Bonsoir,
Je rejoins Christian sur le fait de n'avoir envie de rien.
En fait, j'ai pris conscience, pour ma part, que je n'ai plus aucun plaisir pour quoi que ce soit. Et que sans plaisir, on n'a pas d'envie.
J'ai mis un bon moment à comprendre ça...
Je me suis plantée un jour devant un rayon de gateaux. Comme je maigris à vue d'oeil, je me suis dit "fais toi plaisir, achète plusieurs paquets, c'est bon et tu ne grossiras pas"... Et ben je suis restée 10min et je n'ai rien acheté... Et pourtant, je sais que ça peut me faire du bien, je sais que c'est bon... mais RIEN...
Idem pour la radio, les films, les magasins, les livres.
Je vis dans le silence.
Je parcours 200km sans bruit et je me rends compte au bout de 150km que c'est long et que "ah oui, je n'ai pas mis de radio" mais voilà, je l'allume et je l'éteins, je n'y arrive pas.
Les livres ? ceux sur le deuil je peux, et dernièrement, petit espoir, un autre.
Cela va faire 5 mois que je vis comme ça.
Manger ? je mange pour vivre mais on pourrait m'acheter un superbe truc que je ne m'en rendrais pas compte, je m'en fous, ça n'a pas d'importance, ce qui compte, c'est de manger. Je n'ai aucun plaisir alors une tranche de jambon ou du foie gras, c'est pareil.
Pour ta fille, elle n'est peut-être tout simplement pas dans la même "phase" que toi. Le fait d'être "scientifique" (comme moi), ça va peut-être juste faire qu'elle ne veut pas s'apitoyer sur son sort, qu'elle sait que ça ne sert à rien. N'oublie pas aussi qu'elle vit le deuil de sa mère, pas de sa femme. Ce n'est peut-être pas la même souffrance, bien qu'elle en souffre aussi.
Mes amis qui ont perdu l'un de leur parent m'ont quasi tous dit que ça les avait fait mûrir. Ils sont passés très vite au delà du chagrin. Bizarre comme réaction mais bon, on n'est pas à leur place donc on ne peut "comprendre".
Bon courage Christian.