Bonjour à toutes,

De retour de we à Florence, une ville que j'ai appréciée avec toute l'énergie positive que je m'étais promis d'avoir pour couper avec la tristesse du deuil. Avant de partir, j'avais promis à ma soeur que j'essaierai de profiter au maximum de cette parenthèse de bonheur, et que je lui dédierai ces moments positifs. C'est chose faite. J'ai allumé une bougie pour elle dans la cathédrale de Santa Maria del Fiore, et "coïncidence" de la vie, le numéro de notre chambre était le 444, et elle n'arrêtait pas de croiser le chiffre 44 depuis plusieurs mois avant sa mort…Je voulais juste témoigner qu'il était possible de vivre pleinement sans pour autant oublier nos défunts. J'ai beaucoup pensé à Carole pendant ce séjour, mais d'une façon différente. Une parenthèse d'apaisement où j'ai même parlé d'elle, mais sans l'habituelle boule dans la gorge. Alternance de hauts et de bas du chemin du deuil. Je viens de vivre un pic de haut, et j'en suis heureuse.

Je vous souhaite de doux moments à venir malgré votre perte,

Madâme

Bonsoir à tous,

Le boomerang est loin de moi, alors je vais profiter de l'accalmie. J'ai envie de me concentrer sur moi, j'ai envie que quelque chose de positif se passe dans ma vie, j'ai envie que la mort de ma soeur m'apporte une énergie positive qui va entraîner un événement heureux. J'ai envie de croire à nouveau que la perte d'un être cher entraîne en nous des modifications positives. Je l'ai déjà vécu pour ma mère et mon père, pourquoi pas pour celle de ma soeur adorée? Ca va faire 15 mois que tu es partie Carole, je ne veux plus t'embarrasser avec mon chagrin, je me veux plus légère et j'espère que tu vas m'aider dans cette voie…

Courage à tous, la Vie doit triompher sur la mort. De toute façon, ils sont à jamais avec nous, rien ne peut nous séparer définitivement d'eux,

Madâme

Bonjour Asia,

Merci beaucoup pour ce beau poème qui fait effectivement écho à ce que je ressens en ce moment. A mon tour de t'en conseiller un dont j'ai déjà parlé ici et que tu connais donc peut-être "Prière indienne à ceux que j'aime" que j'ai lue lorsque j'ai répandu les cendres de ma soeur. Ce qui m'interpelle le plus c'est cette demande de ne pas les retenir par notre chagrin, mais de les laisser partir, comme le médecin que j'ai vu pour ma fille me l'a demandé. Ses mots résonnent encore dans ma tête "Et maintenant tu vas laisser partir ta soeur". C'est violent, mais en même temps, j'aime l'imaginer souriante et libre, légère et puissante à la fois . J'attends le rêve symbolique qui me montrera qu'elle est partie, mais là en même temps, que ma vie continue, avec elle à mes côtés, mais sous une autre forme et surtout dans l'apaisement et l'assurance que nous nous reverrons un jour…

Bon mercredi Asia, je t'embrasse

Madâme

Bonsoir Asia,

Je me doutais que tu la connaissais…Oui, il faut que nous les imaginions, invisibles, mais à nos côtés. C'est d'ailleurs ce que j'avais écrit à la fin de la lettre écrite à mon père pour ses obsèques "à jamais unis par un fil invisible". Et c'est vrai qu'il m'accompagne par tout ce qu'il m'a appris de son vivant et tout ce que sa mort m'a aidée à comprendre par mes interrogations, mes lectures, les tournants que ma vie a pris, les pas que j'ai franchis…J'attends maintenant Asia, les retombées positives de la mort de ma soeur. Il ne peut en être autrement. Je dis toujours à mes filles que chaque chose a ses avantages et ses inconvénients, quelle qu'elle soit. Si les côtés bénéfiques à venir sont le pendant des côtés négatifs de la mort de Carole, je devrais évoluer d'une façon assez incroyable…Je dois être patiente et positive. Le temps est venu. Le portail s'ouvre vers la lumière.

Bonne nuit Asia

Madâme

Bonjour Adèle,

Merci à toi d'être là aussi pour toutes les personnes de ce site dont le nombre augmente d'ailleurs régulièrement…Ne considérons pas le côté négatif de cette augmentation (si ces personnes s'inscrivent, c'est qu'elles sont accablées par la perte d'une ou de plusieurs personnes ), mais plutôt le côté positif, à savoir la quête de l'apaisement et de la sérénité . Alors gardons en effet les yeux "écarquillés" pour ne rien manquer, et nos oreilles aussi pour écouter la souffrance des autres et les accompagner sur leur chemin,  comme tu le fais.

Continue à bien te porter, Adèle. Il y a quelque temps un endeuillé s'est plaint du caractère trop négatif des posts, et souhaitait que tu ouvres un fil pour ceux qui sont enfin apaisés et ont réussi à transformer leur perte en force positive. Je pense que chacun de tes posts est porteur d'espoir.
Encore merci!

Madâme

Bonsoir Orchis,

J'aime beaucoup les images d'étais que tu emploies pour nous expliquer comment tu arrives à continuer malgré la perte de ton mari. Tu sais je crois qu'il est important de vivre son deuil pleinement, mais aussi de vivre les moments positifs, parfois de grâce (ce matin, en partant au travail, j'ai vu dans le lointain la lumière orangée du soleil levant, et je me suis dit que c'était peut-être la même lumière, quand notre âme quitte notre corps). Parce que nous avons beau être meurtris, nous pouvons, si nous le voulons, cueillir encore le bonheur d'un échange (comme ceux sur ce site qui me remplissent parfois de joie et d'émotion), d'un sourire, d'un coin de ciel bleu, d'une étoile plus brillante que les autres, d'un regard, bref, de tout ce qui fait la Vie.
J'aime la phrase que tu nous offres Orchis, parce qu'elle nous invite à profiter, non pas égoïstement, mais pour se gonfler de bonheur, et pouvoir le semer autour de nous.

Bonne soirée à toi et à tous les autres, et je le dis encore, vive ce site!

Dans quelques heures, il y a 47 ans naissait ma petite soeur Carole. S'il paraît que j'étais jalouse au début, et que j'aurais voulu me débarrasser de l'intrus, nous avons vite appris à vivre ensemble dans notre monde peuplé d'histoires en tous genres. Que de souvenirs avec Madâme Bis! Elle était plus spontanée que moi, plus belle, plus drôle. J'étais plus cultivée, plus équilibrée, plus mature. A nous deux, nous étions la perfection . Nous ne nous sommes jamais dit toute l'admiration et tout l'amour que nous avions l'une pour l'autre. Pudiques à l'extrême. A la fois fusionnelles et rivales. Elle se voulait libre, sans enfant, sans travail fixe, sans mariage. Elle me disait prisonnière de ma vie familiale et de ses contraintes. Et finalement, je me rends compte que c'était moi la plus heureuse malgré les apparences. Elle ne s'est pas battue contre la maladie, parce que la vie sur terre ne lui convenait plus. C'est ainsi que je dois voir les choses. Accepter son choix d'avoir refusé les soins appropriés pour se libérer de son incarnation. Elle est venue sur terre avec le cordon ombilical autour du cou, et elle disait toujours qu'elle se sentait mal incarnée.
Tu es libérée Carole. Merci pour tout ce que tu m'as apporté dans ma vie. Je détesterai ne pas t'avoir rencontrée. Tu es unique et je t'aime infiniment.

Pascale

Pensées très douces pour vous Madame et pour Carole tant aimée.