilants soit-on, ne pouvons penser à la place de quiconque, mourants soit-ils (elles).

J'espère que ma réflexion contribue à la vôtre.

Merci, Qiguan, d'avoir ouvert ce sujet.

Pascal.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: nathT le 25 mars 2020 à 09:47:51
Bonjour,

Belle réflexion en effet .
Il va falloir inventer d'autres façons de dire au revoir aux disparus .
Au risque de choquer je pense qu'il est essentiel de garder des mesures de sécurité sanitaire indispensables si nous voulons sortir de cette épidémie .
Tous les bénévoles en USP ou en EPADH sont désespérés de ne pas pouvoir aider ceux qui vont mourir et leurs proches , alors sans polémiquer ce qui se servirait strictement à rien il faut se rendre à la triste réalité .
Les soignants manquent de masques, de blouses, de lunettes de protection, de sur blouses,de charlottes et j'en passe alors qu'il suffit d'équiper la famille pour rendre visite au malade (ce qui se fait en temps normal lorsqu'un proche est en réanimation )
Et nous ne sommes pas en Italie où les corps sont incinérés alors que certaines religions ne le souhaitent pas .
La réflexion importante me semble être de réfléchir à la façon dont nous allons pouvoir dire au revoir aux disparus
Funérailles sur Skipe ?
Robot pout des gestes rituels? (des robots existent en epadh mais peu de personnel sait  s'en servir)
Funérailles décalées dans le temps ?
En ces temps compliqués où malheureusement certains ne sont pas respectueux des règles de confinement je reste positive car il existera toujours de belles personnes qui vont réussir à sauver des vies .
Nous seront tous confrontés à de nouveaux endeuillés , notre rôle (si on résiste au virus) sera d'apporter notre aide car nous sommes tous ici 'légitimes' pour le faire .

Des idées pratiques et réalistes pour accompagner les mourants , les funérailles et les endeuillés ?
Hauts les coeurs!
Tous à la réflexion !

NathT

Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 25 mars 2020 à 09:58:57
Citer
Nous seront tous confrontés à de nouveaux endeuillés , notre rôle (si on résiste au virus) sera d'apporter notre aide car nous sommes tous ici 'légitimes' pour le faire .

Des idées pratiques et réalistes pour accompagner les mourants , les funérailles et les endeuillés ?
Hauts les coeurs!
Tous à la réflexion !
oui Nath derrière l'ouverture de mon fil était l'idée :
Citer
Nous seront tous confrontés à de nouveaux endeuillés , notre rôle (si on résiste au virus) sera d'apporter notre aide car nous sommes tous ici 'légitimes' pour le faire .
...
Et devenir encore plus humble, se décentrer de la phagocytation de nos propres deuils tout en nous respectant dans nos émotions un nouveau défi !

Ici une section dédiée ?

accompagner les nouveaux endeuillé(e)s de ce nouveau contexte :

prenez bien soin de vous pour les autres ...

Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 25 mars 2020 à 10:57:34
Des idées pratiques et réalistes pour accompagner les mourants ?

Ma famille et moi-même avons déjà été confrontés à la situation décrite dans les posts précédents, celle de ne pouvoir tous nous réunir pour les obsèques de ma grand-mère. Il ne s'agit pas de l'avant mais de la "gestion" de l'après ...
L’éloignement pour causes géographiques ou médicales n’a pas permis la tenue d’une cérémonie « classique » telle que la pratiquent les croyants et les non-croyants. J’ajoute que les miens sont pour certains d'entre eux de confessions différentes, et que le texte présenté me semble plus refléter une sensibilité catholique ? Chez les protestants, les cérémonies funéraires sont moins un hommage et un adieu au défunt qu’une tentative d’entraide pour ceux qui restent. La présence physique du défunt n’est d’ailleurs pas obligatoire.
Tout ceci pour dire que bien qu’universelle, cette question ne se réglera pas uniformément …

La cérémonie familiale a été douloureuse pour les présents et les absents alors qu’on voudrait faire front ensemble pour lutter contre l’adversité.
Nous avons utilisé Skype la videoconférence, (grâce à mon universitaire de frère, avec un protocole qui n'est plus utilisé maintenant, difficile d'accès et peu pratique d'utilisation) avant et après la cérémonie  pour un moment retrouvé avec les parents éloignés.
J’ai organisé 6 mois après une grande réunion familiale et amicale à la maison, après une bénédiction des sépultures par le desservant de la paroisse ( où nous étions tous présents cette fois-ci) qui a accédé bien volontiers à ma demande, un peu étonné tout de même de ma démarche puisqu’il me savait athée.

Aujourd’hui de nombreuses familles sont ou se trouveront confrontées à cette situation qui devient soudain l’affaire de tous alors qu’elle n’était autrefois que singulière et n’intéressant pas véritablement... Passer du particulier au général suscite des réflexions et s’il ne devait y avoir aucune réponse, elle aurait au moins le mérite que chacun réfléchisse à la place que doit occuper ces cérémonies dans notre société et notre propre intimité.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 25 mars 2020 à 11:37:10
Juste une précision personnelle. Je regrette le terme oukase employé par Damien Le Guay concernant les dispositions prises actuellement. On peut en effet regretter ou ne pas être du tout d'accord avec lesdites dispositions, mais peut-on pour autant leur assigner un caractère "arbitraire" ? Et ceci sans défendre une "union » qu’on dit sacrée qui disparaîtra peut-être dès la crise sanitaire finie ...

