Merci pour vos réponses de soutien! ca fait du bien, même si c'est en pleurant que je lis tout ca.
Soprano, je pense pouvoir comprendre votre douleur, mais ne peux ressentir l'extrême amputation que vous venez de subir.Maintenant j'ai tout le temps peur de perdre mes enfants, qu'il arrive quelquechose à quelqu'un que j'aime, ou à moi-même... J'ai peur de la vie... Un 3ème enfant, ca nous disait bien, maintenant je sais que non, c'est un risque de plus de perdre quelqu'un...et un rajout à l'angoisse.
J'ai ma maman qui me soutien, qui survit tant bien que mal, mais je sais que ca la fait souffrir de me voir comme ca, alors je culpabilise... Elle soufre déjà assez!! Mais j'ai besoin d'elle, et mes amies ont connues malheureusement la perte rapide d'un proche ( cancer fulgurant ) et savent m'écouter, même si je crois que la spécificité du suicide et ses conséquences est difficilement explicable. En tout cas, je suis entourée, mais comme j'allais mieux, c'est dur pour mon compagnon de comprendre que le cap des 6 mois est vraiment en train de me détruire...Du coup certains sont fatigués de m'épauler..Je culpabilise d'avoir besoin d'eux, des fois je prefererai qu'ils m'abandonnent dans ma détresse, au moins je ne les ferai pas souffrir! Voila j'en suis là...
Je ne travaille plus car au boulot je n'ai même pas eu de condoléances, et 6 mois apres, je pense qu'il ne se rappelle même plus de ce qui m'est arrivé. ma fatigue n'est pas comprise, je dis rien, je suis soumise... puis j'ai craqué, et je suis en arret depuis le cap des 6 mois, ct trop dur. Avant on est comme en état d'anesthésie, on croit qu'on tient, on croit maintenir du lien, puis on réalise... Ce qui vous attend est très dur, pour vos enfants aussi, et je vous souhaite beaucoup de courage...
Vivre?... pour l'instant c'est survivre.Merci encore vraiment.
Melasulli, merci à vous aussi. Votre témoignage me bouleverse aussi. Comment peut-on s'acharner sur des personnes assaillies par la douleur, qui ne sont en rien dans leurs histoires. Moi non plus je n'en parle pas, car on nous juge dès qu'on dit le mot suicide... Ca m'arrive de dire "accident de voiture"'... J'ai aussi eu l'impression d'être dans un autre monde, vraiment à côté de mon corps. J'ai pris en main quasi toute la gestion, ma mère était trop accablée, j'ai organisé, décidé, rassemblé les désirs de chacun et de l'autre c..., pour que tous s'y retrouvent. Ca m'a demandé une énergie folle, 15 jours après je ne réalisait toujours pas. C'est quand il a fallu aller vider son appart, que j'ai décidé de m'occuper de l'escalier ou il a été trouve, que j'ai "réalisé". En silence, en état de choc, il fallait que je nettoie toutes les traces de son décès? As-t-il regretté sur les dernieres secondes? J'analysait chaque trace pour essayer de comprendre.. j'ai vu qu'il avez essayer de se rattrapper ensuite avec les pieds.. J'ai trouvé la 1ère corde de son essai 3 jours avant, comment les gendarmes qui étaient venus chez lui avant que ca n'arrive ( j'avais demandé une hdt) n'ont-ils rien vu? Pourquoi ne l'ont ils pas amené? Les pompiers avaient vu qu'il était pas bien.. mais ils ne l'ont pas amené.. j'ai encore cet état de choc, de colère, d'incompréhension, de culpabilité, tout se mélange... Je veux couler, je veux me battre, que les responsables de non assistance à personne en danger soit mis en faces de leurs non actes, je veux aller mieux, je pleure...
Merci, écrire me fait du bien... Je pense à vous et vos douleurs, je suis là aussi même si c'est dur pour moi de soutenir les autres. Pardon