Auteur Sujet: perte d'une famille  (Lu 196791 fois)

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asia

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Re : perte d'une famille
« Réponse #45 le: 13 octobre 2012 à 08:28:56 »
Bonjour à tous et toutes,

La dernière fois Raymond, tu me disais d'aider les autres mais que faire face aux "refus", voir à l'agressivité des autres?
Tu sais Raymond certaines personnes refusent d'entendre parler de toutes ces lectures (Moody, Charbonnier...) ou même d'une forme de survie de l'âme... Parfois, notre chemin doit être individuel, parfois on ne peut rien faire pour les autres...

Dimanche c'était l'anniversaire de ma nièce, on s'est retrouvé en famille, on a parlé d'elle, d'eux, mais aussi d'autres choses, on a pleuré mais aussi rigolé...et ma mère a dit à ma soeur le soir venu qu'elle trouvait qu'on n'avait pas assez parlé de Louloutte! Pour moi c'est un reproche qui m'a beaucoup blessé. Comme si on devait verbaliser pour prouver qu'on pense à elle! Comme si parler d'autres choses voulait dire qu'on l'a oubliée!
Je pense qu'il était trop tôt pour se réunir...on aurait du vivre cette journée chacun à notre manière.

Doit-on se forcer? Prendre sur soi face à l'agressivité des autres endeuillés alors que l'on est nous même "fatigué" moralement et physiquement?

Mon père compte sur ma fille et moi pour les vacances, mais en fait j'ai pas envie d'y aller. Je voudrais juste me reposer chez moi, rester seule avec elle... Du coup, je culpabilise parce que c'est égoiste de ma part.
Et si pour une fois je pouvais juste penser à moi...

Bon w.e à tout le monde
Asia

madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #46 le: 14 octobre 2012 à 10:36:05 »
Bonjour Asia,

Là je te réponds vite fait en réaction à ton soi-disant égoïsme. Parce que d'après tes posts, on voit bien que tu ne l'es pas! Tu as le droit de te retrouver seule pendant ces premières vacances depuis ta reprise du boulot. Tu as besoin d'apaisement et de te ressourcer. Tu peux aussi expliquer à ton père ce besoin que tu ressens. Il devrait comprendre. Sinon qui est égoïste? On est d'ailleurs toujours l'égoïste de quelqu'un. Et certaines personnes ont l'art de nous faire culpabiliser…

Je t'embrasse, porte-toi bien, et ne va pas au-delà de tes ressources…

Madâme

asia

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #47 le: 19 octobre 2012 à 07:26:35 »
Bonjour,

J'ai mal, tellement mal...
C'est vraiment pas la forme, j'alterne entre des crises de désespoir (il n'y a pas d'autres mots) pendant lesquelles j'ai des sanglots sans larmes (très douloureux),les crises de larmes, les moments où j'ai l'impression que je frole la folie (pas évident d'expliquer) et celles où je suis juste mal (c'est devenu un sentiment "naturel").
C'est tellement lourd... lorsque je suis très mal par rapport à mon frère et que mes pensées se tournent naturellement vers ma belle-soeur (elle était très apaisante), pour me dire qu'elle n'est plus là non plus et qu'alors mon esprit pense aux enfants qui ne sont plus là également...alors là c'est le désespoir total, il n'y a pas d'autres mots.
Je sens qu'une partie de moi a envie de nier la réalité, envie de dire "c'est pas vrai, ça va disparaître" et dans la même journée c'est grosse crise.
Je n'ai jamais ressenti ça, autant de douleurs sur autant de temps, comment supporter ça?
J'ai mal, j'ai peur, j'aimerai tellement que cela ne soit pas arrivé.
Je sais pourtant qu'ils ne sont pas loin...mais cela n'empêche pas de souffrir.
Asia

adèle

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #48 le: 19 octobre 2012 à 14:46:22 »
Bonjour Asia

Bien sûr que l'on frole la folie dans le deuil, et particulièrement dans le deuil multiple. Comment rester debout lorsque l'esprit et le coeur chavirent d'une perte à l'autre... Je ne sais plus si vous pratiquez le yoga, mais essayez de vous mettre dans la posture de la montagne et respirez profondément et longuement lorsque vous êtes assaillie.
Ce que vous traversez est affreusement difficile à "supporter" mais nos ressources sont infinies. Même s'il s'agit là d'une expérience dont nous nous serions tous bien passés, nous apprenons que nous pouvons "supporter" bien plus que nous pouvions l'imaginer.
Nous sommes là avec vous Asia.

