Auteur Sujet: Racontons notre histoire...  (Lu 94330 fois)

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chagrin64

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #45 le: 09 janvier 2012 à 20:13:48 »
Bonjour,
Vos derniers messages me font sourire, mon mari était nul en cuisine mais vraiment très nul...

Quand il devait faire le repas du midi car j'étais au boulot et que lui ne commençait qu'à 14h, il était en charge du repas, c'était l'horreur. Notre fils me racontait qu'il ne passait même pas les pâtes  :o. Lui ça le faisait rire en disant "de toute façon t'y connais rien elles sont même meilleures que celles de ta mère"

Comme j'aimerais pouvoir en remanger.

Je l'aime, il me manque.

Merci Pima pour ces souvenirs que tu m'a permis d'évoquer.

Bises
Christine

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #46 le: 09 janvier 2012 à 20:55:42 »
C'est gentil, Christine, mais je n'y suis pour rien.
Les souvenirs sont là, mais nous les occultons tant que l'on pense qu'ils ne provoquerons que larmes et tempêtes.
Et puis, un petit regard en arrière et c'est un sourire. Cà, c'est un bon début.

Mon mari n'était pas doué non plus pour la cuisine, sauf la compote de pommes qu'il faisait magnifiquement bien et tout le monde sait comme c'est dur à faire une bonne compote de pommes!
Mais depuis, je n'ai pas pu en faire une seule.

A vous lire encore et encore.

 :-*

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

chagrin64

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #47 le: 09 janvier 2012 à 21:44:04 »
R était très fort pour les gâteaux. La première fois il a même essayer de soudoyer ma mère avec un gâteau aux pommes pour arriver jusqu'à moi ;D
Si, Pima, tu y es bien pour quelque chose, tu me permets de retrouver des petits moments de bonheur qui étaient occultés par toutes ces mauvaises périodes :'(.
Un jour moi aussi je vous raconterais
Encore merci

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #48 le: 10 janvier 2012 à 12:08:01 »
Et oui, Yohann, tu te dois de rectifier un peu nos propos.

Mais comme tu le dis, tout ceci n'est qu'un doux constat et non un jugement de tribunal.
Je donnerais n'importe quoi pour que Pierre continue à entasser un maximum de choses qui me semblent à moi inutiles mais qui pour lui avaient encore un avenir.

J'ajouterai que bien sûr, je reconnais que j'ai souvent eu du mal à résister à garder un bol, une carafe, voire à acheter un plat tandis que le placard en regorge.
Ouaih, les draps aussi, les couettes...

Pour les vêtements, je suis clean, j'ai trop joué à la dadame lorsque j'étais en activité à Paris pour ne pas savourer aujourd'hui un bon vieux jean/tee-shirt/gros pull. Je vis en pleine campagne, je sors le moins possible de chez moi, maison/jardin, et Pierre n'est plus là, pour que je lui fasse "la danse des 7 voiles", comme disait ma grand-mère!
Alors je donne beaucoup au Secours populaire, c'est trop bête de garder des vêtements non portés dans ses placards tandis que d'autres personnes n'ont pas d'autre choix le matin que celui de remettre les vêtements de la veille.

Cela me fait plaisir de te faire sourire. C'est aussi le but.
Un sourire par jour pour commencer, un souvenir-plaisir, une envie, et peut-être un projet... un peu plus fun qu'une opération chirurgicale!

Bonne journée à toi, et à vous tous.

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Ghislide

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #49 le: 10 janvier 2012 à 15:41:24 »
Cher Yohann,

Tout comme PiMarina, je viens t'affirmer que ce n'est nullement un jugement que l'on porte sur la gente masculine, loin s'en faut, ce sont juste des  petits traits de personnalité (je ne parlerais même pas de défauts) de nos chers disparus qui nous reviennent et qui au final nous font tendrement sourire. J'aurais également adoré que mon Gilles continue à entasser des choses qui, à mes yeux, ne ne servent à rien...

Pour ce qui est du reste, il savait aussi bien jouer du tournevis que du balai ou du fer à repasser... et je sais qu'il n'est pas le seul dans ce cas. N'ayant eu que des fils, ils ont été initiés aux taches ménagères dès que j'ai pensé que cela devenait une nécessité : 5 à la maison et moi comme seule femme... Oufffff
Un autre exemple : ma maman nous a quittés voilà 6 ans et demi et mon père est, à 83ans, un vrai petit homme d'intérieur, comme il aime à le faire remarquer !
Pour un homme de sa génération, je suis admirative car il a toujours aidé ma mère dans les taches ménagères, refusant même, au début de leur mariage, qu'elle lui reprise ses chaussettes (c'est maman qui me l'a raconté...)
Nous avons donc les mêmes capacités si nous ne nous enfermons pas dans des stéréotypes du genre : les hommes au boulot, les femmes au fourneau  :)  (à notre époque, certains le pensent encore, j'en connais !)

Nous avons chacun des dons (naturels ou acquis) et surtout des envies de les exploiter ou non... c'est notre choix.
Personnellement, je ne suis pas douée pour la cuisine, mais je sais que c'est parce je n'aime pas cuisiner (quelle aubaine d'être tombée sur mon homme qui lui adorait ça... il en a été de même pour mon premier mari)
Pourtant, maintenant, je suis bien obligée de m'y mettre (pas tous les jours, il ne faut pas exagérer non plus !) et je m'étonne car samedi j'ai réaliser un plat en sauce pour mes enfants et petits-enfants qui ont adoré ma recette. Ma belle-fille m'a même fait remarqué en souriant qu"une partie de Gilles s'était greffée en moi".  Quel beau compliment elle m'a fait là...

