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Vivre le deuil de son conjoint / Re : être séparés dans cette vie-ci
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 13:55:32 »
  Ce que j'ai regretté, c'est de n'avoir pas pus aller à l'enterrement de Marie-France. Il a eu lieu dans sa petite ville d'origine, loin d'Epinal, et je n'avais pas alors les moyens de prendre un taxi  :( j'aurais tant voulu être là! Même si je lui ai rendu hommage à ma manière. Mon repère, c'est que cet enterrement a eu lieu le même jour que celui de la Reine d'Angleterre, ça ne s'oublie pas!...si j'ai un jour l'occasion d'aller sur sa tombe, ce sera un moment très èmouvant.

  Il y a un autre souvenir qui me revient: les premiers jours, quand j'allais m'assoir sur la place fleurie, juste en bas de chez moi, comme j'en ai l'habitude, j'avais comme un sentiment d'irréalité, de stupeur profonde, que j'ai ressentis en début de chacun de mes deuils, comme tout le monde j'imagine. Je me disais: "Non, ce n'est pas possible..." J'avais l'impression qu'elle ètait toujours là, au bout de la rue-j'avais une vue sur son immeuble-j'avais beau savoir que son appartement était totalement vidé, je l'avais vu de mes propres yeux, c'était plus fort que moi. J'avais le sentiment que si j'allais sonner chez elle, elle serait là à m'acceuillir, que chaque meuble, chaque objet serait toujours à sa place, qu'on discuterait en regardant la télé...je me suis autorisée une fois, une seule, à me bercer de l'illusion que rien n'ètait changé, que je pouvais aller la voire n'importe quand. Il me semblait voire la disposition exacte de son appartement...c'est passé au bout d'une semaine à peu près, je ne sais plus. Mais sur le moment, j'en avais peut-être besoin.

  Maintenant, quand je pense consciemment à elle, j'èvoque surtout les souvenirs où elle allait bien, où elle ètait active, nous prèparait des petits plats, où on marchait ensemble du même pas, dans la rue. Pour ce qui est des derniers mois de sa vie, je pense de temps en temps à de petites anecdotes et de bonnes conversations qu'il nous arrivait encore de partager, mais en majorité des souvenirs encore meilleurs-et pour cause  :( :)-ayant eu lieu quand elle ètait en pleine forme...ou en avait l'air, bref où elle avait une vie agréable.

  Je suis sûre que ma plante-celle qui me vient d'elle, vas encore bientôt faire une belle fleur blanche, elle vas me "faire une fleur" comme je dis^^Voilà. Je pense avoir tout dit cette fois. Ca m'a fait le plus grand bien  :-* ce matin, c'était encore mitigé, mais là ça vas beaucoup mieux. Pourvu que ça dure  :-\ le début de semaine ne sera peut-être pas évident, mais je veux me battre pour que tout se déroule le mieux possible.

 
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : être séparés dans cette vie-ci
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 13:21:32 »
  Si j'ètais venue voir Marie-France le lendemain, je n'aurais pas fait ce qui reste, malgrès tout, une belle rencontre...et sa fille n'aurait pas pus me dire que je pouvais emporter quelques souvenirs, ce que j'aurais toujours regretté  :( :) même si le plus important, ce sont les souvenirs qui sont en nous, j'attache quant même une grande importance aux souvenirs matèriels, que je peux regarder, toucher, comme des extensions de ce qu'a été la personne dans cette vie-ci. Ca m'a fait particulièrement chaud au coeur de pouvoir emporter cette plante qu'elle avait depuis 10 ans, et que j'avais toujours admirée chez elle-pour moi, cette plante faisait comme partie d'elle, et de tout un passé, puisque je l'avais toujours eue sous les yeux quand on discutait-y compris quand elle m'a tellement aidée durant mes deux pires d'oeil. Tout un symbole...je l'ai emportée dans mes bras jusqu'à chez moi; ça me faisait tout drôle, mais en même temps j'ètais contente d'avoir pus emporter ce souvenir précieux.