Dans d'autres temps, nous avons connu des décisions véritablement "arbitraires" concernant les obsèques. Pas de cérémonie religieuse, pas de sacrement, pas de sépulture chrétienne pour des personnes qui n’étaient pas dans le « droit » chemin canon … enterrement à la sauvette et fosse commune …
Les choses évoluent avec le temps et selon les circonstances. Ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas nécessairement demain. Réflexion mais pas polémique ...
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Nora le 25 mars 2020 à 13:43:58
Bien d’accord avec toi, Faïk.

Et le « rôle «  des  philosophes , aussi éminents soient ils, est il de polémiquer, juger ?

J’ai  rapidement cessé la lecture de cet article qui touche pourtant un sujet essentiel , infiniment douloureux , et d’une actualité  inédite .

Il s’agit désormais  de « construire « ., avec ce qui est possible, ce qui reste .

 Je vous invite à écouter en podcast  l’ interview  de Boris Cyrulnik par Léa  Salamé ce matin sur France  Inter .

Entendu dans ma voiture ce matin en allant travailler ... tout le monde n’est pas confiné ...

Au moins j’échapperai à ce stress là .

Bien à vous

Nora




Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Antonia Sophia le 25 mars 2020 à 16:06:43
Personnellement, j'ai dû assumer toutes les responsabilités au décès de mon époux. Pendant que son frère se gardait dans les poches une grosse somme d'argent que mon mari avait confiée à ses parents afin de me la donner pour payer tout ce qui vous tombe dessus à la mort d'un conjoint. Y compris ses impôts. 
Et le plus éprouvant fût, sans conteste, le fait de  devoir rester des heures près de son cercueil dans la pièce réservée des pompes funèbres.
 Ensuite, devoir me tenir encore  près de son cercueil pendant toute la durée de la messe.
 Ensuite, devoir rester près de ce cercueil maudit  afin d'assister à sa mise au dépositoire; le temps que son monument soit prêt.
Pour, encore et toujours,devoir  suivre son cercueil  en voiture jusqu'au lieu de pose définitive; à savoir deux départements plus loin.
Pour, encore, avoir le cercueil sous les yeux, le temps de l'insérer dans son caveau.
Donc, si tout ce long chemin de croix avait pu m'être évité- par décision sanitaire- j'aurais très certainement été bien moins marquée.
Moins choquée par ce deuil.
Disons le mot: traumatisée à vie.
Pensez-y avant de ne voir que le côté négatif de cette mesure. Laquelle serait une très bonne mesure à rendre perenne dans le temps.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 25 mars 2020 à 16:40:44
Bien d’accord avec toi, Faïk.

Et le « rôle «  des  philosophes , aussi éminents soient ils, est il de polémiquer, juger ?

J’ai  rapidement cessé la lecture de cet article qui touche pourtant un sujet essentiel , infiniment douloureux , et d’une actualité  inédite .

Il s’agit désormais  de « construire « ., avec ce qui est possible, ce qui reste .

 Je vous invite à écouter en podcast  l’ interview  de Boris Cyrulnik par Léa  Salamé ce matin sur France  Inter .

Entendu dans ma voiture ce matin en allant travailler ... tout le monde n’est pas confiné ...

Au moins j’échapperai à ce stress là .

Bien à vous

Nora

merci Nora
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-25-mars-2020
écoutez car le texte ne donne qu'un petit aperçu  réducteur  ...
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 27 mars 2020 à 10:35:09
article interview
Pour le psychologue clinicien et psychanalyste en équipe mobile de soins palliatifs (EMSP) au CHU du Kremlin-Bicêtre, le Dr Nizaar Lallmahamood, les patients «diagnostiqués Covid» sont dans un état de détresse psychologique et physique comme en période de guerre.
LE FIGARO MAGAZINE. - Quel est l’impact de l’épidémie sur les services hospitaliers?

NIZAAR LALLMAHAMOOD. - Nous sommes dans une situation sanitaire sans précédent. Un moment où l’ensemble du personnel soignant doit s’adapter d’heure en heure en fonction des arrivées aux urgences et de l’évolution des connaissances. Depuis l’apparition de l’épidémie, tout a changé. Le raz-de-marée des personnes atteintes de formes graves du Covid-19 a bouleversé l’ensemble des services hospitaliers de notre pays. En première ligne, les urgences, le service de réanimation puis le service des maladies infectieuses et celui de pneumologie sont confrontés principalement à une montée en charge comparable à ce qui est exigé en «médecine de guerre». La temporalité quotidienne d’avant le Covid-19 n’existe plus car nous sommes dans l’urgence.
C’est peut-être la première fois où la temporalité du patient malade est la même que celle du soignant. Mais cela ne veut pas dire que l’hôpital cesse ses autres activités: les soignants continuent de s’occuper de nombreuses pathologies chroniques, comme les cancers, ou urgentes, comme les accidents de la route ou les AVC. Mais, chose nouvelle, de nombreux services ont été placés à l’isolement et/ou fermés aux visites: ceux accueillant les patients atteints de Covid-19 ou ceux recevant d’habitude des patients fragiles ou atteints de comorbidité. Les services de gériatrie sont fermés au public, projetant à la fois les unités et les patients dans un certain isolement. Avec les nouvelles mesures sanitaires, nous sommes contraints de les isoler pour les protéger. Or, de nombreuses études ont montré que le manque de relation affective dans l’accompagnement des malades pouvait être irréversible. Certains patients vont connaître ce qu’il y a de pire, voire de déshumanisant: mourir seul.

