Bonjour à tous,
Quand mon Christophe m'a dit le 1er mai 2017, "il faut que tu te prépares", j'ai aussi couper court à la conversation. je ne voulais pas qu'il me laisse alors qu'il souffrait le martyre depuis de longs mois. Nous étions en plein préparatifs du mariage de notre fils. Mon mari m'avait aidée à la fabrication des faire-parts, des menus, des décos. Il avait réussi à venir avec nous pour gouter le menu du mariage. Quand je lui ai répondu "qu'on avait encore le temps, qu'il allait enfin profiter de toutes les pièces de la maison", il m'a répondu "ah oui, c'est vrai, on en a encore pour 8 ans à rembourser ce crédit". Mais, au fil des jours, il changeait, dormait beaucoup, ne mangeait plus, était constamment douloureux. Je me disais seulement "pourvu qu'il puisse assister au mariage". Puis le 3 mai, il a fallu l'emmener à la clinique. IL a répété à la docteresse "vous regardez ce qui ne va pas, puis vous me faites tout beau pour j'aille à la noce!" Ils l'ont couché dans le lit, et le lendemain, il savait qu'il ne pourrait pas y aller. Il me l'a dit, l'a répété à l'hématologue. Le vendredi, il avait décidé que c'était fini, qu'il fallait qu'on le laisse partir, qu'il souffrait trop, qu'il n'en pouvait plus. IL a demandé à voir ses fils le samedi, a dit qu'il fallait que la noce se fasse quoiqu'il arrive. Il a tenu bon, jusqu'à la fin de la journée. Les travaux de la maison étaient terminés depuis un jour, le mariage célébré, il pouvait partir, comme il l'avait demandé. ce que je ne sais pas, c'est si quelqu'un a augmenté la morphine pour l'aider. Je regrette de ne pas avoir été là, pour lui dire une dernière fois que je l'aimais et que j'aurai du mal sans lui.
Donc pour conclure, oui, je crois qu'ils savent que la mort va venir.
Courage à tous.