Quant au bricolage, j'ai deux fils sur les trois (le cadet vit dans le Finistère) qui viennent à mon secours en cas de besoin, alors j'observe, j'apprends... je finirai bien par me lancer.

J'ai souris également quand tu évoques cette petite phrase que nous, les femmes nous prononçons avec un air désolé : "je n'ai plus rien à me mettre" alors que l'armoire et la commode débordent de vêtements... Je ne généralise pas, mais nous sommes tout de même nombreuses à l'avoir dit quelquefois. Je me souviens que lorsque je travaillais encore, c'était "la" grande interrogation du matin : "qu'est-ce que je vais mettre aujourd'hui ?" et quand après plusieurs essayages je ne trouvais pas, c'est à ce moment que la phrase culte sortais : "Zut, je n'ai plus rien à me mettre"...
Ce n'est plus d'actualité pour le moment car, tout comme PiMa, j'ai aussi fait le tri dans mes vêtements pour ne garder que ceux où je me sens "à l'aise"...
Mais, un jour, peut-être, je referai ce "triste" constat   ::)

Bisous
Ghislaine


Ghislide

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #50 le: 11 janvier 2012 à 00:47:35 »
Oh oui, Yohann, je donnerais également tout ce que je possède et bien plus pour pouvoir profiter encore et encore de sa présence...

Il n'était pas parfait et s'il l'avait été je crois que je me serais ennuyée en sa compagnie, mais je reprendrais avec un bonheur sans égal tout ce qui faisait sa personnalité, avec ses petits défauts, ses grandes qualités...


Vivie

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #51 le: 14 janvier 2012 à 12:04:56 »
Bonsoir,
Comme je ne me sens pas tres bien en ce moment et que j'ai besoin de parler de mon ange je me dis qu'avec vous ce sera apaisant de se confier car toujours dans l'entourage ce vide .Faire comme si tout allait bien alors que ca ne va pas .Quand on perd sa moitie il ne peut en etre autrement.

Alors voilà je me lance dans notre histoire.

