Bonjour Lilie, je suis de tout coeur avec toi, même si mon histoire et la tienne se ressemble, c'est forçément différent car chaque lien est unique, chaque deuil est personnel.
Mon frère est décédé par pendaison le 29 mars dernier, je redoute le cap des 1 an car j'ai souvent l'impression que c'était hier. Comme tu le dis si bien, l'étape du déni est bien passée, mais celle de" l'acceptation" ne semble jamais venir... et l'apaisement de la souffrance est impossible!! pour l'instant! je t'assure qu'à un moment tu reconnecteras au monde des vivants, avec parfois des retours en arrière, mais c'est si dur alors je t'adresse tout ce que je peux comme courage...
Mon frère et moi étions si proches que les gens nous prenaient parfois pour des jumeaux à la première rencontre, je me sens amputée, c'est bien le mot! Mais aujourd'hui, il commence à être ma "béquille" depuis que j'ai la certitude qu'il est en paix, qu'il évolue enfin vers le bonheur. Et il me guide vers ce bonheur là.
Notre enfance a été difficile, et son estime de lui était si faible, son besoin d'amour si fort, ses espoirs trop souvent déçus, et la force lui a manqué à continuer de se battre alors qu'il m'appellait au secours et que je ne pouvais pas répondre présente! J'ai essayé, pendant 3 jours précédents l'acte, mais le jour même, j'était à l'hopital pour mon bébé, et n'ai pas pu, su être disponible, j'avais pas réalisé l'imminence malgré qu'il me l'ai dit clairement...
Alors la culpabilité, je sais vraiment ce que c'est!
Et elle te ronge de l'intérieur, te rend folle!! j'ai encore des sautes d'humeur, et des crises d'angoisses, mais je t'assure que cela s'apaise. je vois aussi une psy qui m'aide beaucoup, et j'écris à mon frère car personne ne peut vraiment comprendre... Ca me soulage, un peu, et je prends du Rescue quand l'angoisse est trop forte ou la colère trop envahissante.. c'est naturel, mais les médocs peuvent à un moment donné aussi te soulager et te permettre de dormir, de reprendre des forces, pour continuer ce combat contre la douleur et le manque.
Alors n'hésites pas à te faire aider de la facon qui te conviendra, et d'écrire ici même si c'est dur parfois, te fera du bien. On est là, courage, et je t'envoie mes pensées affectueuses et de soutien dans l'horreur que tu traverses.