Merci à tous de vos réponse, elles comptent beaucoup pour moi, car c'est la première fois que je parle de cette façon sur un site/forum.
Corinne ton message me va droit au coeur, car lorsque je parle avec ma mère de mon frère, c'est toujours extrêmement fort et douloureux. La douleur de chacun est unique, c'est parfois ce qui rend difficile la communication, mais ça nous a toujours fait du bien de parler. On a lu ce poème ensemble il y a quelques mois, je ne sais pas s'il te parlera autant qu'a ma mère.
http://www.creapoemes.com/poeme/amour/247515C'est peut-être pas la meilleure période pour lire un poème comme ça, mais en temps de fête ou l'on est tous censé avoir le sourire, ca peut rassurer de savoir que la douleur est notre droit. Je te souhaite beaucoup de courage et d'amour, chez nous on ne parle pas toujours non plus, mais ça nous aide quand ça ne va vraiment pas.
Morpheus, j'ai deux grandes soeurs de 25 et 26 ans aujourd'hui, et on parle très souvent de mon frère. C’était beaucoup plus dur les premiers mois, ne serait-ce que parce qu’il faut du temps pour arriver à former des mots, même les plus maladroits. La douleur ne me quitte jamais non plus, j'ai parlé avec des gens qui sont plus loin dans le deuil et ce qu'ils m'ont dit m'a fait un peu peur mais m'a donné aussi de l'espoir : le douleur ne disparaît jamais, elle se transforme et on peut vivre avec, être heureux à nouveau.
Depuis les premiers mois je consulte une psychothérapeute régulièrement et cela m'a permis de mettre des mots sur les choses (ou au moins d'essayer) et je suis sous anti-depresseurs, mais je devrais avoir bientôt fini avec ça. Ce n'est pas une solution magique, mais ça permet de fonctionner plus facilement en journée, ne serait-ce que pour se lever le matin. Petit a petit on arrive à avoir des moments sereins, des petits moments de bonheurs par-ci par-là. Ce n'est jamais rectiligne malheureusement, et souvent on a l'impression de revenir au même point, sans avancer. Je m'en suis rendu compte en discutant avec mes soeurs justement, ça permet de mesurer le chemin parcouru.
Lila, je souffre avec toi. Quand tu écris "je hurle dans la voiture" tu es bien plus honnête que moi. Quand j'allais dans les parcs la nuit, c’était bien pour hurler sans déranger personne. Parler aide beaucoup, ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à débarquer (façon de parler, c'est pas très réjouissant de se voir aussi nombreux
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Merci madâme (ou dois-je dire Pascale?). C'est vrai que la question est quand même un peu celle que je redoute à chaque rencontre, parce que même si la mort fait parti de la vie, c'est toujours super délicat comme réponse, parce que je ne sais jamais vraiment sur quel pied danser, en général je fais en fonction de mon humeur. Au final tu as raison, c'est mieux d'assumer, meme si c'est pas toujours evident. Une de mes grandes soeurs s'est par exemple rasée la tète en signe de deuil, ce que j'ai fait régulièrement aussi.