Bonjour Madame,
C'est vrai que j'aime beaucoup mon frère. Je dis bien j'aime, car je l'aime au-delà de sa mort. Cela peut paraître incroyable et peut réaliste mais en 30 ans je n'ai eu qu'une seule dispute avec lui lorsque nous étions enfants. Nous n'avions pas besoin de parler, nous avions juste besoin d'être l'un à côté de l'autre. La relation que j'avais avec lui je ne l'ai jamais eu avec personne d'autre.
C'est étrange mais depuis quelques jours je me sens "confiante" et "apaisée". Je ne sais pas si c'est normal? Et je dois dire que je redoute le retour de boomerang. Quand l'état dépressif va-t-il arriver? Attention, je ne dis pas que c'est la grande joie, loin de là, c'est juste que les crises de désespoir s'espacent. Je vis juste avec ma peine. Je commence p.e à l'apprivoiser?
Cela peut paraître débile mais j'ai refusé toute aide médicale "chimique", je me suis tournée vers les fleurs de bach et les huiles essentielles. J'ai l'impression que cela m'aide. C'est toujours g^énant de parler de ses croyances mais dans ma famille nous avons beaucoup recours aux magnétiseurs, barreur de feu... Mais je ne veux froisser personne avec ça.
Je lis aussi beaucoup et j'ai commencé la méditation. Bref, j'essaie de prendre soin de moi (on se raccroche à ce qu'on peut).
Je vais aussi mieux car j'ai eu le témoignage d'un gendarme qui est intervenu tout de suite sur l'accident; il n'a rien pu faire pour eux (la voiture commençait à bruler, il s'est brulé lui-même et a du être hospitalisé!) mais il a quand même dit qu'il n'y avait aucun son dans la voiture, ni pleurs, ni cris, rien. Ils étaient certainement déjà "partis" ou du moins sans connaissance, et ça c'est un grand soulagement. Je pense que cela nous aidera tous à nous reconstruire.
Je t'embrasse très fort Madame.
Je sais ce que c'est, en perdant notre frère ou notre soeur, on a perdu une partie de notre enfance et donc une partie de nous.
Je vais te dire ce que je me dis souvent, c'est que notre douleur c'est de l'Amour, c'est juste le revers de la médaille. On souffre parce qu'on les aime. Et ils le méritent.