Karine,
Je te rejoins en partie sur l'appréciation que tu peux faire à propos des enseignements qu'Elisabeth Kübler-Ross a souhaité transmettre à ses lecteurs. Comme toi, un certain caractère par trop religieux m'a parfois gêné mais, au-delà de cela, j'ai essayé d'en découvrir le caractère spirituel qui s'adresse à tous, croyants et non-croyants.
J'y ai été aidé par la lecture de deux ouvrages de Patrice Van Eersel ("La source noire", "Réapprivoiser la mort"), certes pas toujours aisée, qui m'a fait découvrir le parcours de deux femmes, Elisabeth Kübler-Ross et Cécile Saunders, qui sont toutes deux allées courageusement à la "découverte" du monde de la mort en s'attachant à soulager les mourants. Elles sont à l'origine du mouvement des soins palliatifs : un domaine dans lequel notre pays accuse encore un important retard, malgré l'engagement de Michèle Salamagne, Renée Sebag, Marie de Hennezel, en particulier.
Tu découvriras ainsi qu'E. Kübler-Ross, d'origine Suisse mais de culture américaine (où la religion prend une place importante), a d'abord découvert le monde de la mort dans les camps de concentration. Son parcours courageux et riche lui a permis de parler de ce qui se passe réellement lors des derniers "moments de vie".
Il m'est difficile d'appréhender correctement ton propos "Je ne veux pas diminuer tous les maux liés au cancer, mais je voudrais signaler qu'il y a des choses cent mille fois pires que le cancer". (mais s'agit-il de ton propos, ou d'un extrait du livre d'E. Kubler-Ross?). J'essaie cependant de t'apporter la réponse suivante.
Si, à la lecture des témoignages des uns et des autres sur ce site, je suis moi-même conduit à considérer que certain(e)s vivent un deuil encore plus douloureux et difficile que le mien, il ne m'apparaît pas opportun de "s'aventurer" dans une échelle de douleur des deuils. Ici, ce qui doit parler, c'est le cœur, la sincérité des sentiments, la solidarité et l'entraide.
J'ai cependant pleinement conscience que, au-delà de la douleur de la perte de l'être aimé, certain(e)s sont confronté(e)s à des difficultés particulières qui ne leur permettent pas de "faire leur deuil" sereinement : difficultés financières, obligation de déménager, absence ou quasi-absence de proches pouvant venir en aide, isolement et solitude, conflits avec la belle-famille, maladie,…..
Nota – j'avais acheté, parmi d'autres, plusieurs livres d'E. Kübler-Ross, mais je m'aperçois que je n'ai pas encore lu "La mort est un nouveau soleil". Je le lirai très prochainement, après quelques autres que je découvre actuellement (comme Marina, je vais de l'un à l'autre, souvent en y revenant, selon mes "états d'âme).
A toi, et à tous ceux qui nous liront, je souhaite une journée paisible.
Très cordialement. Daniel