Auteur Sujet: "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...  (Lu 8091 fois)

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johann02

  • Invité
"Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« le: 31 janvier 2012 à 14:38:38 »
 Bonjour à tous, lecteurs habituels et amis(es) du forum..J'ai voulu partir et "m'éloigner" de de cet espace d'expression et ce lieu de "confessions" et de ce "déversoir à sentiments " ( attention, acception non péjorative). MAIS...Le manque s'est fait ressentir et je ne puis encore véritablement quitter TLD...
Alors, je reviens parmi vous et surtout avec vous...De toute façon je me connectais quand-même tous les jours pour lire les posts auxquels malheureusement il est toujours difficile de répondre dans leur totalité: c'est une frustration.
Je vais donc continuer à "balader mon spleen" et mon mal-être, et surtout à exprimer cette souffrance sans fin qui me "ronge" au jour le jour....Maman...Tu me manques tant....!!
Bien à vous. Amicalement. Johann.

Mammj

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #1 le: 31 janvier 2012 à 15:42:53 »
Restez le temps qu'il vous plaira Johann02, partez, revenez, faites  comme bon vous semble, comme ferait  chacun(e) d'entre nous !
Votre ressenti, je l'éprouve à l'égard de nom enfant, je ne peux plus vivre sans la savoir à sa vie à elle , à ses enfants !
Ce forum nous permet, le seul lieu, d'extérioriser notre douleur !
Moi, j'attends le retour de ma Cath. Sur la console  en entrant, il y a sa photo, celle de ses deux petits, une bougie que
j'allume plusieurs fois par jour, son petit mobile, et un trousseau de clés de mon appartement qu'elle avait dans son sac
le soir où elle nous a quittés ... et je lui dis régulièrement : "tu sais tu reviens quand tu veux, cette maison est la tienne"...
Je ne le lui ai pas assez dit... pas assez dit  que je l'aime... n'ai pas pensé à mettre en place de fréquentes rencontres avec
ses deux enfants dont elle a été coupée durant sa dépression, que de choses m'ont échappé parce que humblement je n'ai
pas pu être de partout et n'ai pu compté sur aucune aide de mon côté pour la soutenir dans la période difficile qu'elle traversait !
Je pourrais vous en dire encore et encore.... Comme d'autres je passe par des phases où je me dis que je dois la libérer de mon
chagrin et parfois, je me dis que la  laisser s'envoler dans un ailleurs que je ne connais pas, ce peut être perçu par elle  comme un abandon !
Dans l'immédiat je suis incapable de l'imaginer hors de notre espace-temps ! Je vis avec elle je ne sais comment, depuis six mois
qu'elle n'est plus là physiquement ! Pour moi, elle est là...
Mes affectueuses pensées, Johann02
Mammj

prisou

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #2 le: 31 janvier 2012 à 20:24:20 »
bonjour tout le monde

c'est vrai que sa fait du bien de pouvoir partager notre douleur
c'est difficile la vie après que l'on perd des personnes que l'on aime
moi j'ai perdu mon grand père le 31 décembre 2010 puis une copine le 10 juillet 2011
et mon papa le  30 novembre 2011   depuis j'ai l'impression de tournée en rond 
je vous envoie plein de courage  :-*

karelle

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #3 le: 01 février 2012 à 16:06:41 »
moi c est pareil ,je ne sais pas ou je dois aller l avenir me semble si incertain et vide de sens sans maman ,sans son amour protecteur ,ses si bons conseils dont parfois je ne voulais voulant me montrer une grande fille et voila la grande fille ne ce sent plus si grande maintenant et voudrait de nouveau avoir  sa maman aupres d elle .C est dur de se dire que c est finie !qu il faut avancer seule !Je n ose regarder vers l horizon ,je laisse les journees pasees toutes identiques les une aux autres .Je suis en suspend , en attente mais je ne sais de quoi .
Moi aussi comme johann j ai besoin de venir tous les jours vers vous rien que pour vous lire ,pour y chercher un certain reconfort .

Mes pensees vous accompagnent .

johann02

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #4 le: 01 février 2012 à 19:32:20 »

MERCI à vous Karelle, Yohann, Mammj et Prisou......Il est vrai que nous ne savons plus où "nous poser" et "déposer" nos souffrances récurrentes et ce mal-être engendré par la perte de notre être tant aimé....J'ai cru pouvoir faire sans TLD, mais j'ai vite ressenti un manque intense et immense...Cette "communauté" est si importante, si "vitale, si empathique, que "la perdre" correspondrait à une "forme de nouveau deuil"...Et je n'ai certes pas besoin de "ça" pour le moment..., loin de là....
Il s'agit ici d'une "espèce" de cocon, de protection ( contre soi-même), contre les autres qui ne vous comprendront JAMAIS....
Je ne cherche plus à "expliquer" mon état, à me perdre dans des détails qui me font mal...S'ils ne peuvent pas "entendre", peu m'en chaut...Je vivrais avec tout ce que représente "ce départ" de maman et garderais en mon for intérieur tout mon malaise, ma peine et mon désespoir...
Bien à vous. Et encore merci. Je vous dis bon courage.Amicalement. Johann