J'ai rencontre Patrice en 2000 car je venais d'etre mutee.Je venais de terminer une relation de 2 ans,mais comme je savais que ce n'etait pas ca l'amour je me suis vite sentie liberee pour vivre une nouvelle relation lorsque celle ci se presenterait.Ca a ete rapide car Patrice etait le frere d'une collegue.Pas le coup de foudre mais il avait une telle personnalite; toujours joyeux toujours en train de raconter des histoires droles  et puis nous nous ressemblions memes envies memes projets de vies memes gouts quoi .L'evidence pour moi en peu de  temps je me suis dit  ce serait lui et personne d'autre .Alors il a fallut que je m'accroche et oui nous avions 11 ans d'ecart donc (apres il m'a avoue qu'il voulait etre sur de moi)donc il m'a teste jusqu'au jour où il s'est rendu compte que j'etais folle de lui et qu'en effet c'etait lui.tres vite nous avons habite ensemble j'avais trouve un apart en centre ville nous avons profite des resto et activites .Je me suis vite aclimatee à ma nouvelle vie, nouvelle region aux amis de Patou.Tres vite nous avons voulu construire notre nid douillet donc nous avons fait construire je me souviens encore du carrelage que nous pausions avec son ami carreleur et le soir meme pas fatigue c'est là que nous avons conçu notre "petit loup"(comme j'aime lui dire) .Nous avions prevu le mariage en septembre mais accouchant en novembre je n'aurais pas ete en forme pour la "fiesta".Nous adorions la fete  .Donc mariage en comite restreint en juillet, naissance du petit coeur et juin 2003 eglise et grande fiesta avec notre petiot qui avait 9 mois.Nous adorions les voyages et donc voyage de noce .Et la vie se passait merveilleusement bien .Nous etions simplement heureux .
En 2005 Patrice a commence à avoir une grosseur au mollet .Ancien rugbyman le corp medical nous disait c'est une constracture (en plus il avait un metier physique ascensoriste) ce n'est qu'en septembre qu'apres ....on lui decouvre un lymphome .Tout s'ecroule quand on vous apprend ca je me souviens de l'annonce .Alors on s'est battu car oui ce n'est pas un combat seul .Et heureusement apres traitement chimio radiotherapie autogrephe en chambre sterile pendant 3 semaine il etait guerit ouffffff.Et on recroque la vie à pleine dents encore plus meme si y'a toujours ces controles angoissant on y croit dur comme fer.Une fois mais pas 2!!!!
En decembre 2009 , toujours ces controles on nous dit il y a quelque chose au niveau du poumon .Quoi qu'est ce que c'est que faut il faire .On continue un peu plus frequemment les examens .Et là en decembre 2010 on annonce qu'il va falloir operer le poumon car ca a evolue .l'operation en Avril s'est tres bien passee mais les cellules avaient dejà eclatees cela voulait dire quoi elles etaient où ces P..... de cellules parties où pourquoi pas enlevees plus tot ces nodules .Donc mon Patou s'accroche il se bat pour recuperer mais dejà tres affaibli on lui diagnostique une mielodysplasie .Tres peu de cas surtout à cet age là.On nous explique que le traitement du lymphome a pu quelque temps plus tard favoriser le developpement de cette maladie il n'avait meme pas 50 ans .Donc on allait d'un peu mieux à plus mal hospitalisation sur hospitalisation il resortait mais trop tot ou parcequ'il etait trop faible il fallait repartir .Il etait fort car meme dans ces moments là il arrivait à etre drole .Quand mon petit loup est parti en petite colo je restais dormir avec lui mais les nuits etaient horribles il vomissait je le voyais s'affaiblir de jour en jour perdre du poids ne plus avoir d'appetit (meme lorsque je lui preparai des petits plats) ca ne passait pas ou plus il picorait et s'affaiblissait .Pendant un temps je continuais à travailler en meme temps comme pas loin de l'hopital pendant ma pause d'une heure j'acourais le voir .Je revenais apres le boulot jusqu'à ce qu'il soit trop tard.Jamais on ne nous a dit quoi que ce soit les infirmieres et medecins etaient supers faut dire aussi que mon homme l'etait avec eux .De temps en temps je leur faisais ma specialite "les canelles".Normal ils s'occupaient tellement bien de mon chéri .
Mes parents à la retraite sont venus (ils n'habitent pas dans la meme region ) pour nous aider: la maison, le petit  ......
J'ai pris mes conges en Aout est je restais un maximum avec Patou .J'essayais d'etre le plus presente pour lui mais aussi pour notre petit .Kevin a fait un stage de rugby (il a herrite de son papa) ce qui lui permettait de se ressourcer .Des que mon homme etait à peu pret bien je faisais venir Kevin pas trop longtemps car un petit loup de 9 ans ca bouge mais des calins des dessins à son papounet .
Tout c'est malheureusement accelere lorsqu'au niveau du poumon il a certainement attrape ou developpe quelque chose qui a commence à le gener pour respirer .De temps en temps il etait sous oxygene et puis ca c'est degrade il a commence à cracher du sang .Il ne voulait pas etre vu sauf moi son fils .J'ai meme du insister pour que sa maman de 92 ans puisse venir le voir .Il faisait à chaque fois un effort surhumain pour "paraitre bien"il rigolait meme .Le 25 aout je l'appelais tous les matin vers 7h30 c'est l'infirmiere qui repond apres 2 tentatives: " il a un peu de mal à respirer mais ne vous inquietez pas il vous rapp des que ca va mieux ".Mes parents etaient avec moi nous prenions le petit dej dehors et là tout s'ecroule que se passe t'il ???
Patrice ne tarde pas à me recontacter mais sa voix est tres essouflee .Mais il arrive à me rassurer (à moitie) et me dit viens vers 10h avec le petit .NOus avons passe un bon moment ensemble il prenait toujours sur lui mais allait mieux comme( apres avec du recul on pense ca ) l'expression" le calme avant la tempette".Je suis repartie avec Keke .Patrice a vu le medecin qui n'a rien dit car Patrice plaisantait toujours et oui il connaissait son docteur depuis 2005.On va dire qu'il y a des liens .
Quand je suis revenue dans l'aprem comme il avait de nouveau eu des problemes respiratoire et des angoisses il m' dit "il faut que tu demandes combien il me reste".Il avait du mal à parler et je lui ais dit non pas ca c'est pas possible et j'ai essaye de l'apaiser en lui disant le medecin ne t'a rien dit donc non c'est pas le moment on va encore traverser cette epreuve .Je sais que tu as encore de la force je vais t'aider à te battre .Je suis partie car j'avais une reunion en tant que benevole dans le rugby pour la reprise du top 14 je m'occupe d'enfants.L'infirmiere en partant me dit vous revenez et moi je lui reponds si il n'est pas trop fatigue je repasse .Je fais ma reunion et me dit tient j'y retourne il sera content .J'ai eu du mal à le laisser (nous etions mes parents le petit et moi invite chez des amis pour changer les idees toujours tres dur de se deculpabiliser de passer des moments sans sa moitie.Lui me disait vas y car ca te fait du bien tu es toujours à l'hopital!!!).Vers 20h45(nous etions arrives 15 minutes avant ) l'infirmiere me dit il a encore plus de mal à respirer il faut venir car il va etre vu par un medecin pour savoir si ils l'intubent !!!Le temps de m'organiser ma mere reste avec le petit chez mes amis et je pars avec mon pere en chemin l'hopital rapp il faut que vous arriviez car on ne peut pas l'intuber il ne supporterait pas !!Là il ne me tarde qu'une chose arriver à l'hopital .Je demande à mon pere qui dois je app car j'avais bien compris que c'etait la fin .Je contacte son frere le plus proche qui me dit j'arrive .L'infirmiere me dit le docteur veut que vous l'app chez elle .Je fais les choses machinalement sans comprendre vraiment elle m'explique que le matin quand elle l'a vu il etait tellement motive tellement dans la plaisanterie qu'elle n'a pas pu lui dire .Je lui ais dit qu'il s'en doutait .Elle m'a explique que l'intuber le faisait entre dans le coma et que ca ne servait à rien car il n'y avait plus d'espoir il allait encore plus souffrir rester 1 ,3 4 jours mais que de le voir comme ca se serrait encore plus dur .Je l'ai ecoute lui ais dit qu'on lui a toujours fait confiance car on savait qu'elle avait fait du mieux possible pour lui .Patrice etait contre l'acharnement therapeutique et que j'acceptais sa decision .Je suis donc retournee à ses cotes pour l'accompagner il n'avait peut etre pas encore tout à fait compris (je ne saurais jamais quand il l'a vraiment su car il ne parlait plus) je lui sussurais des mots tendres lui tenais la main .Que c'etait dur de le voir comme ca de se dire que la vie s'echapait de lui qu'on allait me l'enlever à jamais .Quand sa maman est arrivee là je sais qu'il a compris et je n'ai plus pu me retenir .Ses freres et soeurs (ils sont 8 ) sont arrives petit à petit .Je ne peux m'enlever de la tete savoir ce qu'il  pensait je ne sais pas si j'ai pu l'apaiser .Les infirmieres ont augmente la morphine pour qu'il ne souffre pas et petit à petit il allait partir .Il a demande à voir Kevin mais l'infirmiere m'a deconseille il etait minuit et ca l'aurait traumatise.Il fallait que je lui dise qu'il viendrait demain car il dormait .Oui il dormait mais je lui mentais en lui disant qu'il serait là demain .C'est dur à porter .Vers 3 h il est parti le dernier soufle comme un soulagement (enfin c'est avec le recul que je pense ca ) car sur le moment tout s'ecroulait autour de moi .
Nous sommes rentres mon pere est revenu me chercher .Je ne pensais plus .Juste comment j'allais pouvoir dire ca à Kevin .
Je n'ai pas dormi ou tres peu Hantee par ces images de la fin du dernier souffle ne pas avoir pu echanger comment le dire à Kevin .
Quand il s'est leve je l'ai pris à part et lui ais dit que son papa souffrait tellement qu'il etait parti rejoindre son propre papa.Il m'a de suite dit mais quand on l'a vu il allait bien .Je lui ais dit qu'il souffrait mais qu'il faisait attention à nous et prenait sur lui.
Voilà notre bonheur à tous les 3 à jamais detruit .Nous etions tellement fusionnels tous les 3.Patrice un mari extraordinaire un papa formidable .
Notre famille m'a dit si tu as besoin on sera là .Donc ces mots reconfortant appaisent mais le dur chemin du deuil allait commencer.J'ai au bout d 1 mois voulu reprendre le boulot pas comme si tout allait bien mais pour Kevin lui montrer que sa maman forte etait là .Il fallait que j'arrive à le rassurer l'appaiser car il m'a tres vite dit mais si à toi aussi il t'arrive quelque chose que vais je devenir .Nous avons toujours beaucoup parle et c'est ce que j'ai fait ne pas lui mentir le rassurer.
Le train train de nos vies fait que les etres chers presents et apaisant dans ces moments là ont et c'est normal repris leur vies d'avant et des fois ne comprennent pas la nostalgie le manque de mon homme où ne veulent pas le voir .Je sais qu'ils souffrent à leur façon mais nos vies à moi et Kevin ne sont plus les memes et on n'est pas là à se morphondre mais des fois c'est dur et on aurait besoin de soutien et 4 mois apres il y a du vide à se niveau là .De meme au boulot tres vite le train train à repris .Les gens ralent pour un rien et des fois j'ai envie de leur rentrer dedans en leur disant "et c'est pas dramatique ca y'a des choses pires " il faut arreter de se plaindre pour un rien .J'ai envie de leur dire si c'est ce que j'avais fait je n'aurais pas repris le boulot serais au fond et mon fils dans tout ca .Il y a vraiment de la revolte en nous .Je suis obligee de me contenir .Meme mes parents n'en parlent pas quand j'aborde c'est vide .Pourtant j'ai besoinde parler de lui de me rememorer ces bons moments ces fous rires .Je souffre de ceci .Donc en silence (mais le trop plein je suis obligee de l'evacuer donc je pleure et je repars quand je me suis videe)
J'apprecie beaucoup de vous lire les uns et autres on se sent compris non juges et aide.J'avais peur de trop me devoiler .Voilà pourquoi j'ai tarde je me dis c'est fou d'echanger avec des inconnus alors qu'on a la famille à cote !!!!Pour finir je dirais (certainement car revoltee) en ce moment on est dans une societe ou c'est marche ou creve!!!!
Bises à tous