  J'ai pensé à Marie-France toute la journée, et toute la soirée. Non que j'ai cessé de penser à elle par la suite: j'y pense tous les jours, à nos bons souvenirs surtout, Mais ce premier jour, et surtout ce premier soir étaient très particuliers. Je regardais la plante, que j'avais posée au milieu de ma table, comme elle l'avait fait chez elle, et j'ètais sous le choc. Si cette plante était là, c'est que mon amie était partie pour toujours...je lui ai parlé (à Marie-France), je lui ai dis que je n'oublierais jamais tout ce qu'elle avait fait pour moi, et tous nos bons souvenirs partagés. et que j'aurais toujours autant d'affection pour elle. Je suis certaine d'avoir ressentis sa présence ce soir où je la pleurais. J'ai la conviction que les personnes que nous avons aimé-et aimons toujours-savent quand on pense particulièrement à elles, et nous envoient leur amour ou affection, pour nous donner autant de courage que possible  :)

  Depuis, je prend soin de cette belle plante grasse aux longues feuilles, qui n'arrête pas de faire des petits rejets, et parfois une trés jolie fleur blanche  :D ces fleurs-toujours une à la fois-ne durent pas longtemps, mais bien qu'elles soient éphèmères (comme la vie elle-même) l'une et l'autre sont d'autant plus précieuses, j'imagine  :-\ Ca me fait toujours bien plaisir de voire cette plante au quotidien, quelque chose de vivant et de vivace, on ne peux pas imaginer mieux comme souvenir  :) :-* et, comme je l'ai déjà dit, quand je me pose des questions, que je vais mal pour X raison, je me demande: "Que ferait, que dirait Marie-France?" et ça m'aide  ;)...quand j'ai le courage de mettre ça en pratique, parce-qu'elle avait plus d'audace que moi, plus de détachement aussi, mais j'essaie^^

  Quand je regarde ce qu'ètaient nos feuilletons prèfèrés, le matin, je pense toujours à elle, j'imagine ce qu'elle aurait dit concernant les personnages et nouvelles situations, les èchanges qu'on aurait continué à avoir...parfois je commente à voix haute, comme si elle ètait assise à côté de moi  :D ça a l'air tout bête lol mais ça me fait du bien^^

  D'ailleurs, il y a des tas de lieux et de situations-y compris très quotidiennes-qui me font penser à elle. Et quand je prèpare et déguste un plat qu'elle aimait, c'est une vraie madeleine de Proust  :-* plein d'exemples comme ça...un petit dernier: elle m'avait offert quelques vêtements qu'elle ne portait plus, dont deux très jolies tuniques et un pull rose. Inutile de prèciser comme je pense à elle quand je les porte. Tous ces petits hommages-je les vis comme tels-me font sourire la plupart du temps...comme en cet instant même par exemple  :) ;)

  Ecrire le début de ce témoignage a été difficile au début, mais au fur et à mesure que les mots me venaient plus facilement, une sensation de paix, et de ce qui ressemble à une douce joie ont finit par remplacer la tristesse  :-* comme pour toutes les personnes que j'ai aimées, je lui suis reconnaissante pour tout ce qu'elle m'a apporté. Quand on perd un être cher, le prix à payer de cet amour ou amitié est trés dur, mais un jour vient où on se dit qu'on a eu de la chance de connaître cette personne. Et les beaux souvenirs, personne ne peux nous les reprendre, ils sont en nous pour toujours.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Aujourd'hui à 13:18:24 »
Bonjour Stana, Marie-Claude, Nicole,

