Bien sur Asia, nous comprenons ta douleur comme celle de tous ici sur ce forum. ça ne fait aucun doute. Il n'y aucune compétition n'y hiérarchisation à chercher et encore moins avoir à justifier de sa souffrance. Si j'ai répondu à plusieurs d'entre vous, c'est justement parce que je pense qu'il ne faut pas ignorer la douleur des autres et quand il n'y avait aucune réponse, cela m'était juste insupportable.
Je pense aussi que le chagrin est le même pour tout le monde. Après c'est le fait d'accepter un décès qui est plus ou moins difficile suivant le llien que l'on avait avec la personne, la façon dont la mort est arrivée et l'âge du proche disparu. Je ne peux comparer un deuil avec un autre puisque la mort de mon fils était pour moi la première fois que je perdais un proche. Mais d'après tout ce que j'ai lu ou appris depuis sur le deuil, notamment avec les livres de Christophe Fauré, j'ai compris qu'une mort brutale et violente complique le deuil car il y a traumatisme. Lors d'une longue maladie, il peut y avoir un deuil anticipé à l'insu de l'endeuillé, qui aura des répercutions sur le deuil futur. Si la relation était conflictuelle, le deuil sera entâché de tous ces conflits, etc... Tout ça pour dire que chaque cas est unique et que le rythme ne peut être le même pour tout le monde.
En ce qui concerne le deuil des mamans, je ne vais pas vous apprendre que la plus grande peur qui soit au monde, c'est celle de perdre son enfant. Dès l'instant où il nait, il devient notre raison de vivre et notre but de le protéger et de l'aimer envers et contre tout. L'amour que l'on éprouve pour son enfant est, je le suppose pour vous aussi, un amour inconditionnel, éternel et semblable à aucun autre. Alors quand cette peur, auquelle on n'oser même pas penser, devient la réalité, on ne peut y croire et on a d'énormes difficultés à l'accepter et à continuer.
Le chagrin et la souffrance ne sont pas quantifiables mais le deuil peut être plus compliqué et plus long...
Alors je crois qu'il est important que chacun puisse exprimer sa souffrance, certains l'expriment plus que d'autres ou bien d'une autre façon qui peut parfois "faire peur" ou "déranger" mais c'est le seul endroit justement où l'on puisse déposer son fardeau quand il devient trop lourd sans avoir à prendre rendez-vous et anticiper. Et c'est vital parce qu'il y a des jours où, qui que nous soyons, mère ou père, frère ou soeur, mari ou femme, sans cette "soupape", on ne tiendrait pas...
En espérant ne froisser personne, j'ai essayé de peser chaque mot car je sais que nous sommes à fleur de peau et que les mots peuvent blesser,
Chaleureusement à tous