Avec toute ma tendresse
Adèle


madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #49 le: 19 octobre 2012 à 16:59:35 »
Bonjour Asia,

Je peux comprendre à quel point ta souffrance peut atteindre son paroxysme parfois. Tu dois faire le deuil de quatre personnes à la fois, et les moments où tu prends vraiment la mesure de leur absence doivent tellement être déstabilisants que tu demandes si tu ne vas pas perdre la raison. Heureusement il arrive un moment où notre cerveau se déconnecte de cette pleine réalité pour éviter justement que nous sombrions dans la folie. Tu as suffisamment d'ouverture d'esprit et de coeur pour pouvoir malgré tout regarder autour de toi et sentir en toi la vie continuer, dans la nature, le sourire de ton enfant, le regard d'un élève, une conversation avec l'un d'entre nous sur ce forum, etc. La vie continue, elle circule partout autour de nous. Elle nous invite à profiter de moments, malgré notre perte. Si nous nous détournons de la vie, nous nous condamnons à être des morts vivants en attendant notre mort. En ce qui me concerne, je ne peux m'empêcher de vouloir être en pleine conscience que je suis vivante, tandis que ma soeur est ailleurs sous une autre forme. J'ai la chance de pouvoir encore vivre de beaux moments, et je fais du mieux que je peux. Parfois, malgré les 14 mois, je me laisse happer par sa mort. Et puis la vie reprend le dessus. Accroche-toi, Asia, tiens le coup. Ne t'oblige à rien. Laisse les mauvais moments t'envahir pour mieux les laisser partir.
J'espère que le we ne sera pas trop dur. Je viendrai faire un tour pour que tu saches que je ne suis pas loin…
Je t'embrasse,

Madâme

asia

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #50 le: 19 octobre 2012 à 18:45:49 »
Merci pour vos messages,

C'est tout à fait ça, parfois je suis happée par leur mort, c'est comme si d'un coup j'intégrais ce que je pense pourtant avoir compris; d'un seul coup j'ai une "vraie compréhension" de leur perte, je sombre alors tordue de douleur, puis je suis à nouveau comme flottant sur une douleur supportable, plus mentale. C'est étrange comme impression... Cette douleur est tellement lourde moralement et physiquement, j'ai l'impression d'avoir 100 ans.
Les enfants à l'école m'aident mais en même temps ils me font beaucoup penser à ma Lou, c'est pas tjs évident. Il y a heureusement ma fille qui est entrée au CP (elle est scolarisée dans mon école), j'essaie de profiter d'elle au maximum (on mange souvent ensemble le midi  :)).
Ce qui n'est pas évident c'est de trouver un truc à faire qui puisse remplacer ce que je faisais avec eux (j'allais tjs chez eux à la Toussaints)... Je crois que ma peine fait écho à ça, plus l'anniversaire de ma belle soeur qui arrive doucement...
Je continue la méditation de pleine conscience et j'essaie d'appliquer ça par petits moments au quotidien (me concentrer sur le souffle, les bruits, mes sensations...), ça apaise mais c'est maintenant mon tour d'être souvent entraînée par le sommeil.
J'ai commencé un autre Elizabeth Kubler-Ross "La mort est un nouveau soleil" qui me fait du bien...
De toutes façons, on ne peut pas échapper à cette douleur puisqu'elle est liée à l'amour, c'est juste qu'elle fait peur.

Je vous embrasse
Asia

madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #51 le: 19 octobre 2012 à 21:29:33 »
Bonsoir Asia,

Ton parcours de deuil ressemble beaucoup aux miens, avec cette sensation que l'on maîtrise puis ce vertige de la pleine réalisation et le retour à la maîtrise. Bref, les montagnes russes…Comme je te l'ai déjà dit, j'ai malheureusement l'expérience de deuils lourds avec la perte de mon père et de ma mère, plus leur accompagnement. C'est ça qui me rassure. Je me dis qu'au bout d'un temps qui varie selon notre attachement, nos croyances et notre vécu, l'équilibre revient. Donc j'essaie d'être patiente. J'ai fini le livre de Christophe André. J'ai énormément aimé. J'écoute ses leçons de méditation. Je somnole parfois, mais ça me calme, et c'est ce qui est important. Il faudrait peut-être que je relise La mort est un nouveau soleil. Je l'avais lu après la mort de mon père et il m'avait fait du bien aussi. Je vais fouiller ma bibliothèque, voir si je le retrouve.
Bon week-end à toi Asia, je te souhaite un moment de répit dans ta douleur. Profite bien de ta fille :)

Madâme

asia

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #52 le: 20 octobre 2012 à 09:29:11 »
Bonjour,

J'ai fait un rêve pas top. Je disais à une amie que je devias aller à Rennes aider ma belle-soeur et les petits car depuis la mort de mon frère c'était pas facile...Et là, d'un coup je me rendais compte de ce que je disais, du fait que j'avais oublié qu'ils étaient morts eux aussi...Je me mettais alors à pleurer...