Sylvie

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #52 le: 14 janvier 2012 à 12:34:33 »
Bonjour Sylvie,

Je viens de lire ton histoire, qui, comme les autres, m'a boulversée.
Il en faut du courage pour survivre tous ces mois avec l'espoir chevillé au corps, on nous a tellement dit que le moral contribuait énormément à la guérison.
Toutes les mêmes questions, les mêmes attentes et tous la même force pour affronter les derniers jours.

... et les jours suivants.

Je t'embrasse fort Sylvie.
Merci pour ta confiance.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Ghislide

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #53 le: 14 janvier 2012 à 13:48:34 »
Bonjour Sylvie,

En lisant ton histoire, j'ai revécu un peu la mienne, du moins en ce qui concerne l’hôpital, les traitements, l'espoir de le guérison et puis la fin où tout s'écroule...

L'émotion est là, les larmes aussi, mais je crois (du moins c'est que que j'ai ressenti) que le fait de raconter son histoire permet de déposer une partie de sa souffrance, dans ce qu'elle a de plus terrible : la perte de celui (ou celle) qu'on aime, mais elle permet aussi avec ce retour en arrière, de se souvenir des moments heureux passés ensemble.

Je n'avais qu'une image qui restait de cette période où Gilles est parti : son dernier regard, avec toutes les questions qui s'imposaient à moi, me voit-il ? m'entend-t-il ? que ressent-il ? qu'il y t-il derrière ce regard qui me semble déjà ailleurs ?
Alors, le fait de déposer ici cette image avec tout ce qu'il y a autour d'elle m'a fait beaucoup de bien parce que d'autres images sont alors revenues auxquelles, inconsciemment, je ne laissais pas de place.

Et puis ici, des liens se créent... inconnus, oui, mais tellement proches aussi dans la similitude de ce que nous vivons.
Nous savons que nous pouvons nous confier : pas de jugement et la compréhension est là...

