Bonjour Grid
Ce n'est pas en tant que sœur que j'interviens mais l'histoire de ton frère m'a tellement rappelé celle de mon fils. En effet il aurait du avoir 13 ans cet été mais la vie en a voulu autrement. On lui a diagnostiqué un lymphome non hodgkinien en mars et il est parti fin avril après 7 semaines de terrible combat. La 1ere chimio avait plutôt bien fonctionné mais les effets secondaires ont été très important et alors qu'il commençait a récupérer physiquement et biologiquement un peu, que les médecins pensaient à commencer la cure suivant il s'est subitement dégradé, en 24heures seulement la vie l'a quitté, son cœur était trop fatigué par la maladie, le traitement, les transfusions et tout le reste.
J'ai juste eu le temps d'appeler son père au petit matin qui a laissé nos autres enfants à ses parents pour venir de toute urgence, ses parents devant venir avec les enfants l'après-midi. Tout a été très vite, à peine le temps de digérer la nouvelle, même pas de l'accepter, lorsqu'il était en train de partir j'ai juste envoyé un SMS à ma mère pour lui dire de venir, 10 minutes plus tard je lui annonçais qu'il était parti, mes parents étaient sur le parking de l’hôpital
Depuis ce jour je ne cesse de penser à mes autres petits qui n'avaient pas pu faire un câlin a leur frère depuis 7 semaines, j'aurais tant aimé pour lui et pour eux qu'ils puissent se voir une dernière fois ... Ils étaient si proches, il leur manquait tellement quand il était à l’hôpital ...
Ma fille est beaucoup plus jeune que toi, elle a 9 ans, elle semble plutôt bien gérer la disparition de son frère mais elle est suivie tout de même par la psychologue de l'hôpital, la même qui s'occupait de Tristan. Je ne sais pas si cela se fait aussi dans l'hôpital où était ton frère, cela se fait dans de plus en plus de services de cancérologie pédiatrique, les psychologues du service sont disponibles pour parler de tout cela. Ils s'occupent bien sur des enfants mais aussi des parents et des frères et sœurs, même majeurs. L'avantage c'est que comme ils s'occupent de toutes les familles de cancérologie pédiatrique ils ont l’habitude de ces situations, aussi bien durant la maladie que après.
Puisses-tu, à 20 ans, avoir gardé encore un peu de cette force extra-ordinaire qu'ont les enfants. Comme je les envie, comme ils sont courageux. Je le vois chaque jour avec les frère et la sœur de Tristan. Je t'envoie toutes mes pensées et mes encouragements. Tu as raison c'est injuste, surtout quand on pense qu'ils allaient mieux et que aujourd'hui chez l'enfant et l'adolescent ces maladies se soignent plutôt bien. Alors oui on se le demande tous, "pourquoi eux?", que l'on soit mère/père, sœur/frère, grand-mère/père.