Chère Méduse,
Ton denier post montre que, comme bon nombre de personnes sur ce site, nous nous efforçons de continuer à vivre malgré notre chagrin. Et, comme je le dis à mes enfants, tout a avantage et inconvénient. Il est bien que tu aies pu renouer avec des amis "grâce au" décès de ton mari. C'est le côté positif que tu peux retirer de ce malheur. Tu vois, très souvent, nous perdons des gens de vue à cause de nos conjoints, et c'est quand la mort intervient que nous nous rendons compte que nous aurions pu agir autrement. Mon mari et ma soeur ne s'entendaient pas. Du coup nous ne nous sommes pas autant vues que des soeurs qui s'adorions comme nous auraient dû se voir… Heureusement nous avions des conversations téléphoniques interminables (tout en habitant à moins de 10 km) dont la longueur irritaient mon mari! Mais maintenant qu'elle n'est plus là, je me dis que j'aurais pu faire autrement…Et c'est bien aussi que tu aies en quelque sorte "repris le flambeau" pour le mariage de l'amie de ta fille. Ainsi par le souvenir vous étiez réunies. Oui, tu as raison, c'est la conscience de l'éphémère qui doit nous pousser à profiter pleinement du souffle qui est en nous. Tu vois, ma soeur est morte d'une maladie extrêmement dégradante sur un lit d'hôpital. Aujourd'hui, jour pour jour elle entrait en réa. Les semaines qui vont suivre jusqu'au 17 août vont être très douloureuses, et en même temps, quand je pense à elle, je me dis que moi aussi, je peux me retrouver sur un lit d'hôpital du jour au lendemain, et que je dois donc jouir de la vie dès que ma peine se fait moins sentir.
Le chemin est long vers la sérénité, mais je nous souhaite vraiment d'y parvenir un jour.
Amicalement,
Pascale