Dans ces conditions «dégradées», quel est le rôle du psychologue?

Le rôle de psychologue clinicien à l’hôpital est en perpétuel mouvement. Nous sommes comme des funambules. En temps normal, comme psychologue clinicien, je participe bien sûr aux réunions des équipes médicales. Là, elles doivent prendre des décisions difficiles car les soignants sont amenés à «faire le tri» parmi leurs patients. Un tri objectif glaçant entre ceux qui pourront être pris en charge en service de réanimation et ceux qui seront placés directement en «soins palliatifs». Un tri nécessaire et terrible, effectué en fonction des chances de survie des individus pour éviter d’embouteiller les urgences et d’occuper en vain des lits en réanimation.

Comment évaluez-vous l’état de santé des soignants?

La détresse est généralisée et gagne de plus en plus de terrain sur le corps médical de par la violence des décisions à prendre, l’absence de moyens et les conditions d’isolement des patients. À l’hôpital, l’atmosphère est extrêmement pesante. Psychologiquement, c’est très lourd. Nous sommes lessivés. En dehors des services concernés par la gestion de l’épidémie, les couloirs sont vides. L’hôpital reste un lieu de vie qui grouille de patients, de familles, d’accompagnants, etc. Aujourd’hui, c’est un silence assourdissant qui rythme notre quotidien, nos déplacements entre les services et les bâtiments du site. On attend «le pic» sans savoir vraiment ni ce que cela veut dire réellement, ni ce que cela peut entraîner concrètement. Il ne faut pas oublier que nous sommes aussi assujettis à la contamination.

Cette nouvelle maladie a ceci de terrible qu’elle met en lumière de nombreuses failles de notre système de santé.
Cela fait dix ans que nous demandons à ne plus être gérés comme des entreprises dans lesquelles ce sont les chiffres qui décident de nos prises en charge.
Cela fait un an que les services des urgences sont en grève, que les chefs de service démissionnent de manière symbolique, etc. Mais rien n’est fait.

Le virus montre aussi les fractures sociales car il a d’abord touché de plein fouet les plus fragiles, les plus précaires.
Je voudrais insister sur le fait que rien n’est plus insupportable pour le corps médical, ou pour n’importe quelle autre personne qui travaille à l’hôpital, que de se retrouver démuni face à une telle situation.
publié dans le Figaro le 26
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 27 mars 2020 à 10:36:08
j'ajoute les familles sont aussi dans la même détresse  ...  :'(
quelque fois déjà endeuillée avec un nouveau malade dans la famille  ...
prenez soin de vous !
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Eva Luna le 27 mars 2020 à 14:46:52

Article sur le deuil au temps du confinement:

https://www.la-croix.com/France/En-confinement-deuil-douloureux-encore-2020-03-27-1201086375?fbclid=IwAR2dC4jGPlFfBYWw81eY2d12juy7NFRpxnqgTZ20hC9_7AqKQaXMbAkdpo8
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 29 mars 2020 à 11:37:01
Les Français face au deuil: quelques leçons du passé par l’historien Philippe Ariès

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - En ces temps où la mort resurgit dans nos préoccupations collectives, le professeur d’histoire Guillaume Gros recommande la lecture de Philippe Ariès, qui était - entre autres - un spécialiste de l’histoire du deuil. Selon lui, tout démontre aujourd’hui la puissance des pressentiments et des observations de ce grand historien.
Philippe Gros est professeur d’histoire et de géographie. Spécialiste de Philippe Ariès, il est notamment responsable du site qui lui est consacré et auteur de l’ouvrage Philippe Ariès. Pages retrouvées (éd. du Cerf, 2020).

FIGAROVOX.- Dans un article que vous aviez consacré récemment au célèbre historien, vous aviez choisi pour titre: «Relire Philippe Ariès pour comprendre le présent». La période actuelle semble vous donner plus que jamais raison. En quoi Philippe Ariès nous aide-t-il à mieux comprendre le contexte particulier dans lequel nous sommes plongés, et les contradictions dans lesquelles nous nous trouvons à l’égard des valeurs constitutives de la société moderne?

Guillaume GROS.- Dans une société confrontée à l’accélération du temps, démultipliée par la vitesse de circulation des réseaux sociaux et la simultanéité d’une information individualisée, l’œuvre de Philippe Ariès mûrie dans la longue durée peut être un antidote.