oceanaa76

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #5 le: 02 février 2012 à 11:02:13 »
bonjour  johann tu es ici chez toi helas .. nous vivons tous un deuil et ce site nous aide je pense .. nous partageons avec des gens qui "comprennent" ici j'ai l impression d'etre comprise dans mon chagrin et ma peine , dans la vie non ...
c'est si dur de faire semblant dans la vie ici pas besoin je suis triste et je le dit dans la vie de tous les jours pas facile de vivre avec cette air "normal" alors que je ne suis pas bien , gros bisous a toi

johann02

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #6 le: 02 février 2012 à 19:09:54 »
Bonsoir Oceanaa et merci pour ton petit mot qui ressemble une fois de plus à ce que je ressens et vis au quotidien...Même si je vois peu de monde et n'ai pas trop "à me forcer" et à "faire comme si" rien ne s'était jamais passé d'horrible..
Je suis dans une tristesse permanente et un désespoir sans aucune fin....
Oui, comme tu le dis parfaitement, je suis, nous sommes "ici chez nous"....Parce que nous avons tous "ce point commun" qu'est la douleur....
Je te souhaite du courage et espère que tu iras un peu mieux...Je t'embrasse.Bien à toi. Johann

marieno

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #7 le: 03 février 2012 à 09:44:43 »
bonjour à vous,

c'est la première fois que je m'inscris, donc nouvelle !!!! j'ai perdu brutalement mon compagnon de route (27 ans à ses côtés) de manière brutale, son coeur à laché au mois de mars dernier, j'ai été entourée de beaucoup d'affection car c'était un homme bon et généreux et toute la ville l'aimait, nous avions eu une affaire pendant 30 ans et beaucoup de clients et amis ont perdu en le perdant quelqu'un de cher. Il était ce 22 mars en forêt avec moi à 18 h et à 21 h 30, on m'annonçait son décès, j'ai revécu des centaines de fois cette journée depuis, voulant que le temps s'arrête, me reprochant de ne pas avoir été assez attentive, vivant comme un cauchemar cet appel de l'hopital, nous étions, comme m'a dit un jour, un jeune homme, un couple mythique !!!! et, sans lui maintenant, sans ma douce maman que j'avais perdue six mois auparavant, j'ai beaucoup de mal à trouver un sens à ma vie, il me reste bien sur notre fille et un petit-fils qui existent, ont besoin de moi et, dans les moments ou j'ai souhaité disparaître, ils ont été le coup de talon nécessaire.

Aujourd'hui, alors que se profile les 1 an de sa disparition, j'appréhende ce triste anniversaire, un an déjà !!!!!!!!! je n'ai rien fait cette année, comme beaucoup d'entre vous, que de contempler le vide qui m'attendait, mais quelqu'un a qui je parlais de cette perte et de lui m'a dit, "vous avez eu la chance de l'avoir connu, aimé et d'avoir fait cette belle route ensemble" et c'est idiot peut-être mais cela m'a fait grand bien d'entendre cela et pendant quelques jours, cela a été un doux baume à mon coeur, oui, c'est vrai, je suis fière d'avoir partagé la vie de cet homme là et que, malgré les passages difficiles, nous ayons traversé cet espace temps en nous respectant, en étant fiers l'un de l'autre, alors, peu importe l'avenir, il y a un joli chemin qui a été mené, pensons aux belles choses partagées et partageons ce qui peut l'être, j'ai eu beaucoup de mal à aller vers les autres, mais, je me suis aperçue que c'était souvent pour eux que c'était le plus difficile, alors maintenant, je sais aller à eux et je me rends compte que toute cette affection qui nous était portée ne demande qu'à s'exprimer, cela m'est d'un grand secours