Cette nuit ,il y a eu des aurores boréales, qui viennent en écho dans mon esprit à ce que mon chéri m'avait promis, nous devions l'an prochain aller les voir en Finlande et en Norvège.  Je ne peux m'empêcher de penser que ce spectacle qui arrive ici est un pied de nez au destin, une revanche sur le sort
Ce matin, courses, puis j'ai attelé la remorque pleine pour aller la vider. Et au retour, je l'ai de nouveau chargée. Je vais repartir pour la déchetterie, le tas diminue à vue d'œil. Daniel ne quitte pas mes pensées, mon  couple est en deuil mais pas mes sentiments pour lui,  Comme tous les jours, je prie pour que cette journée se déroule au plus vite, pour éviter de penser trop noir, pour qu'il vienne se manifester, au moins dans un rêve cette nuit.
Tout ce que je fais, c'est en son nom. Je ne peux croire que tout l'amour que nous éprouvions l'un pour l'autre et que je continue de ressentir pour lui est perdu, je ne peux pas imaginer que nous ne nous retrouverons pas. Alors je m'y accroche, même si parfois je me perds dans une tristesse sans nom, surtout le soir.
Mes amies, je retourne à mes activités trompe-la-mort, souhaitez moi bonne chance.
Baisers affectueux
Marie
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : être séparés dans cette vie-ci
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 12:51:17 »
  Aujourd'hui, ça peux aller on vas dire. Il fait toujours aussi beau, et j'arrive à apprècier d'être dehors par ce temps agréable  :) j'ai raison d'en profiter lol il parait qu'à partir de lundi, ce sera à nouveau pluvieux  ::) pas trop j'espère, j'ai plusieurs obligations en début de semaine.

  Voilà: je n'avais pas encore tout dit concernant le dècès de Marie-France, et ça me donne un sentiment d'"incomplet", puisqu'il est important pour moi de tout dire, concernant les personnes que j'ai vraiment aimées, et elle ètait vraiment ma meilleure amie, et même la meilleure que j'ai jamais eue de ma vie-paix à son âme, elle le mérite bien  :-*

  Quand sa fille m'a appris sa mort, ce jour-là, ça m'a bouleversée, même si je savais qu'elle était maladie-et que ça n'allait pas en s'amèliorant  :'(-je ne voulais pas croire que c'était grave à ce point, d'autant plus qu'elle me confortait dans cette impression...je suppose qu'on se mentait chacune à nous-mêmes  :( d'ailleurs sa fille me l'a bien dit, que sa mère allait trés mal depuis longtemps, mais qu'elle le niait. Elle m'a dit aussi que si elle est morte d'une cirrhose du foie, ce n'était pas par hasard. Ca, je le sais: elle buvait trop depuis toujours. Cela dit, je tiens à préciser que ça ne sautait pas aux yeux: elle buvait trés lentement, ce qui fait que je l'ai rarement vu perdre sa lucidité. Il n'empêche qu'à la fin de la journée, la bouteille était quant même vide, alors pour la santé, il ne doit pas y avoir de différence. Quand la personne ne s'ennivre pas en apparence, on a l'impression que ce n'est pas une addiction, mais c'est faux évidemment. Ce qui n'empêchait pas Marie-France d'être une femme trés sensée, posée, toujours de bon conseil, et qui a apporté beaucoup d'équilibre dans ma vie.

  Sa fille avait bien sûr énormément de chagrin, et j'ai sentis qu'elle en voulait un peu à sa mère tout de même-de ne pas avoir fait les efforts nécessaires pour aller mieux. Elle m'a dit tristement: "Enfin, elle aurait pus penser à ceux qui restent; d'autant plus que j'ètais sa fille unique." Ca se comprend. On a beaucoup parlé. Elle a dit, à la fin de notre discussion: "Enfin, elle ne souffre plus, c'est ce qu'il faut se dire. Mais je n'aurais pas cru qu'elle allait mal à ce point; au téléphone, elle me disait: "J'ai un peu de mal pour manger, et pour marcher aussi; je vais faire de la gymnastique."Tu parle!..." J'ai sentis que ça lui faisait du bien de parler de sa mère-à moi aussi d'ailleurs, ça me mettait du baume au coeur. Et savoir que Marie-France avait beaucoup parlé de moi à sa fille-et en bien  :-*-ètait un merveilleux réconfort pour moi. On a ajouté, toutes les deux, qu'on aurait aimé faire connaissance en d'autres circonstances.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Elle me manque tellement !
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 11:56:10 »
  Si tu n'as pas toujours la force de poster-ça nous est arrivé à tous je pense-et que continuer à lire d'autres personnes t'aide un peu, tu as raison de la faire. Il n'y a pas de règles, chacun doit agir à sa manière, comme il le sens sur le moment. Hé oui, ces belles journées seraient tellement plus belles encore si on pouvait en profiter avec ces êtres que nous aimions tant...j'espère que tu trouveras, malgrès tout, un peu d'apaisement le moment venu.

