Connaissiez vous ce site ?   http://assoviviane.wifeo.com
et : http://parentsendeuil.wifeo.com. où dans l'espace "Parents : hommage aux enfants" on peut allumer une bougie...
"Joliment" et tendrement conçu à l'honneur de nos enfants tant aimés, de l'amour qu'on leur porte dans la vie et l'après !

Chaleureusement.  Mamm'j

Ce soir gros blues,je regarde mes quatre enfants en photo et ma Loulou n'est plus là à jamais,quelle horreur,je pleure,je hurle,et si je la rejoignais que diraient mes autres enfants?Pourraient-ils comprendre que ses jolis bras qui m'entouraient me manquent tant ?? Pourquoi tant de douleur,tant de souffrance alors que je me suis tant battue tout au long de ma vie??Tout me revient,mon enfance douloureuse,mon ex- mari et son père alcooliques,j'avais si peu d'estime de moi que je croyais irréel qu'un homme tendre puisse m'aimer....Ces batailles pour étudier avec mes bout de chou,ce travail de nuit pour les garder la journée,tout çà pour hurler dans cette maison vide ce soir!!Tous ces cachets là à côté ce serait si vite fait,même pas je peux ma meilleure vient demain matin et s’inquiéterait!J'ai honte de moi,je suis lâche devant la vie que je dois à mes enfants qui luttent pour me porter à bout de bras!!
Ma Loulou appelle-moi ,là ils ne pourront rien me dire...
Trop triste,trop mal............
Claudia

Voilà l'association "P'tite Loulou"est créée,le compte en banque est ouvert et c'est très douloureux.
Nuit difficile,ventre très algique ,que c'est dur ,j'ai besoin d'aide,Loulou porte avec moi ce projet!
Trop triste!!
A vous tous,tendrement
Claudia

Bonjour Méduse,

Je t'explique un peu mais je t'appellerai aussi.Je voulais le faire cette semaine mais j'étais avec un moral trop bas et dans ces cas-là j'ai du mal à parler.

L'association a pour but l'accompagnement et le soutien des jeunes majeurs,dans leur vie quotidienne et leur insertion dans la société,dès lors qu'ils ont déjà été suivis préalablement à leur majorité,et que plus aucune structure adaptée à leur âge et leur statut civil ne peut ou ne veut les accueillir.

Elle s'ouvre également aux parents,proches et amis de ces jeunes majeurs afin de les aider et de les accompagner face aux difficultés qu'ils rencontrent pour faire reconnaître leur responsabilité parentale ou adulte.

Tu sais c'est mon compagnon qui a écrit tout ce texte pour le dossier préfectoral,il s'occupe de pratiquement tout jusqu'à m'introduire auprès du directeur de la banque où j'ai ouvert ouvert le compte de l'association .

Tout est très douloureux mais je ne sais que trop tout ce qu'il y a à accomplir pour lutter contre le suicide ,en fait seul moyen que trouvent les jeunes pour stopper leur mal-être car ce n'est pas  la mort qu'ils souhaitent en réalité mais ne plus souffrir.

Je voudrais en mémoire de tous ces jeunes entre 18 et 25 qui meurent trop tôt faire bouger les choses mais j'ai besoin d'aide,de soutien car là par exemple je pleure et j'ai chopé la migraine!!!Parmi mes amis 5 jeunes de cette tranche d'âge se sont suicidés en 15 ans , dont 3 en 2ans c'est horrible!

J'espère que chaque jour est plus serein pour toi.
Tendres bises
Claudia
l

Non, Claudia, tu ne l’oublieras jamais. N’aie pas peur ! Mais les souvenirs deviendront moins douloureux, même empreints de douceur. Nos filles font partie de nous pour toujours. Avec ton association, tu lui rends hommage et tu perpétues son souvenir.

Ta Loulou aimerait que tu trouves la paix pour pouvoir la trouver elle-même. Si elle te voit, elle doit souffrir à te voir te déchirer. Elle se sentait si mal au point de vouloir tout quitter, mais elle ne voulait pas  te voir souffrir ainsi.

