Bonjour Asia,
Un rêve qui vous amène à une belle conclusion : en effet vos aimés sont bien lovés au fond de votre coeur, c'est bien là qu'ils sont présents, qu'ils vous éclairent, qu'ils vous accompagnent vous et votre petite, qu'ils vous insufflent la force d'avancer en vous tenant la main à toutes deux. Car, à votre place, eux auraient souffert de la même manière que vous , aussi Ils sont à vos côtés, à leur façon à eud aujourd'hui, pour vous soutenir, soutenir toute votre famille.
Hier je n'aurais pas pu vous dire ces mots tant j'étais déchirée, désespérée et en larmes, 18 mois exactement après la mort de ma fille... j'étais seule, personne avec qui pouvoir en parler, inconsolable... incapable de m'accrocher à quoi que soit
J'ai tenté de reprendre la lecture d'un livre de Christophe André "les Etats d'âme" en pensant que cette lecture aurait surtout pu aider mon enfant, c'est trop tard pour elle et du coup je l'ai laissé à nouveau !
Vous qui pratiquez la pleine conscience, j'ai y trouvé un extrait de l'oeuvre de Pessoa : " l'Intranquillité" et j'ai relevé :
" [...]. Je me sens libre, comme si j’avais cessé d’exister et que j’en aie cependant conscience.
Je m’apaise, oui, je m’apaise. Un calme profond, aussi doux qu’une chose inutile, descend jusqu’au tréfonds de mon être. Les pages déjà lues, les obligations remplies, les faits et hasards de l’existence — tout cela s’est transformé en une vague pénombre, un halo à peine visible, entourant quelque chose de paisible dont je ne sais ce que c’est. Les efforts où j’ai placé, quelquefois, l’oubli de mon âme ; la pensée où j’ai placé, quelquefois, l’oubli de l’action — se transforment en une sorte de tendresse dépourvue d’émotion, une sorte de compassion |...]. Cela ne vient pas du jour doux et lent, tendre et nuageux. Ni de cette brise à peine ébauchée presque rien, à peine plus que l’air qu’on sent déjà frémir. Ni de la teinte anonyme du ciel, tacheté de bleu ici ou là, faiblement. Non, non parce que je ne sens pas. Je vois sans intention de voir [...].
et C. André d'ajouter : "moi aussi je m'apaise drôlement. Je sens tout mon corps qui respire, ça va jusqu'à mes orteils "
(Comme on aimerait y parvenir...)
Sans s'arrêter aux mots d'autant que c'est une traduction, la pensée qui s'en dégage semble refléter la difficile quête que vous menez, que d'autres ici mènent aussi non sans douleur. Je vous souhaite de réussir à faire en sorte d'être entourée de personnes à même de ressentir ce que vous traversez.
Force, paix et douceur à vous et à votre petite.