Je crois que c'est le fait qu'ils soient tous morts qui est le plus dur à porter, c'est tellement énorme que cela semble impossible, exagéré comme dans un mauvais film. C'est vraiment le fait, de ne plus pouvoir partager ce qu'était mon frère avec sa femme et ses enfants... Je pense que pour eux c'est mieux d'être restés ensemble; ils n'ont pas à vivre ce que nous supportons. Je pense sincèrement qu'ils devaient rester ensemble...
Dans ce livre Elizabeth Kubler-Ross parle du chemin de vie, de la souffrance qui est un cadeau pour s'élever spirituellement...

Je te souhaite également un bon w.e  :)
Asia

madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #53 le: 20 octobre 2012 à 10:31:59 »
Bonjour Asia,

C'est vrai que le fait qu'ils sont tous morts ensemble est incroyable, comme s'ils avaient fini leur bout de chemin sur terre en tant que famille. Comme tu dis, ils n'ont pas à traverser ce que vous supportez. C'est ce que je me dis souvent pour ma soeur. Je sais qu'elle n'aurait jamais pu supporter ce que j'ai vécu avant sa mort, après son décès et maintenant. J'ai retrouvé le livre de Kubler Ross, et je l'ai relu d'une traite. Mon père ne l'avait pas lu, et j'ai retrouvé ce qu'il me disait quand j'étais jeune ado, que la souffrance nous permet de grandir spirituellement. C'est vrai pour peu qu'on se pose les bonnes questions, qu'on ne vive pas dans la haine et le ressentiment. Ce n'est pas facile de travailler l'acceptation, et pourtant c'est l'unique moyen de poursuivre notre route sans être dévasté.

Bon week-end Asia,

Madâme

adèle

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #54 le: 20 octobre 2012 à 12:26:09 »
Chère Madâme, Chère Asia

Il y a aussi cette phrase de Charles Juliet qui m'a beaucoup accompagnée et qui rejoint tout a fait Elysabeth Kubler-Ross "...et puis, au bout de tout ce magma entre souffrance et aveuglement, il y a une naissance. Naissance d’un nouveau regard, d’une nouvelle personne, plus éveillée et plus forte grace à l’amour vivant dans notre être profond".

Avant de devenir cette nouvelle personne, et je suis là pour vous dire que c'est vrai, que c'est possible et même assez incroyable, il y a la traversée épouvantable de ce magma. Vous avez mille fois raison Madâme, c'est en se débarrassant de la haine et du ressentiment que l'on évite l'effondrement et que l'on renaît.

Bon courage à vous deux, je vous embrasse
Adèle

madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #55 le: 20 octobre 2012 à 21:48:31 »
Bonsoir Adèle,

Je voulais te demander de qui tu étais en deuil, et surtout depuis quand. Ca fait 14 mois que j'ai perdu ma soeur, et je patauge encore. Je suis meilleure pour remonter le moral aux autres que maintenir le mien. Aujourd'hui, j'ai croisé ma voisine avec qui je m'entends bien. Nous les fréquentons depuis 3-4 ans. Elle m'a demandé comment j'allais (rapidement) et s'est exclamée sur le fait que ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas parlé (mi juillet…). Et puis elle a ajouté "tu t'es renfermée sur toi-même, non?" Oui, oui, je n'ai envie de parler qu'à des gens comme moi, endeuillés, qui essaient de s'en sortir, pas à des personnes qui se dépêchent de profiter et évitent de parler de la mort, ai-je pensé. J'en ai tellement assez parfois, je patauge dans le magma, comme tu dis. Je ne me souviens plus des délais pour être vraiment en paix. Il faudrait que je revisionne les vidéos de la troisième phase. Je suis déstructurée, et je trouve les gens creux et superficiels. Je leur en veux, et pourtant je sais que j'ai tort. J'ai l'impression de régresser…