Car ce qui a fait la force de ce traditionaliste non conformiste a été sa capacité, au cœur des Trente Glorieuses triomphantes, à ne pas se laisser berner par les sirènes du progrès lui qui, dans le même temps, a exercé un métier à la pointe du progrès, expert dans le domaine de la documentation. N’oublions pas qu’il n’était pas un historien professionnel même s’il intégra, en 1978, à la fin de sa vie, l’École des hautes études en sciences sociales.
Indubitablement, cette double casquette a été un aiguillon dans son rapport au réel et à la modernité. L’histoire a été pour lui, non pas un choix de spécialiste, mais un choix existentiel destiné à transférer dans son projet historique une culture politique héritée de l’Action française. C’est pourquoi il s’est intéressé à des sujets aussi essentiels que le rapport à la vie dans l’histoire des populations, le sentiment affectif dans la famille d’Ancien régime, l’homme devant la mort mais aussi la vie privée, autant de sujets cruciaux qui nous interrogent.

Philippe Ariès a montré comment la modernité a peu à peu évacué la question de la mort, qui était pourtant devenue centrale au Moyen Âge. Celle-ci est-elle en train de se réinviter au cœur de nos préoccupations collectives?

Si la modernité a évacué la question de la mort, il faut bien voir, comme le montre Philippe Ariès, que dans un temps long, elle n’a pas toujours été centrale, de la même façon, à toutes les époques. C’est tout l’intérêt de ses thèses sur l’Homme devant la mort qui nous permettent de mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui et le fait que rien n’est inéluctable. Dans son schéma explicatif, Philippe Ariès distingue plusieurs périodes dans le rapport à la mort. La première est celle de la mort familière et apprivoisée jusqu’au XIIIe siècle à laquelle succède «la mort de soi» quand la mort devient un drame personnel et solitaire du moi. À partir du XVIIIe siècle, la mort est exaltée et dramatisée, période à l’origine du culte nouveau des tombeaux et des cimetières. Enfin, après la Première Guerre mondiale, triomphe «la mort interdite» qui est escamotée.

Pour Philippe Ariès, dans cette modernité dont vous parlez, disons, fin XIXe, début XXe siècle, selon les aires géographiques, on assiste à un double phénomène: d’une part la médicalisation de la mort fait que l’on meurt de plus en plus à l’hôpital - et non plus à la maison - sans les rituels qui permettaient d’accompagner le deuil et d’autre part le recul des testaments car le mourant ne serait plus acteur de sa mort faisant davantage confiance à sa famille. Le tout aboutissant, en effet, à évacuer la mort tant redoutée dans nos sociétés, «la mort interdite». L’incinération étant la forme la plus extrême de ce processus même si elle ne signifie pas pour autant qu’elle ne s’inscrit pas dans une démarche de deuil.

Est-ce parce que la mort n’est plus un prolongement naturel de la vie, mais une rupture scandaleuse et intolérable, que nous vivons avec tant de gravité cette épidémie?

Il est certain que ce qui se passe actuellement avec cette soudaine invasion de la mort dans notre quotidien percute de plein fouet nos pratiques collectives. Ce qui se passe est différent des centaines de milliers de morts anonymes de la guerre en Syrie. C’est aussi différent des morts liés au terrorisme même si celui-ci a contribué à réinstaller la mort dans notre quotidien.

Dans nos sociétés surmédicalisées qui ont le culte du progrès, on ne pouvait pas concevoir qu’une simple épidémie provoque un tel bouleversement! Car au-delà du confinement, pratique sanitaire ancienne utilisée au temps de la grippe espagnole, c’est bien l’irruption brutale de la mort dans notre quotidien qui nous paraît intolérable: les images en Italie du Nord de cercueils évacués par l’armée, les premiers morts dans les Ehpad. Et nous qui nous croyions immunisés contre la mort, voilà qu’en plus, on nous interdit d’accompagner nos morts… Ou alors seulement dans le cadre d’une cérémonie réduite à la famille. Là sans doute, touche-t-on, une corde particulièrement sensible, dans notre subconscient, qui fait resurgir un legs que l’on croyait oublié et qui nous interroge sur nos attitudes et nos croyances.

Philippe Ariès est aussi l’historien de la famille, rempart à l’individualisme du monde moderne. Sommes-nous en train de faire collectivement l’expérience de l’importance de ce lieu premier de sociabilité, alors que toutes les autres formes de vie collective sont désormais proscrites?

Il est difficile de répondre car nous n’avons évidemment pas assez de recul pour analyser une situation aussi complexe qui touche à l’intime et à la vie privée. Et tant la question de la famille échappe aux idées reçues... Peut-être vais-je prendre le contre-pied de votre constat!

En effet, partons d’une tendance de fond, que l’on observe depuis des décennies, à savoir le repli dans nos sociétés sur la vie privée et donc sur la famille et plus particulièrement la famille nucléaire réduite aux parents et aux enfants.

Ici la thèse de Philippe Ariès nous permet de comprendre cette focalisation moderne sur la famille. En se situant dans un temps long, l’historien observe notamment que sous l’Ancien Régime, où l’espérance de vie est peu élevée et où seulement deux enfants maximum sur plusieurs atteindront l’âge de 18 ans, la famille beaucoup plus ouverte sur la société n’a pas le rôle affectif qu’elle a aujourd’hui. L’enfant devient vite alors un adulte autonome.