Je t'embrasse amicalement
Ghislaine


Vivie

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #54 le: 14 janvier 2012 à 18:34:10 »
Bonsoir Marina , Yohann et Ghislide
Que c'est bon de se savoir compris .Merci pour ces temoignages d'amitie de soutien .Le fait de me livrer à vous m'a fait du bien raconter mon histoire (en effet qui rejoint la votre)etre lu comprise car j'ai comme vous un manque visceral de l'etre cher qui partageait ma vie et pas vraiment d'ecoute .Je sais que c'est pour ne pas "remuer le couteau dans la plaie" comme on dit.Moi j'ai besoin de parler de Patrice il est encore là je ne veux pas qu'on l'oublie il a tellement fait du bien autour de lui .

Cet aprem je suis allee voir Kevin à un tournoi de rugby il faisait beau et je me disait comme son papa serait fiert de lui.D'etre en plein air m'a fait du bien j'etais avec une maman qui est en plus la maitresse d'ecole de Kevin .Nous nous entendons bien et elle me parle de Kevin qui travaille bien .De temps en temps coquin mais respectueux (des valeurs importantes à nos yeux).ce qui m'avait touche chez elle c'est qu'elle avait ose me demander comment moi j'allais .Il y a tres peu de gens qui vous demandent ca .car je sais qu'ils ont peur de la reponse et je me dis pourtant je suis quelqu'un de positif qui ne se morfond pas alors pourquoi !!!!
Ce soir nous allons voir usap newport avec Kevin .et oui je suis benevole avec des petiots qui viennent encourager leur equipe .Ca fait du bien pour Kevin mais aussi pour moi car je suis aussi entouree de benevoles tres sympa .

Peut etre à tout à l'heure

Bises à vous

Sylvie

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #55 le: 15 janvier 2012 à 11:40:24 »
Taratata Yohann,

Te voilà doucement en descente vers le creux de la vague?


Je suis arrivé 2 mn trop tard, et pourtant, je lui avais dit que je serais là avec elle jusqu'au bout du bout.

Pourquoi vouloir refaire l'histoire et te torturer?
Je suis aussi arrivée 5 mn trop tard et pourtant je voulais absolument être là, avec lui. Il en a décidé ainsi.
Une infirmière qui avait passé de longues années à travailler aux soins palliatifs, m'a dit avoir vécu des choses vraiment étranges avec ses patients aux portes de la mort. Ainsi, une femme veillait son époux, jours et nuits depuis 2 longues semaines, se négligeant, ne prenant même pas un café hors de la chambre, bien qu'il soit dans le coma. Conciliabule entre infirmières : elle devait le laisser quelques heures.
Ainsi fut fait, l'une d'elle l'obligea à partir sous un faux prétexte. Et l'homme a choisit cet instant de "liberté" ou de solitude ou par pudeur  ???, pour partir. Cette même infirmière m'a confirmé avoir constaté plusieurs cas similaires.

Ma propre grand-mère c'est débattue de longs jours, dans un coma très agité, nous ne savions pas comment elle tenait tant son état était précaire. Maman a soudain eu un "flash", elle voulait un pop (elle était orthodoxe). Immédiatement nous sommes parti en quérir un, puis tandis que je racompagné l'homme de religion, ma grand-mère, soudain très calme s'est endormie définitivement moins de 10 mn après le passage du pop.

J'ai l'impression de lui avoir menti jusqu'au bout alors que j'avais j'avais promis de ne jamais le faire.
Et heureusement, tu l'as protégée, même si cela te détruisait, un choix de coeur et d'Amour.

Chaque fois que cette pensée revient en moi, elle me tourmente.
Alors mets ces pensées au fond d'un placard avec plein de choses dessus, tu les ressortira quand tu seras en haut de la vague, tu verras elles n'auront plus de prise sur toi.

Je t'embrasse.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #56 le: 15 janvier 2012 à 15:20:57 »
Certains penseront que c’est de l’exhibitionnisme.
Peut-être.
Mais si les mots, les phrases, l’expression de mes sentiments dont je vais faire état plus loin peuvent aider ne serait ce qu’une seule personne…

Voici ce que j’ai écrit le 13 août 2010. Pierre est parti le 22 juillet.

« 13 août 2010
Cela fait 22 jours qu’il est parti. C’était jeudi 22 juillet 2010. Un jour ordinaire pour beaucoup, heureux pour certains, magnifique pour d’autres et apocalyptique pour moi.
On dit que le temps est un allié, que peu à peu la douleur se calme, que les crises de larmes s’espacent et les yeux finissent par s’assécher doucement et que de nouvelles habitudes se prennent, sans lui.
22 jours se sont écoulés. Une éternité. Un grand vide. Un trou sidéral. Une absence plus insupportable à chaque nouvelle minute, chaque seconde qui s’écoule. Je savais que cela serait invivable, mais pas à ce point. Je savais depuis au moins 10 jours que nous en arriverions là, je voulais m’y préparer. Mais on ne peut pas accepter, se préparer à  la mort de celui que l’on aime plus que tout. On ne peut pas.

Lorsque la maladie s’est déclarée et que j’ai su, je me suis dit que je l’aimais tant qu’à l’instant où il cesserait de respirer, je manquerais aussi d’oxygène et là, sur son corps encore chaud, je n’aurais qu’à m’allonger pour que nous ne fassions qu’un dans la mort comme nous ne faisions qu’un dans la vie. Roméo et Juliette, Héloïse et Abélard. C’est stupide mais cette idée m’a portée au fil des mois, je voulais y croire quand je voyais son état général se dégrader, sa pâleur grise sur son teint plutôt bronzé, ses poches sous ses yeux si pétillants, avant, son éclatant sourire de plus en plus rare, la maigreur qui se glisse partout pour faire de ce corps puissant et si rassurant un pauvre corps souffrant, ces épaules sur lesquelles je m’appuyais, soudain tombantes comme le premier signe du renoncement. Je faisais tellement semblant d’y croire, que j’y croyais.

