FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => La perte d'un frère ou d'une soeur => Discussion démarrée par: arty le 14 juin 2012 à 17:41:07

Titre: Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: arty le 14 juin 2012 à 17:41:07
Il n'aura jamais 40 ans.
Nous étions proches, très proches. L'éloignement géographique faisait que nous voyions peu, mais étions si proches.
Il est parti brutalement. Ca a été sa volonté.
Et soudain la vie m'a fait basculé dans l'horreur absolue.
Aujourd'hui le moral est très instable, même si on pense à ceux qui comptent sur nous (enfants, neuveux, maman,...).
J'ignorais que l'on pouvait souffrir autant.
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: Izoux le 15 juin 2012 à 02:00:05
pardon ... je ne peux pas vraiment écrire pour le moment, peut-être cela durera-t-il longtemps. Mon petit-frère s'est tué à 58 ans le 29 mars 2011. Nous étions quatre, nous ne sommes plus que trois soeurs. Nous étions si proches, nous nous aimions tant, si solidaires. Mon chagrin est affreux, si affreux ... Mes soeurs et moi communiquons tous les jours ensemble, je ne pourrais pas sans elles ...

J'ignorais aussi que l'on pouvait souffrir autant ...
Je suis abîmée, dévastée, très fatiguée aussi. Sa souffrance est atroce à lire. Je voudrais le bercer ...

Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: angelik le 15 juin 2012 à 12:07:23
Bonjour Arty et Izoux
Moi non plus, je ne savais pas que l'on pouvait souffrir autant... Le suicide est un deuil particulier car il entraîne beaucoup de colère, d'incompréhension et de CULPABILITE. Je crois que c'est ce qui fait autant mal. On ne peut pas s'empêcher de croire qu'on aurait pu changer le cours des choses, à tort ou à raison.
C'était leur volonté mais peut-on parler de choix quand on ne voit qu'une solution ? pour moi, c'est un non choix. Mais je suis certaine qu'ils ne savaient pas à quel point cela allait nous faire souffrir, ils ne le voulaient pas, ils voulaient juste arrêter cette souffrance insupportable pour eux-mêmes.
Il nous faudra beaucoup de temps avant de pouvoir retrouver un peu de sérénité. Le livre de Christophe Fauré "Après le suicide d'un proche" aide à démêler un peu tout ce qui tourne dans notre tête sans arrêt et nous épuise autant (voir aussi vidéo de la conférence de Christophe Fauré sur ce site).
Je ne vous donnerez pas de conseils car j'ai déjà bien du mal à m'en sortir moi-même mais seulement vous dire de prendre un jour après l'autre et de prendre du temps pour vous, se reposer et pleurer autant que vous en ressentirez le besoin. Se faire aider me paraît aussi indispensable après un suicide.
Mon fils n'aura jamais 20 ans... mais dans mon coeur, il reste là à veillir comme s'il était près de moi.
Chaleureusement à vous
Corinne
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: Izoux le 17 juin 2012 à 03:11:29
Je passe; je lis, souvent je ne dis rien.
Raconter ce qui s'est passer n'est pas pour maintenant.

Je voudrais revenir sur un mot : culpabilité. Beaucoup de gens, là où je vis, lorsqu'ils ont appris, ont employé ce mot parmi les premiers sinon le premier. Je n'ai éprouvé à aucun moment de culpabilité. Nous étions là, ses trois soeurs, nous nous sommes toujours parlé, dit notre amour les uns pour les autres, expliqué nos vies, nos difficultés, nos souffrances, nos joies. Chacun d'entre nous a mené sa barque tel qu'il l'a pu, différemment, lui dans une recherche éperdue de l'amour, à commencer par celui de sa mère. Plus fragile, nous le savions mais il tenait debout.
C'est sa décision, personne n'y aurait rien changé. Oui des indices mais comment les entendre jusqu'à les croire et lui dire "tu ne te fais pas cela, tu ne nous fais pas cela". Il a dit "tout est prêt pour le jour où je déciderai que cela suffit". "Arrête ... ne dis pas çà ... nous sommes là". Et c'était beaucoup plus proche, imminent, décidé que ce que nous aurions pu imaginer si jamais on peut imaginer quelque chose d'aussi terrible.

Non, pas de culpabilité. Un chagrin qui me colle aux semelles, à ma vie au quotidien, à mon réveil, lorsque je m'endors, sans cesse présent et qui me ravine. A tout jamais changée jusque dans mes os, mon âme, mon regard sur les autres, la nature, le lien social, mon visage. Plus jamais de paix, de grandes difficultés à être heureuse lorsque je l'étais avant. L'aurait-il fait s'il avait su l'affreux chagrin et ses conséquences pour tous ceux qui l'aimaient, ses soeurs, ses deux filles ? Je crois que c'était inconcevable d'y penser pour lui. Au-delà des autres, plongé. dans une souffrance insoutenable dont les autres s'absentent.

Le chagrin, la place des uns et des autres au sein de la famille qui vacille puis s'écroule. Je ne suis plus l'aînée, mes soeurs ne sont plus "petites", nous sommes trois soeurs dans un jardin saturé de couleurs, de lumières, éblouies, aveugles, boiteuses, béquille l'un des autres.