Bonne soirée à toi Adèle et à vous tous, malgré tout. Désolée de te saper le moral Asia, parfois ça ne va pas et pourtant tu vois, ça fait plus longtemps que toi. il faut être patiente. Je pense que c'est ce traitement homéo qui me fait remonter ma tristesse refoulée pour ne pas ennuyer mon entourage…

Madâme

adèle

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #56 le: 20 octobre 2012 à 22:56:59 »
Bonsoir Madâme

J'ai perdu Oli, l'Homme de ma vie en septembre 2008, puis mon amie Sylvia en mars 2009, puis mon amie Martine ma soeur de coeur en mars 2010 puis ma maman en juillet 2010. Tous les 4 d'un cancer. il parait que cela s'appelle une "constellation de cancers". je les ai tous accompagnés, jusqu'au bout. Les accompagnements se mêlant au deuils, deuils que je ne pouvais pas vraiment métaboliser tant tout s'enchaînait, se chevauchait. Il fallait rester dans le présent pour les accompagnements, insuffler la vie dans ce qu'il y avait a vivre, aller chercher des ressources au fond du fond. Le plus terrible a été la mort de mon homme. Il n'y a pas de mots.
je me souviens avoir eu un premier déclic, comme quoi je commençais à VRAIMENT retrouver du gout à la vie, au bout de presque trois ans. Et là,  je me sens vraiment mieux depuis la fin de l'été. 4 ans après la mort d'Oli, et donc un peu plus de deux ans après celle de ma maman. L'accumulation des deuils a été longue à intégrer, à digérer, je ne suis pas un bon exemple, mon histoire est assez spéciale. je me suis faite beaucoup aider. J'ai eu le privilège d'être très accompagnée, par les vivants et par ceux qui étaient partis.
Alors tu vois, 14 mois, c'est peu très peu pour toi. Bien sur que tu es destructurée, tu as perdu un énorme repère et il faut te reconstruire. C'est long, il y a des regressions comme tu dis et j'en ai eu une énorme en aout dernier, je l'ai laissée passer, je n'ai rien fait que de rester...à rien faire. et puis ensuite ça a été beaucoup mieux. le deuil ce sont des vagues, qui te fracassent au moment où tu t'y attends le moins, tu crois que tu vas mieux, et tu te fais balayer. Mais ces vagues, elles perdent de leur force, avec le temps, elles sont moins nombreuses, plus rares, tu sais comment faire, lorsqu'elles arrivent, elles font moins peur, on les apprivoise.
Il n'y a pas de délais pour être en paix, mais des périodes d'accalmie, de plus en plus nombreuses, de plus en plus longues, qui peu à peu t'amèneront à la paix. Il faut être patient, très patient, s'obliger parfois à ouvrir ses yeux et son coeur pour ressentir la beauté de la vie, une vie dont notre expérience nous a montré l'extrème fragilité. La vie,la joie de vivre, elle revient en nous, presque malgré nous, il faut être ouvert à elle, et cela nous ramène à ce que tu disais hier, on est "ouvert" si l'on réussit à faire en sorte que les sentiments négatifs ne prennent pas trop de place.

Bonne fin de soirée Madâme, et que ton réveil soit un peu plus apaisé demain.

tendresses
Adèle

PS 14 mois après la mort de mon homme, je passais des heures assise sur mon canapé à attendre qu'il apparaisse au beau milieu du salon. L'incrédulité a durée très très très longtemps. Intellectuellement je savais qu'il était mort, mais mon coeur... il attendait envers et contre tout son retour.
 
« Modifié: 20 octobre 2012 à 23:12:44 par adèle »

asia

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #57 le: 21 octobre 2012 à 10:25:46 »
Bonjour les filles,

Adèle je suis désolée d'apprendre tout ce que tu as du subir. Je dois dire que je te trouve très courageuse...
Je te remercie d'être là pour nous malgré ta souffrance. Je me sens toute "petite" face à ta grande expérience (je ne trouve pas d'autres images désolée).
J'ai trouvé le mot "peur" dans ton témoignage, ce mot me fait du bien car je dois avouer que je suis terrorisée; c'est étrange cette peur de souffrir, j'avoue que je ne me trouve pas très courageuse. Parfois j'aimerai prendre des chemins de traverse pour arriver plus vite à l'arrivée mais je sais que cela ne se passe pas comme cela. Mais c'est tellement inhumain d'avoir à vivre ça, car qui peut comprendre à part nous...
J'ai un ami qui me demande parfois pourquoi je pleure et pourtant il sait, il sait que j'ai perdu une partie de moi; il pense que c'est à cause des quelques photos de famille qui sont sur mon frigo! Comme si on avait besoin de photo pour avoir envie de pleurer ceux qu'on a perdu et qu'on aime.