En réalité, ce qu’il a observé, avec son œil de démographe, dans sa magistrale Histoire des populations françaises, parue en 1948, c’est, sur fond de contraception, la grande révolution démographique du XIXe siècle où l’enfant devient rare car ses parents souhaitent qu’ils réussissent: c’est la naissance de la famille nucléaire centrée autour de l’enfant et de sa réussite sociale et donc de l’école dont la durée de scolarisation ne cesse d’augmenter depuis. Je crois que cette idée est essentielle et nous permet de comprendre beaucoup de choses aujourd’hui. Le sentiment familial tel que l’a évoqué Philippe Ariès n’a jamais été aussi développé voire exacerbé: toute la vie familiale et affective est centrée autour de cet enfant qui doit réussir à l’école, exerçant d’ailleurs une pression très forte sur certains d’entre eux. Familles unies, recomposées, isolées, l’enfant reste le plus petit dénominateur commun qui oriente toutes les décisions au nom de son «intérêt»: c’est ce que les anthropologues d’aujourd’hui appellent «l’enfant du désir».

Aussi, dans cette perspective, et pour essayer de répondre à votre question, oui la famille est bien ce premier lieu de sociabilité, refuge, pourrions-nous dire face à l’agressivité du monde moderne, ici du coronavirus. Et, dans le même temps, cette situation ne fait que renforcer un état de fait qui peut aussi avoir des effets secondaires si on peut dire: tyrannie de la vie privée et de la vie familiale. Ce tête à tête imposé par le confinement ne sera pas forcément toujours bien vécu: conflits entre parents et enfants, violences conjugales. Il suffit d’ailleurs de voir à quel point les réseaux sociaux sont appelés à la rescousse pour briser cet enfermement...

Pour nos lecteurs confinés qui en auraient l’envie, quels ouvrages d’Ariès recommandez-vous de (re)lire en priorité?

J’aurais envie de répondre spontanément: tous! La majorité de ses livres est encore disponible. Tous ses principaux titres ont été réédités à partir des années 1970, au Seuil, notamment dans la collection «Points histoire» en format poche: l’Histoire des populations françaises, l’Homme devant la mort, l’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien régime ou encore les Essais sur l’histoire de la mort en Occident. Ces deux derniers se lisent comme des essais dans une langue très accessible car Ariès est un excellent vulgarisateur.

Enfin, n’oublions pas, l’Histoire de la vie privée, projet collectif qu’il a impulsé, à la fin de sa vie, avec Georges Duby, autre vulgarisateur de talent, dont les cinq volumes, aussi disponibles en poche, vont de l’Antiquité à nos jours. Certains de ses titres sont aussi disponibles en version électronique.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 29 mars 2020 à 20:07:33
Merci pour toute cette bibliographie ..
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 30 mars 2020 à 18:49:11
France culture
https://www.franceculture.fr/societe/covid-19-le-deuil-bouleverse
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Eva Luna le 30 mars 2020 à 19:12:13
Quelqu'un connait la plateforme d'hommages en ligne  INMEMORI et peut me donner un avis?
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 30 mars 2020 à 19:16:38
Juste vu cela :

Quel est votre business model ?

D'une part, les groupes d'assurance nous versent une redevance mensuelle pour bénéficier d'InMemori et l'intégrer dans leurs garanties obsèques. Ils peuvent ainsi proposer ce service aux familles qui leur déclarent un décès. Nous avons signé avec le Crédit agricole, Malakoff Médéric et Allianz. D'autre part, nous percevons une marge ou une commission sur plusieurs fonctionnalités proposées sur notre site, comme la livraison de fleurs, l'impression d'un recueil d'hommages, les dons. Aujourd'hui, une page rassemble en moyenne 120 personnes ...


La réponse est dans la question ?
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 01 avril 2020 à 19:40:27
Lucky strike, Dunhill et autres cigarettiers expérimentent un traitement à base de feuilles de tabac. Z'ont peut être peur que le Covid tue trop vite leurs clients... Je ne doute pas de la richesse de la pharmacopée qui a fait ses preuves et continue d'ailleurs... On peut tout espérer...
La rédemption dans un monde nouveau ?
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Eva Luna le 01 avril 2020 à 22:09:12
Site validé par mon association , je peux le recommander apparemment...
inmemori , pour un hommage virtuel et centralisé gratuit...
que je n'ai pas encore trouvé le courage de proposer à mon entourage très proche confronté à un deuil en temps de pandémie..
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: résilience et silence le 02 avril 2020 à 00:51:48
Une page rassemble au moins 120 personnes....Thèse du livre
Naomi Klein en 2007

Après une préface où elle expose les différents points de son argumentation, le premier chapitre porte sur la torture et plus particulièrement sur les expériences de lavage de cerveau effectuées par Donald Ewen Cameron et qui auraient été financées par la CIA. D'après Naomi Klein ces recherches étaient menées pour détruire la personnalité du sujet en lui administrant des chocs divers afin d'obtenir une « page blanche » sur laquelle on pourrait écrire une nouvelle personnalité1,2,
Merci Faïk! Comme ça on a le nombre ciblé par page.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Faïk le 02 avril 2020 à 12:46:00
Vers 1880 le brave curé de mon village s’inquiétait des changements importants qui s’opéraient à ce tournant de siècle et notamment de l’exode rural dont il se désolait et de sa conséquence selon lui : un urbanisme exponentiel et fauteur de troubles (non pas uniquement  de qualités morales qui seraient perverties mais également de la souffrance au travail, de l’exiguïté, de la promiscuité, de l’indifférence ...)
Les journées étant un peu longues, j’en profite pour lire un gros pavé sur le patrimoine, sur l’urbanisme et ses implications dans des domaines parfois insoupçonnés, tels que législation et rites funéraires depuis le Moyen-Age. Le sujet n’est peut-être pas très fédérateur, mais c’est vraiment intéressant. Enfin pour moi …

