Bonjour,
Je suis nouvelle , ayant perdu mon mari le 27 juin d'un cancer du poumon fulgurant (2 mois et demi), lui qui n'avait jamais fumé ... avec des symptômes tellement peu reliés entre eux que j'ai vite eu une grosse grosse crainte
Moi, je voudrais que vous me parliez de l'aide que vous avez (ou pas si c'est comme moi) de la part de votre belle famille, parce que je viens de lire le message d'une personne qui parle de la perte de sa fille et des petits enfants qui restent : le conjoint ?
Ensuite, juste une remarque par rapport à toute la paperasse, les courriers au nom de "Mr" ou "Mme" qui continuent à arriver et qui font replonger, les "erreurs" continuelles des impôts, des mutuelles (la mienne est particulièrement dég...!). Comment vivez-vous cela ?
Sinon ce qui me frappe c'est le vide absolu dont souffrent certains, comme s'ils n'existaient plus après le décès de leur compagnon/compagne. Il est difficile de mettre des mots sur ce que l'on ressent, et quand on les trouve, le désespoir revient, mais comment voir les années qui nous restent comme un grand trou noir ? D'abord, on ne sait pas pour combien de temps on est là, donc cela enlève toute culpabilité par rapport à celui qui est parti (parce que de la culpabilité il y en a, et des remords, et tout et tout !!). Chacun de nous est unique, mais relié à tous, et plus j'y pense (et je lis) et plus je crois que nous avons une "mission" , un rôle à jouer et que celui qui est parti avait achevé son parcours et qu'IL NE NOUS APPARTENAIT PAS. Nous avons FAIT UN BOUT DE CHEMIN avec lui/elle, et PERSONNE NE PEUT NOUS RETIRER CELA. Se poser la question "pourquoi ?" en boucle, c'est se torturer (et cela peut faire du bien de souffrir et de ne pas arriver à être heureux !) mais moi, j'aime la philosophie du Boudhisme, ne pas souffrir exprès, vivre ici et maintenant en essayant d'apporter du bonheur au quotidien à soi et aux autres et puis ne pas rester seul en face de rien. Je trouve des petits bonheurs en partageant des activités avec ma plus jeune fille, en faisant de grandes ballades avec ma toute jeune chienne, en rencontrant des gens différents, en appréciant chaque jour même s'il fait un temps pourri, en faisant des projets pour les vacances avec les enfants, en échangeant avec ma mère, 86ans qui m'a demandé justement : "mais qu'est ce que je fais encore ici moi ?" et je lui ai répondu :"tu es peut être là pour m'aider à passer ce cap". Tout cela je le fais aussi par respect pour lui. Si, "après", on a décidé de continuer à vivre, il faut le faire au mieux, pas être entre deux. Oui on a eu de la chance de rencontrer l'amour, de connaître la vie à deux, d'avoir des enfants.. Tant de gens ne connaîtront même pas cela ! Et puis, si vous n'arrivez pas à émerger, voyez un psychologue, une association, un bon généraliste (la mienne est super), ne restez pas comme cela, "il"/"elle" ne le voudrait pas ! La vie est un cadeau, on nous la laisse à nous, nous devons regarder et nous occuper de ceux qui sont là, sinon après nous reproduirons les mêmes regrets : si j'avais su, j'aurais dû. Et en faisant cela, on se relie à lui/elle, du moins je le ressens comme cela.
Bonne journée à tous