Au pire je me disais que si je m’obstinais à respirer encore après son départ, j’aiderais la nature avec quelques comprimés, que je thésaurisais, minutieusement, sans m’avouer vraiment pourquoi.
Mais non.
Au pied de ce lit d’hôpital, en fixant désespérément ce drap blanc posé sur sa poitrine pour y détecter l’ombre d’un mouvement, malgré l’affirmation – et la délicate tentative de réconfort - des infirmières, là, j’ai continué de respirer, au rythme de mes sanglots, de façon saccadée, en hurlant silencieusement, en suppliant que le prochain sanglot me libère de la vie.
 
Mais non.

Je ne me suis même pas évanouie, je ne me suis pas ratatinée par terre pour me replier sur moi et tenter de disparaitre dans le sol. Je me suis rassasiée de son image en cherchant un peu de réconfort dans son visage enfin serein et calme après une nuit si agitée à batailler contre des démons dont je ne pouvais même pas le libérer. Je me suis repue de chaque grain de sa peau, chaque ridule, chaque cheveu, chaque détail  de ce que je connaissais par cœur en me disant obsessionnellement que c’était la dernière fois, la dernière fois, la dernière fois.
Je lui ai dit combien je l’aimais, combien j’avais été heureuse avec lui, combien ce départ me révoltait tant il était injuste, comme il était beau.
Je l’ai supplié de m’emmener avec lui ou de me donner la force de continuer sans lui, si c’était vraiment obligatoire ou celle de faire ce que j’avais prévu de faire, ou encore la force de lui survivre et d’accomplir ce que je devais accomplir. Ma mission, si tant est que j’en ai une.

Mais rien, pas un signe pour me dicter la voie à prendre.

Il avait tellement eu à faire pour supporter ces propres combats avec un courage admirable, avec une foi qui me fait penser qu’il voulait me protéger. Maintenant, il avait bien le droit de se reposer enfin, à moi de me prendre en charge, seule, soudain seule, si seule.
C’est si dur, si difficile, si insupportable.
Mais lui, l’avait fait, passer les jours, les heures, les minutes presque normalement, en taisant ou minimisant ses souffrances physiques et morales, en disant s’habituer aux premières, en repoussant à plus tard les secondes. Je me dois de montrer le même courage que lui.
Mais c’est si dur, si difficile, si insupportable.
Maintenant, il est en paix, je n’ai plus à craindre pour lui, je n’ai plus à souffrir pour lui. Il n’a plus besoin de moi. Maintenant, je dois gérer mon chagrin.
C’est peu dire et pourtant c’est si banal de dire que ma vie a basculée ce 22 juillet à 6 :50. Tant de gens ont vécu, vivent et vivront de telle perte, voire pire encore. Ma souffrance à moi, est comme celle des autres. Inimaginable, intolérable. Mais c’est la mienne, celle qui me détruit, celle qui me bouffe, celle que je cherche à contrôler, où encore celle que je laisse exploser en pleurant jusqu’à ce que mes yeux ne voient plus rien, où en m’attaquant à une tâche épuisante afin que les larmes s’échappent par tous les pores de mon corps.

Parfois, je me dis que je vais y arriver, survivre, continuer à avancer… vers quoi ? Et c’est là le problème. Vers quoi ? Car sans lui, rien ne m’intéresse, rien ne me motive, aucun projet, aucune envie, même le soleil qui se lève en ce mois d’août me semble plat. Plus d’émerveillement devant une fleur, un paysage, un oiseau. Plus de goût à la nourriture même si mon corps la réclame avec indécence. J’avance. Un pied devant l’autre automatiquement en refusant de voir au-delà de demain qui est déjà si pénible à atteindre.
Qui, me parle de méditation orientale ou de yoga, pour trouver la sérénité, qui, me pousse à partir en voyage, à trouver le moyen de me vider le cœur et l’esprit en chantant dans une chorale, ou en m’occupant de plus malheureux que moi, qui, me dit que je dois très vite me débarrasser de ses affaires, d’autres d’attendre que j’ai fait « mon deuil ». Mon médecin me donne des anxiolytiques et des somnifères.
En réalité, la solution est en moi, je le sais.

14 août 2010
Je suis tellement perdue sans lui, je me sens tellement vulnérable, tellement seule malgré ma famille aimante et présente autour de moi, avec moi, malgré les amis qui se manifestent souvent, même trois semaines après. Je suis un bateau à la dérive, sans ancrage, sans port d’attache, sans carte et sans matériel de navigation, sur une mer parfois calme et parfois déchainée. Et je me laisse porter sans réagir vraiment. Un pantin
On dit qu’il faut parler, parler et encore parler, ne rien garder pour soi, extérioriser, communiquer, pleurer. Je fais tout cela, sans pudeur et  sans avoir besoin de me forcer et parce que j’ai la chance d’avoir avec ma sœur une écoute attentive et une présence virile et efficace avec mon beau-frère et mon frère. Cette tendresse permanente m’enrobe la plus part du temps d’un cocon de protection qui semble me protéger des agressions du quotidien comme par exemple, SA brosse à dents sur le lavabo, SES vieilles tatanes de jardin délicatement ôtées de ma vue et mille autres choses. Mais souvent, le cocon se fendille et la vrille de la douleur pénètre jusqu’à mon cœur et me fait exploser de chagrin. Jusqu’à mon cœur ? Non jusqu’à mon corps entier, mes jambes qui se secouent nerveusement, mes mains qui se tordent, mon estomac qui se noue, mes poumons qui rétrécissent, ma respiration qui se bloque, ma vue qui se trouble, ma gorge qui se noue, ma voix qui annone. Et mes ongles que je ronge jusqu’au sang.


