Bonjour à Toutes, à Tous,
Moi non plus Asia je n'ai jamais autant souffert de ma vie, déjà bien écoulée pourtant déjà bien éprouvée... et je ne crois pas qu'il faille souffrir pour grandir (très judéo-chrétien...) car j'ai fini de grandir... C'est l'amour pour deux petits-enfants l'amour pour leur maman, ma fille, qui m'oblige à lutter quotidiennement depuis dix neuf mois, afin de ne pas me laisser sombrer !
Asia, comment ne pas être encore sous le choc et dans le chagrin après la perte de quatre personnes de votre famille, il y a à peine un peu plus de six mois ? Comment savoir ce que vos êtres aimés souhaitent pour vous, là où ils sont ? Vous avez fait énormément de choses afin d'être digne de l'amour et du bonheur que vous avez partagés ensemble , mais il n'y a pas de honte à avoir mal....
Pourquoi ne pas accueillir enfin votre souffrance ? Pourquoi donc ne pourriez-vous pas être douce envers vous-même ?
Quelles que soient nos croyances, ceux que nous avons aimés qui nous ont aimés ne nous demandent pas d'être surhumains, leur amour nous soutient dans notre lourde épreuve du deuil, une traversée - certes différente pour chacun d'entre nous - mais tôt ou tard incontournable ! Voilà ce à quoi je crois...
Aujourd'hui, vous avancez avec une blessure non cicatrisée qui ne vous permet pas pour l'instant de mettre en oeuvre tous les moyens dont vous vous êtes courageusement entourée ceci dans le but de poursuivre, d'une autre manière, votre route avec votre frère, sa femme également votre amie, leurs deux enfants vos jeunes et tendres neveux, dont la place à vos côtés si elle n'est plus la même reste évidente, indéniable, empreinte de sollicitude et de tendresse.
Vous menez en outre votre combat pour émerger seule avec votre jeune enfant, votre famille elle aussi en deuil ne peut, hélas, vous apporter le réconfort dont vous avez besoin ; toutefois ce forum est là, non pas pour accomplir des performances, mais pour y déposer notre douleur ce qu'il est particulièrement difficile -pour ne pas dire quasiment impossible- d’extérioriser ailleurs, et pour y puiser - grâce à ceux qui entrevoient une forme d'apaisement - l'espoir d'une continuité autre, d'une certaine sérénité, notamment pour les plus jeunes qui ont la vie devant eux.
Vous avez toutes les ressources nécessaires pour rebondir le moment venu... mais avant pansez gentiment vos plaies.... ce qui ne
vous empêchera pas d'être à l'écoute des autres, rassurez-vous !
Voilà ce que j'avais envie de vous dire depuis que je vous lis, que je tiens à dire à toutes celles et ceux qui souffrent sachant que je suis en résonance avec vos émotions : par amour pour nos êtres tant aimés soyons indulgents et bienveillants envers nous-mêmes, et surtout accordons-nous d'avancer à notre rythme, il n'y a ni règle ni modèle à s'imposer...
Chaleureuses pensées.
Mammj