Très chers
Oui il faut du temps, beaucoup de temps après un deuil et un long et rigoureux travail sur soi pour choisir une voie du don ou de l’aide. Et je vous recommande si possible de vous faire accompagner durant cette quète.
J’ai un travail et je suis par ailleurs bénévole en unité mobile de soins palliatifs. J’ai commencé la formation (elle dure à peu près 6 mois) 3 ans après la mort de mon homme. J’avais enfin intégré ce que j’avais appris en l’accompagnant et en accompagnant d’autres, je connaissais mes forces et mes faiblesses, j’avais soif d’apprendre et de transmettre, de partager, d’écouter, d’accompagner. Pour ceux qui veulent se diriger vers le palliatif, et vous ètes nombreux à le vouloir ici, rassurerez vous, il y a beaucoup d’entretiens et d’évaluations, et des formations. On ne vous laissera prendre ce chemin que si l’on est sûr que vous ne vous ferez pas de mal, et que ne serez pas maladroits malgré vous. Les entretiens et évaluations se font avec une grande bienveillance et une belle écoute.
Et puis, et c’est très important, accompagner un ou une inconnue bénévolement ou professionnellement en institution, quels que soient les liens qui se tissent, et ils sont souvent très forts, n’a rien a voir avec accompagner un proche ; D’une part parce que l’on apprend a mettre la juste distance et d’autre part parce qu’il s’agit d’un travail d’équipe.
Je profite de ce post pour te souhaiter, hélas, la bienvenue N@t. Ton deuil est tellement récent, tellement violent, il est absolument normal, et salutaire, que tu ne puisses pas retravailler maintenant. Il est normal aussi que tu ne ressentes plus aucune empathie, tu es tellement à vif, il te faut déjà réussir à avancer, une heure à la fois, un jour à la fois, cela prend toute ton énergie, toute ta vitalité. L’empathie, elle reviendra en son temps. Le maître mot dans le deuil, c’est la patience.. je t’envoie toute ma tendresse, du fond du cœur.
Affectueusement à tous