15 août 2010
Chaque jour est plus difficile, l’absence est plus lourde, le manque plus douloureux. Ce n’est même plus une question de réflexion, c’est simplement le quotidien, chaque heure, chaque minute, chaque seconde est une souffrance, inconsciente parfois mais si lourde à porter, si présente, un poids énorme qui pèse sur mes épaules, ses 80 kilos, probablement le poids qu’il pesait le jour de son départ, ce poids je le traine, je le supporte chaque jour, chaque heure, chaque minute. Un  regard sur un objet à lui, une habitude « d’avant » que j’applique ou que je transgresse, je me dis Pierre va râler, où Pierre a fait cela, où je dois faire cela comme Pierre le souhaite, le veut, le fait. Chaque pensée est une souffrance.
Je tente de contrôler, cela a toujours été mon obsession, contrôler le stress, contrôler l’angoisse, contrôler le trac… Jusqu’ici, j’avais pu le faire, je me disais que tout était une question de contrôle, mais là, non. Je ne contrôle rien, j’ai beau tenter de repousser les pensées qui me font mal, elles reviennent lancinantes, obsédantes, envahissantes et la poitrine qui se resserre brusquement et le souffle qui manque à la simple vue d’un livre, d’un flacon d’eau de Cologne ou d’un cure dents. Et les larmes qui montent. »



Et voici ce que j’ai écrit, hier 17 mois plus tard.


« Samedi 14 janvier 2012
Réveil en hiver.
Il aura fallu attendre cette mi-janvier pour voire apparaître un jardin blanc de givre, figé par le froid, en ouvrant les volets.
-3° à 9 :00. Que fut la nuit ?
Par chance, il fait soleil, c’est magnifique. Un grand silence rend ce décor encore plus féerique, les oiseaux, sans doute surpris, comme nous, par cet hiver que nous n’attendions plus, sont restés « au lit », calfeutrés les uns contre les autres dans quelques buissons à feuilles persistantes.
Les chats « internes » sont curieux de cette étrange atmosphère, envie d’aller tâter la température, mais prudents, ils restent à regarder avec mélancolie par les carreaux, voire pour les plus téméraires, la tête hors de la chatière et le cul dans la maison !
Les « externes » se font discrets, marchant sur la pointe des pattes jusqu’au « bar à croquettes » que je maintiens toujours plein. Je leur ai aussi aménagé, comme nous le faisions ensemble des petits coins douillets dans des cartons, avec couvertures et bâches de protection.

Je suis toujours en haut de la vague, ou plutôt, dans une eau calme et tiède, un peu comme un fœtus dans le ventre de sa mère. Pas de larmes, pas trop de manque et pourtant, vous, mon doux Amour, sans cesse, là.

Oserais-je avouer que j’ai l’impression de m’habituer, que le manque se transforme en souvenirs. Enfin, je ne sais pas vraiment comment l’exprimer mais, en ce moment, je ressens un changement intérieur, comme si … j’acceptais, enfin.
Est-ce possible d’accepter ?
Est-ce encore un leurre ?
Vais-je tomber de plus haut encore, si possible ?
Est-ce acceptable d’accepter ?

En revanche l’avenir me fait toujours très peur sans vous. Je n’ai pas la sensation de reprendre ma route sans vous, je n’ai pas bougé depuis votre départ, pas avancé d’un centimètre, mais je ressens plutôt, comment dire, une certaine paix à l’instant immédiat, mais toujours une grande incapacité à voir au-delà de l’immédiat.
Un peu de calme, enfin.

Soudain, mon regard se porte sur ma main gauche, les ongles sont rongés, mais ce qui attire mon regard, c’est mon alliance, anneau d’argent, assez fin. Je ne porte plus guère de bijoux, cela me parait presque… indécent. Je ne me l’explique pas. Seule mon alliance compte. Uniquement elle. Et la votre que je porte au cou. Mon alliance à moi, c’est un bijou magnifique. Le plus beau pour moi. Il est le symbole de tout. Mon Amour pour vous et le votre pour moi. Notre engagement qui n’en fut pas un tant il était facile de croire que nous n’aurions pas à souffrir de cette union.
Un jour, je vous raconterais notre mariage, vu avec mes yeux, le plus beau jour de ma vie.
Je vous le dois.

Stop. Larmes en vue.
Je ne vais pas tout gâcher ! »



Je ne sais pas de quoi demain sera fait.
Je voulais seulement montrer à ceux qui sont « perdus » que oui, le temps adoucit le chagrin, même si les sentiments restent les mêmes, même si l’absence reste cruelle.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Ghislide

  • Invité
Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #57 le: 15 janvier 2012 à 16:55:53 »
Chère Marina,

Où est l'exhibitionnisme dans ce que tu viens de nous faire partager ?
Je parle bien de partage parce que tous tes ressentis nous les avons sentis aussi, le même désespoir, la même douleur, la même errance, le même vide... tout, nous connaissons tout...
 
