Bonjour Cassandre,
votre vécu en matière de santé fait écho au mien. Mon père est décédé brutalement et a été retrouvé plusieurs heures après sa mort, c'était il y a un an et demi. Depuis ce jour, j'ai très régulièrement des manifestations physiques, qui traduisent des problèmes de santé ou non, certaines étant similaires aux vôtres. Ces douleurs physiques ne se sont jamais révélées graves, mais j'y associais quasi-systématiquement des craintes de mort subite et de maladies graves non diagnostiquées.
Pour ma part je peux vous donner les conseils suivants :
- il est important d'avoir un bon médecin traitant, en qui vous avez confiance, quand on vit un deuil. Par bon, j'entends un médecin qui a le sens de l'écoute et qui ne se contentera pas de vous renvoyer aux calendes grecques en vous disant que vous somatisez et êtes aptes, même s'il y a une probabilité pour que vous somatisiez ; en effet, même si vous somatisez, cela n'exclut pas que les maux que vous ressentez aient une véritable cause physiologique, ça a été le cas pour mes migraines ; si vous n'êtes pas habitué.e des médecins, vous vous retrouverez peut-être surprise si tout d'un coup vous le consultez souvent mais il ne faut pas non plus freiner des 4 fers si vous en ressentez le besoin ;
- sans connaître votre état de santé, l'autre côté du miroir est que, même si c'est profondément difficile et compliqué de le faire, il faut accepter l'idée qu'une part des maux physiques qu'on ressent est de la somatisation, ou que notre état psychique peut intensifier ces maux ; le fait de s'approprier cette idée permet alors de relativiser la gravité de ces maux ou de votre état de santé voire de mieux gérer les angoisses qui en découlent ; à mon sens, il n'est jamais trop tôt, au cours du deuil, pour prendre cet aspect-là en compte car la fatigue physique et psychologique peut vite s'accumuler
- si vous n'aimez pas les médecins, il existe beaucoup d'autres professionnels qui sont susceptibles de vous apporter une écoute ; les médecines douces ou naturelles peuvent avoir des bienfaits si vous y êtes ouverte ; mais il faut rester vigilant pour choisir des personnes de confiance avec lesquelles vous parviendrez à un apaisement plus tard ;
- dans tous les cas, malgré la dureté de la situation, vous restez votre propre boussole tout en naviguant à vue et votre corps est votre sanctuaire ; même s'il a mal, écoutez sa douleur, il a besoin d'exprimer ce qu'il ressent et ce qui ne peut être traduit par des mots appropriés ;
Prenez soin de vous