betty

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #8 le: 03 février 2012 à 11:42:21 »
Bonjour,
Je suis nouvelle , ayant perdu mon mari le 27 juin d'un cancer du poumon fulgurant (2 mois et demi), lui qui n'avait jamais fumé ... avec des symptômes tellement peu reliés entre eux que j'ai vite eu une grosse grosse crainte
Moi, je voudrais que vous me parliez de l'aide que vous avez (ou pas si c'est comme moi) de la part de votre belle famille, parce que je viens de lire le message d'une personne qui parle de la perte de sa fille et des petits enfants qui restent : le conjoint ?
Ensuite, juste une remarque par rapport à toute la paperasse, les courriers au nom de "Mr" ou "Mme" qui continuent à arriver et qui font replonger, les "erreurs" continuelles des impôts, des mutuelles (la mienne est particulièrement dég...!). Comment vivez-vous cela ?
Sinon ce qui me frappe c'est le vide absolu dont souffrent certains, comme s'ils n'existaient plus après le décès de leur compagnon/compagne. Il est difficile de mettre des mots sur ce que l'on ressent, et quand on les trouve, le désespoir revient, mais comment voir les années qui nous restent comme un grand trou noir ? D'abord, on ne sait pas pour combien de temps on est là, donc cela enlève toute culpabilité par rapport à celui qui est parti (parce que de la culpabilité il y en a, et des remords, et tout et tout !!). Chacun de nous est unique, mais relié à tous, et plus j'y pense (et je lis) et plus je crois que nous avons une "mission" , un rôle à jouer et que celui qui est parti avait achevé son parcours et qu'IL NE NOUS APPARTENAIT PAS. Nous avons FAIT UN BOUT DE CHEMIN avec lui/elle, et PERSONNE NE PEUT NOUS RETIRER CELA. Se poser la question "pourquoi ?" en boucle, c'est se torturer (et cela peut faire du bien de souffrir et de ne pas arriver à être heureux !) mais moi, j'aime la philosophie du Boudhisme, ne pas souffrir exprès, vivre ici et maintenant en essayant d'apporter du bonheur au quotidien à soi et aux autres et puis ne pas rester seul en face de rien. Je trouve des petits bonheurs en partageant des activités avec ma plus jeune fille, en faisant de grandes ballades avec ma toute jeune chienne, en rencontrant des gens différents, en appréciant chaque jour même s'il fait un temps pourri, en faisant des projets pour les vacances avec les enfants, en échangeant avec ma mère, 86ans qui m'a demandé justement : "mais qu'est ce que je fais encore ici moi ?" et je lui ai répondu :"tu es peut être là pour m'aider à passer ce cap".  Tout cela je le fais aussi par respect pour lui. Si, "après", on a décidé de continuer à vivre, il faut le faire au mieux, pas être entre deux. Oui on a eu de la chance de rencontrer l'amour, de connaître la vie à deux, d'avoir des enfants.. Tant de gens ne connaîtront même pas cela ! Et puis, si vous n'arrivez pas à émerger, voyez un psychologue, une association, un bon généraliste (la mienne est super), ne restez pas comme cela, "il"/"elle" ne le voudrait pas ! La vie est un cadeau, on nous la laisse à nous, nous devons regarder et nous occuper de ceux qui sont là, sinon après nous reproduirons les mêmes regrets : si j'avais su, j'aurais dû. Et en faisant cela, on se relie à lui/elle, du moins je le ressens comme cela.
Bonne journée à tous

betty

  • Invité
Re : "Le retour du refoulé"...Etat "de manque"...
« Réponse #9 le: 03 février 2012 à 23:25:02 »
Bonsoir, et merci de ta réponse,
je ne sais pas si mon approche du deuil n'est pas à la portée de tous, ce que je sais c'est que la durée de la maladie de mon mari, c'est à dire les symptômes, (parce que depuis quand cela couvait, personne ne saura le dire), cela a été à la fois très court et quand même bien  une descente aux enfers : 1er jour en clinique suite à une radio pulmonaire "pas très bonne".  le lendemain on m'annonce "qu'il est PARTI.." (mort ? renvoyé ?? comme lors du 1er passage pour examens ? Non, à l'hopital en urgence pour une péricardite qui venait d'être découverte..). Alors, là il faut se forger une philosophie à toute vitesse ou on devient fou, et ce n'est pas le moment parce qu'il faut arriver avec le sourire dans la chambre ou du moins essayer. J'avais effectivement déjà commencé à lire sur le "lacher prise", comment mieux vivre, etc. Je crois que ça m'a aidée à ce moment là et depuis j'enchaîne sur ces sujets et sur la fin de vie, (Marie de Henzel entre autres), les soins palliatifs. A défaut d'avoir lu tout cela AVANT et d'avoir pu  être un peu plus utile peut être, j'ai l'impression de garder un lien avec lui en essayant de comprendre ce qu'il a pu ressentir. Parce que lui ne parlait pas beaucoup, je ne sais même pas s'il pensait à cette maudite maladie
De mon côté, je laisse ma vie venir quelque en soit la durée, puisque rien ne me dit que je serai encore là demain !  Comment peut-on, après avoir perdu qq un s'imaginer que pour nous ce sera forcément différent, et que nous il nous reste des années  et des années sur cette terre, de préférence dans la tristesse et de solitude ?? Alors CARPE DIEM, à chaque jour suffit sa peine disait mon arrière grand-mère qui avait perdu son mari à 40 ans env et élevé ses filles seules. A ce propos, j'ai fait une constatation : je fais de la généalogie avec ma fille aînée et j'ai fait une constatation :  ma mère, ma grand-mère, mon arrière grand mère ont été veuves assez tôt 40, 62, 64, ans. ..Moi j'ai 55 ans. Tout ça est un peu glaçant !
Merci pour ton témoignage sur les tracas administratifs, ça fait presque sourire après...Mais sur le moment, c'est dur à vivre !
Quant à la belle famille, il a fallu que j'insiste auprès de son frère pour qu'il l'appelle car je savais que cela lui ferait du bien,sa soeur n'a pas pu, et par contre sa mère nous a tellement envahis qu'il a fallu décrocher le téléphone parce qu'elle le harcelait même en soins intensifs, quand elle savait que  je n'étais pas là  ...Et depuis je n'ai pratiquement pas de nouvelles d'eux (ni mes enfants d'ailleurs!!)