Auteur Sujet: deuil anticipé  (Lu 13020 fois)

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lavitaébella

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deuil anticipé
« le: 29 août 2012 à 22:19:34 »
Bonjour,

J'écris pour la première fois dans ce forum car je suis confrontée depuis 18 mois au terrible cancer du pancréas dont souffre mon mari. Le pronostic est négatif : pas de guérison possible et un compte à rebours qui s'est déclanché sans aucun espoir. La mort est entrée brutalement dans notre vie et à tout fait voler en éclat. Ses 18 mois de bonus  sont en demie teinte car comme le corps médical me l'a expliqué la prochaine rechute sera fatale et des signes avant coureurs se manifestent périodiquement.
Lui, il est courageux et sa compassion va vers moi qui devrait rester. Il prépare le plus activement possible sa fin de vie et profite de chaque journée qu'il vit intensément. Nous discutons beaucoup et sa mort prochaine est devenue un sujet banal de conversation. Mais il ne se passe guère de nuit sans que je me réveille brutalement, la peur, le chagrin me traversent. Je me suis promise de ne pas sombrer, mais j'ai terriblement peur. Si une personne sur ce forum pouvait m'apporter son aide et me rassurer pour me dire que l'on peut survivre à la dispartion de son conjoint, je l'en remercie par avance.

Karine

  • Invité
Re : deuil anticipé
« Réponse #1 le: 21 décembre 2012 à 17:23:09 »
Bonjour,
Je viens de m'inscrire sur ce forum et de découvrir ton message qui m'a bouleversée. J'ai vécu lune forme de deuil anticipé pour mon papa qui a été hospitalisé en urgence en janvier dernier et a qui on a diagnostiqué un cancer. Ayant vu son chirurgien après sa première opération en avril, je me suis très vite doutée que le pronostic n'était pas bon, encore plus quand j'ai vu qu'aucun traitement de fond n'était proposé. En août le diagnostic est tombé et les soins palliatifs ont été proposés. Jusqu'au bout mon papa a été dans le déni et je n'ai jamais pu parler de sa mort prochaine avec lui. Souvent je me suis effondrée les soirs, quand j'étais seule et bien des fois je suis partie au travail les yeux bouffis. J'ai commencé à écrire un texte que je voulais lire le jour de son enterrement un mois avant sa mort, je savais que si j'attendais la dernière minute je n'en aurais plus la force. Mon papa est rentré chez lui le 19 septembre, il est mort le 1er octobre. Maman et moi sommes restées avec lui jusqu'au bout.
Je sais que le deuil à commencé bien avant sa mort pour moi, juste après d'ailleurs j'ai été très étonnée d'être si calme, de ne plus pleurer... L'approche des fêtes m'a fait renouer avec les larmes et la tristesse et je comprends aussi que ce n'est qu'un début et que la traversée sera encore longue.
Mon plus grand regret, mais personne n'y peut rien, c'est de ne pas avoir pu parler honnêtement avec lui qui refusait le dialogue sur son état.
Aussi difficiles soient elles, les échanges que tu as avec ton mari sont très, très précieux, autant pour lui que pour toi. Je suis certaine que tu ne t'effondrera pas et que tu sera forte pour lui jusqu'au bout.
Je te souhaite beaucoup, beaucoup de courage.

MATHIEU

  • Invité
Re : deuil anticipé
« Réponse #2 le: 08 mars 2013 à 13:50:19 »
Bonjour,
 Je viens de m'inscrire sur ce forum. Ton message m'a beaucoup émue. Mon mari est décédé d'une SLA en 9 mois de temps. Quand le professeur nous a annoncé la maladie, aucun médicament pour le guérir, il ne savait pas combien de temps vivrait mon mari. Bref, nous savions tous les deux que la mort était annoncée. Nous avons vécu les 9 derniers mois de sa vie avec la mort au-dessus de notre tête. Il avait décidé de se battre, mais malheureusement pour lui, la mort l'a rattrapée très vite. Date de l'annonce de sa maladie Novembre 2011 et date de sa mort le 04/04/2012 après un arrêt cardiaque et 3 semaines d'hôpital. Les 9 derniers mois de sa vie ont été difficiles, mon mari ne pouvait plus rien faire tout seul, il fallait que je l'aide pour tout, mais je l'ai fait avec bonheur pour qu'il soit le plus heureux possible ; je l'ai même emmené en week end en février au bord de la mer et j'ai poussé son fauteuil ; mais il était tellement heureux de voir la mer.  Et voilà, il est parti, cela fait déjà 11 mois. Je suis passé par toutes les phases, refus de sa mort, dépression, ne plus avoir envie de rien faire, dormir tout le temps, pleurer, crier à l'injustice de m'avoir pris mon amour. C'est vrai, on se sent perdu sans notre compagnon. Il faut laisser faire le temps et avancer tout doucement pour accepter doucement mais surement la séparation.  Après 11 mois il me manque encore terriblement. Nous étions mariés depuis 35 ans; Je suis sûre que tu vas pouvoir surmonter cette épreuve pour ton mari. Il est tout à fait normal que tu ai peur de l'avenir ; mais vivez ces derniers mois avec ferveur, profites bien de lui. Je te souhaite beaucoup de courage.

