Bonsoir Daniel,
Ta bouteille à la mer est arrivée jusqu'à moi et me rappelle tellement ce que j'ai vécu au début de cette longue et douloureuse traversée. Tu emploies les mêmes mots (ou presque) : insupportable, l'obsession de la pensée, les douleurs physiques, l'épuisement, la perte de concentration, 0 énergie, plus de curiosité, plus d'intérêt à quoi que ce soit, mémoire défaillante... et le tunnel.
Mon père est décédée 10 ans avant mon compagnon, et lors des premiers jours suite au décès de Michel (il y a 3 ans 1/2) où je me suis retrouvée vide, inexistante et dénuée de toute envie, ma mère m'a dit "un jour, on voit le bout du tunnel" : j'ai mis du temps à le voir, mais je te confirme que c'est le cas.
La route est longue, très longue, nous sommes chahutés par de nombreuses vagues, les creux et les hauts se succèdent (au début, beaucoup de creux et parfois un tout petit haut : il faut le capter et en profiter pour se ressourcer au maximum pour affronter la suite), le tunnel reste très noir, puis de temps en temps un peu de lumière arrive par les côtés mais le bout, on ne le voit toujours pas. Pourtant on avance, imperceptiblement, les sensations changent... et oui un jour on voit la lumière au bout du tunnel et c'est vers elle qu'on se dirige depuis le début.
Accroche-toi, la douleur est intense et sans répit au début, mais là aussi, l'intensité diminuera et quelques pauses apaisantes se présenteront au fil des mois. C'est inconcevable dans le stade où tu en es, je sais, mais crois-moi, je suis passée par là... et d'autres aussi plus avancés que toi sur le chemin.
Garde l'espoir, garde le cap
Affectueusement
Blandine