Ancienne citadine, ancienne néo-rurale et rurale tout court aujourd’hui, j’ai souvent regretté toutes les politiques diverses qui n’ont fait qu’alimenter un clivage citadin/campagnard qui a pris un relief particulier ces 2 dernières semaines.
1.2 million d’urbains ou péri-urbains (et peu importe de savoir de quelles régions ils viennent) , qui pour rejoindre sa famille, qui pour bénéficier plus d’espace, ont déserté la ville.
C’est le cas d’un de mes voisins qui a rejoint sa maison de campagne pour la période de confinement. Et qui s’inquiétait ce matin, après les annonces (du moins les pistes) du préfet, de la possibilité de prolonger plus longtemps le confinement des personnes résidant actuellement dans notre coin, qui est assez faiblement contaminé par rapport à d’autres régions en grande souffrance. Je cite :
- Ah non ! Alors là pas question, ça va bien comme ça. Être coincés c’est déjà pas marrant, alors si ça doit durer, on remonte 
!
L’exode à l’envers ...

Loin de tout discours moralisateur, je me suis dit alors, tout en comprenant fort bien les raisons qui animent ce monsieur puisque ce sont les miennes aussi, éloignée et isolée de mes enfants, qu’au-delà de ça il serait  temps un jour de repenser la répartition géographique des villes et des campagnes, de leurs compétences et de leurs pouvoirs …
Revenir à ce qu’Alphone Allais, sur un mode rieur, déclamait autrefois : « Il faudrait construire les villes à la campagne, l’air y est plus sain"... » Y réfléchir vraiment du moins...

En attendant, urbain ou campagnard, restez chez vous !
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: assiniboine le 02 avril 2020 à 13:02:57
Deconfinement par régions pas mal
Deconfinement par tranches d age encore mieux
Et cerise sur le gâteau seuls les immunisés pourront sortir les gens fragiles faisant tout pour éviter ce virus seront confinés jusqu à leur mort ou grâce à l arrivée d un vaccin

J avoue que je ne comprends rien et les élites non plus
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: assiniboine le 02 avril 2020 à 13:31:31
Ne pas trop réfléchir

Les américains nous volent des masques en Chine parce que trump à décidé de donner des masques a toute la population americaine

Chez nous les scientifiques sont d accord le masque est inutile ou on est trop cons pour s en servir

Ubuesque
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: lessentielle le 02 avril 2020 à 16:05:33
Bonjour à tous et toutes
Il y a plusieurs semaines que je ne suis pas venue , ni pour écrire ni même pour vous lire...mais là à l'instant j'ai eu envie et même besoin de venir  sur le forum !
Bientôt 5 mois que mon mari est parti, pour un monde meilleur (?) je l'espère, car avec son cancer et ses problèmes pulmonaires cardiaque et autres, et ses va et vient à l'hôpital/clinique, je n'ose même pas penser à l'horreur que nous aurions vécu actuellement, malgré tout je remercie le ciel de m'avoir donné la possibilité d'être avec mon mari jusqu'à son dernier souffle, et d'avoir pu lui organiser des funérailles dans la dignité et le respect, avec sa famille et ses amis pour lui dire adieu....j'ai tous les jours une pensée pour toutes ces familles endeuillées, pour toutes ces personnes qui décèdent seules, mon Dieu quelle tristesse.
Ceci dit ce confinement m'est insupportable, j'aurai tellement aimé que mon mari, l'amour de ma vie, soit auprès de moi et en bonne santé évidemment, me blottir contre son épaule réconfortante et rassurante me manque, c'est l'année de mes 70 ans et ça aurait dû être aussi l'année de nos 53 ans de mariage,  on avait tellement de projets encore, de déménagement et de voyages...
Notre appartement je ne veux pas le quitter, et pourtant toutes les pièces me font penser à lui, il était manuel et créatif, gentil serviable et toujours avec un sourire charmeur, apprécié de tous...il me manque terriblement, ma douleur je le dit est aussi forte et grande que l'était notre amour, nous avons 2 enfants, dont 1 handicapé, c'est pour eux que je me protège et que je reste confinée avec eux...sinon ben sinon je n'aurai aucune raison de faire attention, pour qui pour quoi ?
Sans y penser vraiment, de toujours pour moi il était évident que je partirais avant lui, c'était un roc et moi plutôt fragile de santé, sans avoir vraiment rien de particulier, mais en y repensant, je me dis que peut-être inconsciemment je voulais que mon mari me protège, me câline, qu'il prenne soin de moi...voilà ça me plaisait, il prenait soinde moi et je prenais soin de lui, quel bonheur c'était le bonheur total.
Il y a de nombreuses années, nous avons eu un beau bébé de 4,050kg, né le 25 décembre et parti avec les anges le 29 décembre de la même année, épreuve douloureuse que nous avons surmontée ensemble et il a été très fort pour moi, alors que sa douleur était aussi grande que la mienne...ma mère avait pris quelques photos de notre beau bébé, et je les ai toujours toujours gardées bien précieusement, je n'en parlais jamais de ces photos avec mon mari, elles étaient dans une enveloppe bien fermée et avec interdiction de l'ouvrir j'avais dit à mes enfants, enfin surtout à ma fille, et depuis une vingtaine d'années je lui avais dit "lorsque je partirais, je veux être incinérée et les photos de mon petit ange avec moi"...mais jamais non jamais même pas une seule petite seconde je n'ai pensé mettre ces photos au pieds du cercueil de mon mari, et pourtant c'est ce que j'ai fait, ce petit ange est parti avec son papa, et qu'ils se soient retrouvés tous les 2 je n'en doute pas....et chaque jour qui passe me rapproche d'eux, je vous aime infiniment et toi chéri merci pour tout le bonheur que tu m'as donné.
Désolée d'avoir été aussi longue, et même si personne ne me lit je vous assure que ça m'a fait beaucoup de bien d'écrire.
Prenez soin de vous, courage à tous et toutes et douce fin de journée     
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: assiniboine le 02 avril 2020 à 19:00:12
Quelques infos sur le deconfinement par tranches d age

