Bonsoir Morphéus, bonsoir Asia,
Je partage deux points communs avec vous. J'ai perdu ma soeur (de maladie), et mon père des suites d'un accident de voiture (il est mort au bout de trois ans et demie, balloté d'hôpital en hôpital, pour "finir" dans un centre spécialisé pour les cérébro-lésés). Je constate que les propos sont les mêmes en ce qui concerne les circonstances des accidents. On ne sait jamais vraiment ce qui s'est passé, et cela nous obsède longtemps, avant de faire place à l'absence qui finit par occulter le reste. Ce que nous avons à apprendre, c'est vivre sans eux, et nous reconstruire petit à petit. J'ai bien sûr de l'avance sur vous, et je peux déjà vous dire qu'il est possible de vivre encore des moments de pur bonheur plusieurs mois après, mais que ces moments sont malheureusement entrecoupés de "retours de boomerang". Il faut aussi veiller dans notre malheur à ne pas oublier ceux qui restent et qui ont besoin de nous. Par exemple hier, c'était l'anniversaire de ma soeur, et avant d'aller se coucher ma fille de 10 ans et demie s'est mise à pleurer, et m'a dit "je crois que je suis comme toi, je n'arriverai jamais à faire le deuil de Tatie". Je l'ai prise dans mes bras, sans pouvoir parler, et en me disant qu'il fallait que je fasse attention à mes propos…La vie continue, pour nous, et ceux que nous aimons. Veillons à en prendre pleinement conscience. Souvent, je regarde autour de moi (j'aime beaucoup la nature, le ciel, la mer, les arbres, etc.) et je me répète ces mots "tu es vivante" plusieurs fois, en étant consciente de ce que ça implique. La vie coule encore en nous. Elle s'est arrêtée pour nos défunts, mais nous sommes encore là, et ne pouvons être des morts-vivants en attendant notre propre mort.
Bonne soirée à vous, malgré tout…
Madâme