 :-*
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Je ne vis pas je survis
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 11:51:28 »
  Ce n'est pas évident de parler du deuil à des personnes qui ne sont pas directement concernées...oui, je pense qu'on a peur de "faire pitié", de mettre mal à l'aise, ou/et de ne pas être compris...tout le monde n'est pas comme ça, mais il vaut mieux choisir ses interlocuteurs. Et puis la souffrance, et en particulier cette souffrance-là, est personnelle.
  Oui, l'amour est plus fort que tout, de ça je suis convaincue. Evidemment, quand on aime quelqu'un de tout notre coeur, le risque est de souffrir si on le perd un jour, ou inversement si on pars le premier. On y pense au fond de nous, même si on ne veux pas l'envisager; quand un amour est destiné à durer toujours, l'une des deux personnes connaîtra forcément cette terrible èpreuve-le plus tard possible, c'est ce qu'on espère toujours. Mais même si l'amour n'arrête pas, hélas, la mort, je pense que l'inverse est vrai aussi.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 11:43:44 »
  Mariemo, c'est déjà positif-même si c'est très dur-que tu sois "dans l'action", c'est mieux que de rester paralysé par le chagrin dans un coin: j'ai connu les deux, et je sais que l'inaction rend les souvenirs, la perte encore plus douloureux. Tout le monde ne peux pas s'activer, ou très peu, dans ces terribles moments, mais tu sens que tu en as besoin et que c'est ce que ton bien-aimé aurait voulu, c'est un pas en avant. En effet, voir le bonheur des autres rappelle encore plus ce qu'on a perdu; on a beau savoir que c'est irrationnel, qu'ils n'y sont pour rien, c'est pourtant une réaction tristement naturelle, que seul le temps peux adoucir. Quant à prendre plaisir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, à certains actes du quotidien, c'est encore trop tôt...mais le jour où ça viendra, insensiblement, ça ne voudra pas dire que tu pense moins à l'amour de ta vie, que tu l'aime moins; ça fait juste partie d'un processus naturel, et il aurait voulu qu'il en soit ainsi. Ca demande du temps, et même une infinie patience...en attendant, continuer à vivre, même mécaniquement pour le moment, et continuer tes activités sont la meilleure chose à faire.

 :-*
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Vivre la perte d'un parent / Ma petite Maman chérie d'Amour
« Dernier message par Fox le Aujourd'hui à 11:11:23 »
Ma petite Maman chérie d'Amour,

Aujourd'hui, le 11 mai 2024, il y a 80 ans que tu étais née.

En seconde position, comme tu le rappelais souvent, à la surprise de tout le monde, et tu as porté ce poids toute ta vie. Ne pas être attendue, ne pas être comprise, ne pas être vue et entendue. Tu le disais souvent.

Pourtant ma petite Maman, et tu le sais, j'ai fait tout mon possible pour te rappeler à quel point ton existence était essentielle à la mienne, et que maintenant que tu t'es envolée, le 5 avril dernier, c'est difficile pour moi de voir plus loin que l'immense vide que tu laisses dans ma vie.

On en a traversé des crises, ensemble, et la dernière, ta perte d'autonomie, durant 4 ans, aura été celle qui nous aura encore plus rapprochés.

Il y a quelques semaines, je te demandais "Alors Maman, tu aurais cru un jour atteindre les 80 ans ?!!!", tu me répondais "Ah bah non, certainement pas !" et on rigolait, forts de notre complicité et de notre Amour.  Et c'est vrai que ces 4 dernières années ne t'avaient pas fait de cadeaux, entre les hospitalisations, les infections, les chutes, les angoisses. Mais à chaque fois, entre ta résistance et ton envie de me faire plaisir, et ma détermination à t'accompagner, à t'encourager, nous avions triomphé.