Les plus jeunes d abord puis trois mois plus tard les personnes de 65 ans

Formidable mon dieu que je pense à autre chose que je relise la métamorphose de kafka
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: pscar13 le 02 avril 2020 à 19:28:20
Bonjour à tous et toutes
Il y a plusieurs semaines que je ne suis pas venue , ni pour écrire ni même pour vous lire...mais là à l'instant j'ai eu envie et même besoin de venir  sur le forum !
Bientôt 5 mois que mon mari est parti, pour un monde meilleur (?) je l'espère, car avec son cancer et ses problèmes pulmonaires cardiaque et autres, et ses va et vient à l'hôpital/clinique, je n'ose même pas penser à l'horreur que nous aurions vécu actuellement, malgré tout je remercie le ciel de m'avoir donné la possibilité d'être avec mon mari jusqu'à son dernier souffle, et d'avoir pu lui organiser des funérailles dans la dignité et le respect, avec sa famille et ses amis pour lui dire adieu....j'ai tous les jours une pensée pour toutes ces familles endeuillées, pour toutes ces personnes qui décèdent seules, mon Dieu quelle tristesse.
Ceci dit ce confinement m'est insupportable, j'aurai tellement aimé que mon mari, l'amour de ma vie, soit auprès de moi et en bonne santé évidemment, me blottir contre son épaule réconfortante et rassurante me manque, c'est l'année de mes 70 ans et ça aurait dû être aussi l'année de nos 53 ans de mariage,  on avait tellement de projets encore, de déménagement et de voyages...
Notre appartement je ne veux pas le quitter, et pourtant toutes les pièces me font penser à lui, il était manuel et créatif, gentil serviable et toujours avec un sourire charmeur, apprécié de tous...il me manque terriblement, ma douleur je le dit est aussi forte et grande que l'était notre amour, nous avons 2 enfants, dont 1 handicapé, c'est pour eux que je me protège et que je reste confinée avec eux...sinon ben sinon je n'aurai aucune raison de faire attention, pour qui pour quoi ?
Sans y penser vraiment, de toujours pour moi il était évident que je partirais avant lui, c'était un roc et moi plutôt fragile de santé, sans avoir vraiment rien de particulier, mais en y repensant, je me dis que peut-être inconsciemment je voulais que mon mari me protège, me câline, qu'il prenne soin de moi...voilà ça me plaisait, il prenait soinde moi et je prenais soin de lui, quel bonheur c'était le bonheur total.
Il y a de nombreuses années, nous avons eu un beau bébé de 4,050kg, né le 25 décembre et parti avec les anges le 29 décembre de la même année, épreuve douloureuse que nous avons surmontée ensemble et il a été très fort pour moi, alors que sa douleur était aussi grande que la mienne...ma mère avait pris quelques photos de notre beau bébé, et je les ai toujours toujours gardées bien précieusement, je n'en parlais jamais de ces photos avec mon mari, elles étaient dans une enveloppe bien fermée et avec interdiction de l'ouvrir j'avais dit à mes enfants, enfin surtout à ma fille, et depuis une vingtaine d'années je lui avais dit "lorsque je partirais, je veux être incinérée et les photos de mon petit ange avec moi"...mais jamais non jamais même pas une seule petite seconde je n'ai pensé mettre ces photos au pieds du cercueil de mon mari, et pourtant c'est ce que j'ai fait, ce petit ange est parti avec son papa, et qu'ils se soient retrouvés tous les 2 je n'en doute pas....et chaque jour qui passe me rapproche d'eux, je vous aime infiniment et toi chéri merci pour tout le bonheur que tu m'as donné.
Désolée d'avoir été aussi longue, et même si personne ne me lit je vous assure que ça m'a fait beaucoup de bien d'écrire.
Prenez soin de vous, courage à tous et toutes et douce fin de journée   