Oriane

  • Invité
Re : deuil anticipé
« Réponse #3 le: 25 mai 2015 à 20:28:43 »
Je viens seulement de lire ces postes....et je m y retrouve....l'impossibilité de parler avec ma fille de sa mort,elle n ’en parlait jamais et les regrets de ne pas l avoir fait

 Cela ne supprimera pas la culpabilité de ne pas avoir dit ou fait ...mais que dire et que faire face à cette situation très difficile et éprouvantes

Mais cela me fait comprendre des choses que jusqu ici ,j ’occultisme



Mimi34

  • Invité
Re : deuil anticipé
« Réponse #4 le: 17 juin 2015 à 14:28:22 »
Bonjour,

J ai vécu  le lymphome de mon beau père avec ma mere pendant plus de 7ans. Les 1eres années  ont été  plutôt bien, puisqu il gérait tellement  bien les choses qu on en oubliait presque le mal qui le rongeait. Fin 2012, il a eu une greffe de moelle qui (d après les docteurs) nous laissait minimum entre 5 et 10 ans de rémission. Ils étaient très optimiste. Et on y croyait très fort. 9 mois après la maladie refesait  surface plus agressive que jamais!!!!
Les médecins dépité  autant que nous ne comprenaient pas comment il avait pu rechuter si vite! Puis les chimios  de plus en plus mal supporté, les bilans sanguins de plus en plus mauvais. Mais toujours optimiste et pleins d espoir. Et les infections à répétition......
en 2014 les hauts, les bas mais aucuns médecins ne nous a dit que ç était perdu d avance! De mai à juillet toujours les infections qui tournaient en septicémie  et en juillet il est sorti de l hôpital un tout petit peu mieux et la  les médecins ont fini par dire qu ils pensaient vraiment pas qu ils s en sortirai ce coup ci! Mais il était  très fort et remontait  à chaque fois! Le retour à la maison à été  dur, très très faible et ma mère qui devait l assister  à tout. Puis  au mois d août nouvelle infection, nouvelle septicémie et retour à l hôpital.
Et la  les médecins commencent  à nous dire que si il passe la semaine on aura de la chance!
Le mercredi 20 août,  ils nous disent avoir trouvé  les bons antibios  et l espoir revient!!!!!!!!!
Et le lendemain ils nous annoncent que tout est fini et qu ils attaquent la sedation  le soir même pour l aider à partir!!!!!!
Nous étions sous le choc complet! Pourquoi nous avoir fait croire jusqu au bout qu ils allaient le sauver?!!!! Je me pose encore la question! Il nous a quitté  le 22 août après avoir lutté  de toutes ses forces!
J ai vraiment cru que ma mère ne tiendrait pas le choc! Elle était shooté  aux calmants! Un vrai zombie!!!!
Et les mois ont passé.....
et aujourd'hui  presque 10 mois après, je l à vois revenir à la vie. Elle a rencontré  quelqu un. Sort, remet la musique à fond (ce qu elle ne fesait plus depuis des années), se maquille, profite de nouveau de la vie.
Même si c est compliqué  pour moi à gérer, ça  fait quand même du bien de la voir reprendre goût à la vie!
Donc oui ç est tout à fait possible de surmonter une telle perte. Il faut du temps, passer par des étapes difficiles et se reconstruire.
je l ai un peu forcer à d'emménager  pour ne pas qu elle revive sans cesse ses derniers souvenirs  loin d être  bons....
ça  l à aidé  je pense.
Pleins de courage pour la suite qui ne va pas être évidente ni pour toi, ni pour lui....
« Modifié: 17 juin 2015 à 14:31:43 par Mimi34 »