Mais je le sais Maman, ce combat était avant tout le mien. Celui de ne pas vouloir, de ne pas accepté de perdre sa Maman. Toi tu étais déjà sur un autre chemin depuis bien longtemps, mais tu es restée par Amour, parce que tu savais à quel point ce serait difficile pour moi de continuer seul.

Et bêtement, aujourd'hui, je m'accroche aux statistiques : une espérance de vie des femmes en France de 86 ans. Lorsqu'on atteint 80 ans, l'espérance de vie est encore de 11 ans... Alors pour moi, c'était acquis, tu ne partirais pas tout de suite, et tu attendrais que j'ai un âge acceptable pour perdre ma Maman.

Oui, car depuis tout petit, je redoutais ce moment. Pourquoi est-ce que tu m'as eu à 40 ans Maman? Je te le demandais souvent. Sous-entendu, pourquoi tu ne m'as pas eu plus tôt, ou pas eu du tout. J'ai intériorisé si tôt que je n'aurais peut-être pas ma Maman aussi longtemps que les autres, que ça en était devenu une angoisse existentielle. Je priais tous les soirs pour que Dieu te préserves et te protèges. Ma Maman chérie.

La vie est passée et le 1er janvier 2018, une prise de conscience, comme si une immense pendule s'était remise en branle pour me rappeler ton âge et la finitude de la Vie. Une énorme angoisse m'avait pris, qui a duré plusieurs mois. J'ai repris le travail en pleurant et je m'étais juré de passer le plus de temps possible avec toi.

Depuis cette date, je rentrais chaque week-end chez toi, et nous partagions de bons-moments ensemble. Un quotidien très simple mais conscient que le bonheur se trouve justement là, à cet endroit, en ce moment, avec toi.

L'année 2020 aura été la plus compliquée, avec la perte de ta sœur jumelle et puis ta lourde hospitalisation. La suite n'a été que la classique perte d'autonomie d'une personne âgée, entre ennui et résignation. J'étais là Maman, pour prendre soin de toi, m'assurer que tu aies tous les soins, toute la sécurité, tout l'amour nécessaire pour te rendre la vie moins difficile.

Mais perdre l'autonomie, le contrôle, dans une vie où tu as été si active, si soucieuse des autres, était difficile et les tensions étaient présentes. Mais toujours, dans le dialogue, dans le rire, la dérision, on arrivait à démêler les difficultés et à retrouver notre sérénité.

Après ton retour d'hospitalisation, en novembre dernier, tu étais revenue de si loin, que je pensais qu'à nous deux, nous étions invincibles. Que ni la vie, ni la maladie, ni la mort n'auraient de prise sur nous.

Pourtant, tu es partie, en toute élégance, pendant que j'étais au travail et que je devais te rejoindre en fin de journée. Un sourire, tout allait bien. Et puis l'hémorragie cérébrale.

L'horreur de l'annonce au bureau, les heures d'angoisse et de désespoir avant de te retrouver à l'hôpital, dans un état d'inconscience mais en détresse respiratoire. Comme toujours Maman, tu m'as donné la force de t'accompagner jusqu'au bout. De dépasser mes peurs et d'être présent, sans détourner le regard. C'était tellement dur Maman, mais je suis soulagé d'avoir été là toute la nuit, et de t'avoir embrassée, serrée dans les bras, parlé et chanté, autant que je pouvais.

Tu es partie vers 5h du matin. Apaisée, la tête sur le côté gauche.

Engourdi par la douleur, mais consciencieusement, j'ai prié pour que la Lumière, l'Amour et la Paix accompagne ton âme. J'ai demandé à tes 4 sœurs, à tes parents, à tes animaux tant soignés de t'accueillir et de veiller sur toi. Je t'ai visualisé dans la lumière et la douceur et je t'ai dit aurevoir, Maman chérie.