Une mère qui avait perdu son mari et son fils me disait qu’elle « travaille » tous les jours à ne laisser monter que les bons moments passés avec les hommes de sa vie. Je crois que c’est un bon conseil. J’ai l’impression qu’instinctivement, je fais un peu la même chose en tentant de bloquer les sensations trop douloureuses maintenant. Mais il est vrai que le décès de mon mari sept mois après celui de ma fille avait interrompu pour un moment le deuil pour ma fille. Maintenant, je suis de nouveau principalement dans celui pour ma fille. Mais je ne lui permets plus d’être aussi douloureux qu’avant.

Prends bien soin de toi
Méduse

Bonsoir Claudia, bonsoir à Tous,
C'est commun à beaucoup d'entre nous ce creux de vague il me semble.... Que se passe-t-il ?
Nous aurions tant voulu en effet insuffler à nos enfants cet élan vital qui leur a manqué dans un moment d'extrême souffrance.... Comment savoir ce qu' elles/ils vivaient intérieurement à ce moment-là ? Nous ne savions pas ce que nous savons aujourd'hui d'une part et aurions-nous pu pour autant leur éviter le pire ? Je me surprends à dire des choses que je ne pense pas vraiment du fait que  je crois  encore et toujours qu'en possession des informations qui m'ont manqué sur les difficultés que traversait  mon enfant, sur la dépression dans laquelle elle avait sombré, oui j'aurais pu faire plus pour elle, oui et en particulier au début avant qu'elle ne s'enfonce dans l'irrémédiable... Nous souffrons de ne pas avoir eu les moyens de les aider.... comment pourrait-il en être autrement ?
Notre intuition, notre compréhension ont également  leurs  limites, bien que j'aie du mal à l'accepter car leur perte est innommable !
Vous avez rebondi maintes fois  pour votre famille, vous rebondirez  pour ceux que vous aimez Claudia... pour votre p'tite Loulou.
Dans l'immédiat  vous avez plus que tout besoin d'un peu de répit , essayez de vous l'accorder et de profiter du soutien des vôtres.
Affectueusement.  Mamm'j

En vous lisant, je crois reconnaître le même sentiment d’échec que j’éprouve depuis le départ de mon ainée, celui de ne pas avoir été une mère parfaite malgré toute ma bonne volonté. Mon auto-satisfaction est volée en éclat ! Pourtant, je l’ai aimée de toutes mes forces et d’un amour inconditionnel, même si je n’ai pas été parfaite. De toute façon, la perfection n’existe pas.
Nos filles ont été trop sensibles pour cette vie qui leur devenait insupportable. Mais elles savaient que nous les aimions et continuons à les aimer. Ma fille a dit et écrit que c’était son choix, alors il faut que je l’accepte. De toute façon, je n’en ai pas le choix.
Je vous souhaite une journée apaisante
Méduse

Je suis convaincue qu’elle connaissait ton amour pour elle, mais tu ne pouvais pas vivre à sa place comme tu as ta douleur propre maintenant, alors que ta famille te soutient de toutes ses forces et que tu le sais. Au plus tard au moment de son départ, elle l’aura appris.
Nous ne pouvons malheureusement pas revenir en arrière, juste apprendre à vivre avec l’intolérable, accepter leur choix. Comme ma fille souffrait du syndrome Borderline qui avait pour conséquence en plus l’anorexie, sa vie était véritablement un enfer. Je peux comprendre son choix, cependant, j’aurais tant souhaité qu’elle essaie au moins une dernière thérapie qui semblait vraiment adaptée. Mais elle n’y croyait plus. C’est arrivé trop tard.
Maintenant, je suis toujours en train de me reconstruire. Mais elle fait partie intégrante de ma vie. Il fallait aussi accepter que notre fusion se défasse, qu’elle était une autre personne avec ces choix à elle.
Tu arriveras à tenir, dans un premier temps pour tes proches. Tu l’as fait jusqu’à maintenant. Un jour après l’autre. Fais-toi des douceurs. Ta fille sera rassurée de te voir ainsi te faire du bien après tout ce que tu as vécu ! Elle n’aurait pas voulu que toi, tu sois effondrée à ton tour.
Une femme de 90 ans qui avait vécu la même chose dit qu’il ne faut pas regarder en arrière. Cela ne veut pas dire que nous les oublions mais que nous les acceptons – même à contrecœur – telles qu’elles le sont actuellement : dans un autre monde qui nous attend et en paix.
Aujourd’hui et demain, je ne devrais plus venir sur le forum, sinon je n’arriverai pas ou bout de mon travail.
Paix à toi
Affectueusement
Méduse