Tu as mis des mots là où, nous, nous ne l'avons pas fait sur l'instant et tu témoignes du chemin parcouru... et ce témoignage nous laisse entrevoir un petit bout d'horizon plus clair...

C'est une belle note d'espoir, même si j'ai senti l'émotion me submerger et ressurgir à la lecture de ta propre émotion du moment, me reportant presque 6 mois en arrière, même si les larmes ont coulé m'obligeant un instant à suspendre cette lecture...

Merci pour cette douce évidence que la barque finira par atteindre des rivages plus calmes malgré une traversée douloureuse, tumultueuse, chaotique...

Je t'embrasse bien fort
Ghislaine

Lauren

  • Invité
Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #58 le: 15 janvier 2012 à 21:45:07 »

Yohann tu te tortures et je ne suis pas d'accord sur tous les points de ton analyse.

Comment peux-tu dire que Monique était une enfant, ou une femme-enfant, ou une femme au coeur d'enfant? Un adulte enfant est une personne qui n'a pas les capacités intellectuelles pour analyser ce qu'il fait. Ce n'était pas le cas de Monique puisqu'elle a entrepris une démarche psy pour comprendre ce qui se passait pour elle. Monique était une adulte qui avait vécu des traumatismes pendant son enfance. ça fait une différence fondamentale.

Excuse-moi si je suis un peu dure mais Monique n'était pas ta fille. Elle a lutté, elle a souffert, certainement, comme une adulte qui veut s'en sortir, même si parfois ses "peurs", comme tu le dis, l'ont dépassée.

Tu n'étais pas là quand elle est morte mais comment peux-tu savoir que c'est ce qu'elle souhaitait, quand bien même elle te l'aurait demandé? Je me suis souvent demandé, sur ce forum, en entendant les uns et les autres dire: "Je le tenais dans mes bras quand il est parti", est-ce que ce n'est pas nous, pour nous rassurer, qui avons tenu absolument à les serrer jusqu'au dernier moment? Comment pouvons nous savoir que c'était leur souhait? C'est bien compréhensible, ceci dit, de vouloir garder encore et encore celui ou celle qui part. Mais eux? Que voulaient-ils vraiment?

Quand Marc est mort j'étais là. Je suis restée sur une chaise. Je ne l'ai pas touché. Je me disais confusément que si je devais partir je n'aurais peut-être pas envie qu'on me tienne. Face à la mort je crois qu'on est seul, comme on est seul en tant qu'adulte qui a son propre parcours. La preuve, maintenant nous sommes seuls, et nous avons encore des années de parcours devant nous. Parfois j'ai l'impression que nous confondons amour et possession.

L'amour est très fort, on a l'impression de ne faire qu'un. Mais on sait bien qu'en réalité on est deux, et que l'autre a droit au respect de son intégrité, de sa vie propre, de son parcours, même s'il a été chaotique.

Monique a eu de la chance de te rencontrer, c'est certain. Mais, pour respecter sa mémoire, il me semble que tu ne devrais pas parler d'elle comme d'une enfant. Elle était adulte, elle a vécu en adulte, avec ses questions difficiles, elle est morte en adulte, seule. Pour moi c'est un message qu'elle t'a envoyé en partant: Tu vois, je suis capable de prendre la décision de cesser de respirer, sans toi. Ma dernière action je la fais seule. Et ça n'enlève absolument rien à notre amour.

Excuse si je t'ai semblé un peu brusque. Je t'embrasse Lauren


Hors ligne angelik

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Re : Racontons notre histoire...
« Réponse #59 le: 16 janvier 2012 à 12:24:20 »
Elle s’en est allée le 23 septembre, sans seulement savoir que c’était grave, sans craindre de mourir, avec une confiance en mes paroles d’espoir.
Elle savait que je ne pouvais lui mentir ; … je l’ai fait.
Et je n’étais pas là. Il ne m’a manqué que quelques minutes et j’en veux à ceux qui me les ont fait perdre de m’avoir privé de ses derniers instants


Yohann
je me permets d'intervenir dans ce fil, juste pour dire que peut être elle avait conscience de ton "mensonge" et qu'elle n'a rien dit croyant elle aussi vous protéger...
J'ai connu quelqu'un qui était condamné et qui m'avait dit en parlant de sa maladie (cancer) dont on lui avait caché la vérité et la terrible finalité : "c'est un drôle d'ulcère que j'ai là"... mais il n'a rien dit à ses proches, pourtant il savait... je crois qu'il voulait les protéger... chacun savait de son côté mais faisait semblant pour l'autre...

Pour les quelques minutes dont tu as été privé, c'était peut être son souhait... C'était sans doute trop dur de partir avec toi à ses côtés.
Une de mes amies a perdu sa soeur jeune d'un cancer. Sachant que la fin était proche, elle se relayait avec ses parents pour ne pas la laisser partir seule. Il était tard dans la nuit, mon amie tenait la main de sa soeur qui était dans le coma mais résistait à la grande surprise des médecins qui ne comprenaient pas vu son état...
Une infirmière est arrivée et tout doucement a conseillé à mon amie de lâcher la main de sa soeur, pour la laisser enfin partir.... Dans les 5 mn qui ont suivi, son souffle s'est apaisé, son visage est redevenu serein et elle est partie tout doucement...

Volià, je ne sais pas si cela peut t'aider mais peut être apaiser un peu ta culpabilité. La seule chose dont on est certain, c'est que quelle que soit la maladie qui a emmené ceux que l'on aime, leurs souffrances à eux sont bien finies.
maintenant, la question est que faire de notre ? comment continuer ?
Amicalement
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...