Je peine aujourd'hui à réaliser que plus d'un mois est passé. Chaque journée est lourde. Vide. Triste.
Tu me manques tellement Maman, ton caractère si particulier, tes attentions, tes remarques, tes habitudes, ton Amour.

Notre vie en commun me manque, mon organisation de ta semaine, la coordination des intervenants, les courses, nos discussions, nos balades, nos préoccupations, nos émissions, nos voisins et leurs petites vies.

Ton foyer me manque, car c'est bien le seul endroit, où en dehors de chez moi, je me sentais chez moi, le bienvenu, accueilli et chéri.

C'est tout ça que j'ai perdu, et j'essaye de me réconforter comme je peux.
Tu es partie selon moi pour cause de iatrogénie. On peut donc dire que tu as été "trop" bien soignée. Je sais que tu étais fatiguée de tous ces médicaments, tu respirais la médicamentation et tu n'en pouvais plus. J'étais le garant de ce suivi, et le Docteur, l'IDE, les intervenantes ont reconnu que je pouvais être un peu trop directif dans ce domaine. Alors évidemment je me sens responsable de ce manque de contrôle de ton INR. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'à 2 ou quelques jours près on aurait pu éviter le pire.

Mais le Docteur me l'as dit, ton corps était usé. Et qu'avec un corps usé, l'espérance de vie ne peut pas être la même que celles promises par les statistiques.

Mais quand même, Maman, 85, 86, 90 ans, ça aurait été pas mal, on aurait pu encore vivre de beaux moments, comme nos séances communes chez le kiné, mes expériences en cuisine, l'amélioration de la forme de Juk.

Je suis content de ne pas avoir cédé aux sirènes de l'EHPAD. Que tu aies pu avoir une vie de famille, même simplement à deux, mais dans ton foyer. Te réveiller, te faire ton petit déj, m'occuper de tes repas et essayé de te divertir.

Pour tes 80 ans, j'avais prévu de faire venir ton autre fils et ta fille, qui t'avaient vu, l'an passé dans un triste état à l'hôpital. Cet anniversaire était important pour moi et je vais le passer sans toi.

Comme j'ai écris ce témoignage comme une lettre que je t'adresse, je ne te dirais pas à quel point je suis triste. Tu ne l'aurais pas voulu. Alors je vais simplement te dire que je vais essayer de profiter du beau temps qu'il fait. Un soleil radieux que ce soit là où je suis, ou bien là où tu es. Il fait chaud et les oiseaux chantent, la nature est radieuse. J'en profiterai comme je peux, avec tout mon Amour pour toi dans mon cœur, à l'abri.

Je t'aime ma Maman chérie, et je te souhaite un très bon et doux anniversaire.

Pat

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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Je ne vis pas je survis
« Dernier message par Nicole59 le Aujourd'hui à 09:16:01 »
Merci à vous d'être toujours là .
Le vide du devant soi est immense,  nous arrivons tant bien que mal à le cacher  autour de nous, pour quel motif?, ne pas faire mal, ne pas recevoir de la pitié...?
Notre amour, il est à nous et personne ne pourra nous le prendre, même la mort.
Stana tes paroles sur les âmes sœurs sont tellement vraies.
J'aime mes enfants, mes petits-enfants,  mais malgré cet amour réciproque  son manque est encore plus fort.
Nicole



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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Nicole59 le Aujourd'hui à 09:03:17 »
Bonjour mariemo,  je t'admire  sincèrement,  je n'ai pas cette force. J'entame notre 72 ème mois sans lui, et j'avoue que je me suis, en grande partie, refermée.  Dès que je suis seule je suis totalement inactive, même me préparer un repas est souvent impossible, alors je mange se que je trouve. Je ne peux plus être à table seule, trop dur, je mange dans le salon, devant la télé que je regarde à peine. Heureusement  mes enfants me sortent de cette torpeur, je prépare le repas lorsqu'ils sont là.
Alors chapeau bas mariemo,  vraiment.
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