Madâme, je suis d'accord avec toi, je pense qu'ils avaient terminé leur chemin de vie. Ils avaient tout abandonné pour vivre selon leurs idéaux (moins consommer, plus aider les autres, vivre de l'échange, accouchement à la maison, éducation sans violence...) et surtout ils s'aimaient (c'était palpable) et étaient très unis. Ils ont eu leur accident seuls sur la route; à un moment ils sont partis dans le décor au seul endroit non sécurisé de la route, seul endroit où on ne pouvait pas les sauver... C'est étrange... Ce qui est dur c'est qu'ils sont morts sur la route des vacances qui devaient tous nous réunir; on devait se rejoindre dans une maison en Bretagne. Ma mère devait retrouver tous ses enfants (nous sommes 3) et tous ses petits enfants. On avait fait ça en 2011, c'était nos meilleurs souvenirs, on avait attendu toute l'année de pouvoir revivre ça, les glaces à la fraise, la mer, les pizzas, la pêche aux crabes...
Lorsqu'on se base de notre point de vue c'est atroce, mais si j'arrive à moins penser à moi je me dis qu'ils sont tjs ensemble de l'autre côté, ils continuent leur évolution dans l'Amour... J'imagine que je dis ça parce que pour le moment je ne suis pas trop mal...

Comme je n'arrive plus à lire de romans, je lis des choses qui me font du bien...
J'ai fini le recueil d'articles de David Servant Schreber, j'ai beaucoup aimé.
J'ai acheté un livre de Christophe André "sérénité, 25 histoires d'équilibre intérieur", et "l'éveil des sens" un livre sur la méditation de pleine conscience.

Bon dimanche, il est temps d'aller préparer ma semaine :(
Je vous embrasse
Asia

Hors ligne Méduse

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Re : perte d'une famille
« Réponse #58 le: 21 octobre 2012 à 13:46:24 »
N’est-ce pas, nos deuils nous amènent à nous préoccuper exclusivement de l’essentiel en abandonnant les futilités.
Je vous accompagne dans mes pensées
Méduse

madâme

  • Invité
Re : perte d'une famille
« Réponse #59 le: 21 octobre 2012 à 15:31:47 »
Bonjour Adèle, Méduse et re-bonjour Asia,

Avant de me mettre moi aussi au boulot, je voulais saluer Adèle et la féliciter pour le chemin accompli depuis maintenant 4 ans… Seule notre volonté de ne pas sombrer et d'évoluer peut nous sauver. Tu en es la preuve. Moi aussi je sais ce qu'est l'accompagnement de personnes malades ou accidentées, et je dois dire que cela nous prend autant d'énergie que le deuil à accepter, sauf que pour le deuil, on a définitivement compris que la personne est passée de l'autre côté. Moi, en ce moment, je me dis que mon travail de deuil se ferait plus sereinement, si je n'avais pas un mari persuadé que la seule façon de s'en sortir, c'est de profiter de la vie, "façon autruche", en cessant de se poser des questions, puisque nous n'avons pas l'assurance des réponses. Sa présence est parfois une entrave, surtout lorsque je vais mal et que j'ai droit à toutes sortes de propositions pour me changer les idées. Nous ne nous comprenons pas de ce point de vue là…Il me dit que je pense trop, que je cherche trop à savoir, etc. Je n'arrive pas non plus à lire des romans en ce moment. J'ai fini Méditer jour après jour, et je n'ai plus rien à lire!!Je peux reprendre d'anciennes lectures, mais j'ai plus envie de découvrir. Je vais donc m'inspirer des lectures d'Asia la prochaine fois que je serai dans une librairie :)
Je suis contente de te lire Méduse, j'espère que tu te maintiens. Qu'as-tu eu toi comme signe? Le seul signe que j'ai eu, c'est un rêve où ma soeur me serrait dans ses bras à me faire mal. C'est bien, mais ce n'est pas suffisant. J'aimerais quelque chose qui soit comme une révélation, mais je ne sais pas sous quelle forme en fait…
Bon, je vais travailler, mais je reviendrai ;)

Bon après-midi à vous,

Madâme