J'ai lu ton message, ça fait du bien aussi de savoir qu'on est lu.
Une tendre pensée pour ce petit ange qui a retrouvé son papa.
https://youtu.be/2LuGzwNy2ws
Prends bien soin de toi.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Cabochon le 02 avril 2020 à 19:39:45
A lessentielle,
Bonjour,
Ton récit n'est pas du tout trop long, et j'ai été très émue par le dépôt des photos de ton petit ange au pied du cercueil pour qu'il rejoigne son papa...
Tendrement
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: lessentielle le 02 avril 2020 à 22:03:01
Merci, finalement oui ça fait du bien d'être lu, et un petit mot gentil en réponse ça fait du bien aussi.
Bonne soirée à vous
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 05 avril 2020 à 19:03:08
une amie connue ici vient de perdre sa maman non du coronavirus mais de son état et âge 94 ans  ...  décédée à l'hôpital brutalement où elle venait d'être admise pour grande faiblesse.
Cette amie qui a été deux fois veuve, là, sent qu'en ne pouvant pas assister aux obsèques (les uns en France les autres en Belgique  ) le processus de deuil sera difficile.  :-\ :'(
et sa plus grosse difficulté est vis à vis de son papa qui n'a pas pu revoir son épouse et ne pourra pas être aux funérailles, il est en Ehpad  :'( 

prenez soin de vous en restant chez vous
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 15 avril 2020 à 17:10:24
 :'( voilà
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/vivre-un-deces-en-plein-confinement/
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/confinement-et-veuvage/msg121133/#msg121133

avec humilité j'ose dire que je ne sais pas imaginer ce que peut représenter cette dévastation dans ce contexte particulier, déjà dans les temps dits "normaux" c'est terrible  ...
Ces personnes formeront un nouveau groupe, avec des vécus bien particuliers, elles pourront échanger, s'accompagner vraiment, se comprendre, les différences avec nos vécus nous permettrons, peut être avec impuissance de tendre des mains ... en tout cas de donner des yeux pour lire les témoignages de ces cheminements particuliers

la seule chose que j'ai à donner :
 contribution/pleurs
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/deuil-d'un-amour-illegitime/msg113428/#msg113428
elle est aussi archivée dans la table des matières que j'actualise régulièrement !

affectueusement 
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: malex le 16 avril 2020 à 18:37:18
Comme toi, lessentielle, il y a longtemps que je n'étais pas venue sur le forum..
Comme toi, je me dis avoir "eu de la chance"  ...
Comme toi, ce confinement ravive le manque d'une épaule solide contre laquelle s'appuyer… je me croyais devenue "solide" je réalise que ce n'était qu'une illusion…
Merci à toi pour ce partage . Malex
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 20 avril 2020 à 17:49:32
https://blogs.mediapart.fr/adama-sy/blog/200420/les-cinq-sens-lepreuve-du-confinement-joindre-le-geste-la-parole
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: katrinap le 21 avril 2020 à 11:27:44
COVID ET maltraitance
je suis mobilisée en psychiatrie
encore plus honteux que d'habitude et ce n'est déjà pas peu dire
les nouveaux arrivants en psychiatrie sont confinés immédiatement dans une chambre cellule sans fenêtre juste un petit vasistas très haut pour ne pas l'atteindre avec des barreaux, jusque là tout va bien (ou presque "la haine")
ensuite, on leur enlève durant 14 jours télé, tablette, tel portable et ordinateur
ils tambourinent toute la journée en hurlant qu'on les laisse sortir c'est éprouvant pour tous soignants et malades c'est esquirol ressuscité, un cauchemar
bises à tous
katrin
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: résilience et silence le 21 avril 2020 à 12:23:23
Al là là, Katrin! tiens le choc! Que ce doit être dur! l'horreur.
Toute mes pensées solidaires.
Pascal.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Anic le 21 avril 2020 à 12:44:42
Ah .... quelle souffrance ... a devenir fou.
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: assiniboine le 21 avril 2020 à 18:01:36
Plus ca
Plus jamais ca
Les malades psychiques ne sont ils pas des êtres humains ?
On commence à en douter
A dénoncer à qui de droit
Les malades psychiques sont des parias il faut que cela cesse
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Eva Luna le 21 avril 2020 à 18:14:13
C'est le retour de l'asile...
c'est dramatique...
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 10 mai 2020 à 14:10:53
veuve  ...
https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/je-n-arrive-pas-encore-a-realiser-une-alsacienne-malade-du-covid-19-raconte-son-reveil-a-des-centaines-de-kilometres-de-chez-elle_3952593.html
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: qiguan le 28 février 2021 à 12:43:00
un article
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/mon-pere-a-ete-l-otage-d-une-medecine-inhumaine-20210222
Titre: Re : Bientôt suite au coronavirus
Posté par: Julien le 02 mars 2021 à 20:37:42
Merci qiguan

Je retiens ceci : Pendant le premier confinement, on se plaignait de ne pas avoir de tests. À présent, à quoi servent-ils, s’ils ne permettent même pas de lever l’isolement contraint que l’on impose aux patients, mêmes négatifs?

C'est représentatif de tout ce qui se passe autour du covid