Perte d'équilibre. "J'ai perdu l'équilibre" dit l'une de mes soeurs qui a été sujette a de terribles vertiges la clouant au sol, terrorisée. Syndrome post-traumatique. J'ai entendu des semaines durant une porte en fer claquer violemment et aussi des journalistes des JT annoncer les nouvelles dans un brouhaha dont aucun mot n'était compréhensible. J'ai su tout de suite que c'était des bouffées délirantes, des hallucinations auditives. Alors décrypter. La porte qui claque est celle en fer de la cave de mon enfance. Mon frère la claque et s'absente pour toujours. Les JT annonçant les nouvelles, c'est LA nouvelle : "c'est Pascal, il est mort". Mon hurlement d'animal. Ce pieu planté dans le coeur et l'atroce douleur. Les symptômes se sont espacés, très présent lors d'un voyage en Asie en janvier/février 2012, devenant de plus en plus rares à mon retour en France. La porte claque encore de temps en temps.

Un blanc total. On dit "j'ai un blanc". Oui c'est blanc, aucun souvenir. On fouille sa mémoire et rien, même pas un son, une odeur, une matière, rien. Cela m'est arrivée une fois et ne s'est pas reproduit.

Je ne suis pas croyante, je n'ai pas de foi sinon dans ce que nous avons à faire les uns pour les autres au cours de cette vie terrestre. J'ai toujours pensé qu'il n'y avait rien après la mort. C'est désespéré et désespérant mais c'est aussi une qualité et une philosophie de la vie.
Pourtant Pascal vient me voir, me fait signe. Lors de rêves où il est de plus en plus "éthéré", incolore, tourné vers un ailleurs même s'il me parle, est à mes côtés dans ces rêves . Il s'éloigne, nous quitte peut-être. Mes soeurs font les mêmes rêves. d'autres signes dont je parlerai.
3h du matin, il faut que  je dorme. Antidépresseurs, la moitié d'un somnifère, un anxiolytique. Je refuse tout médicament me transformant en légume, me laissant inerte sous ma couette. Si un jour, je suis submergée, je me ferai hospitaliser, je suis allée au CMP et j'ai dit, je peux y aller n'importe quand, c'est ma barrière de sécurité.

Merci Angelik  :)
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: Claudahoa le 17 juin 2012 à 07:36:46
Bonjour Izoux,

Je viens de lire ton message plein de vérité,de douleur,d'amour pour ce frère qui n'a pas réussi à s'accrocher davantage à la vie.A travers tes mots je peux voir la douleur de mes enfants surtout deux qui ont perdu leur petite soeur,morte comme ton frère.
Partager avec nous ce deuil qui fait si mal te permettra sûrement de te sentir moins isolée et à nous mères de pouvoir être à l'écoute de nos autres enfants qui pour les miens voulant me protéger ne s'autorisaient pas de dévoiler leur souffrance devant moi.
Une amie m'a offert un livre sur le deuil des frères et soeurs si tu veux je te communiquerai ses références il peut être aidant , dans ce chemin de vie qu'il te reste à parcourir, pour un peu plus de sérénité.J'ai beaucoup perdu pour exprimer ce que je ressens,ce que je veux dire, moi pour qui écrire ne posait aucun problème !Quand ma fille est décédée je marchais pieds nus sur les cailloux,je ne sentais rien,pendant des mois j'ai rêvé tout noir,je n'ai vu qu'une fois ma fille dans mon sommeil,elle était dans son cercueil...
Tendrement
Claudia
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: mamita le 20 juin 2012 à 23:36:42
Bonsoir Yzoux,

Ta douleur de soeur, la place vide dans la famille ... que c'est dur à vivre !

Quand Antoine est mort, son frère âgé de deux ans de plus, m'a dit :"je me sens bancal maman, maintenant", il souffre atrocement du départ de son petit frère ... il a eu lui aussi des symptômes d'angoisse terribles.

Souvent l'entourage ne prend pas cette douleur de frère ou de soeur en compte ; j'essaie d'écouter la douleur de mes autres enfants, ils ont "mal" eux aussi du manque de leur "petit frère" même à 37 ans c'était leur petit frère.

Je t'envoie des pensées chaleureuses

Marithé
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: Claudahoa le 21 juin 2012 à 07:59:39
Bonjour à tou(s)tes,

La douleur des frères et soeurs est d'autant plus difficile à vivre que l'entourage a tendance à dire à ces derniers "Il faut être fort pour ta maman,ton papa!"A la mort de leur petite soeur(un an ,hier) mes enfants ont été admirables surtout les deux du milieu,le troisième a malheureusement maintenant la place de dernier.Ils ont lu à l'église le jour de l'enterrement,ils ont porté le cercueil de leur petite soeur,ils ont donné au-delà pour ce qui parait humain par amour pour leur petite soeur,par amour pour moi,leur maman sans écouter leur immense douleur!Un jour ma fille aînée m'a dit"Maman tout le monde pense à ta douleur,c'est normal elle est horrible mais nous qui pense à la nôtre?"Nous regardions les lettres de condoléances et très peu avaient une pensée pour eux.Ce jour-là j'ai compris qu'ils fallait les aider à exprimer leur énorme chagrin, qu'ils voulaient m'épargner leur souffrance sous une apparence de "nous çà va maman!"Depuis j 'essaye à mon tour de les protéger....

Tendrement
Claudia
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: arty le 24 août 2012 à 14:37:04
Chère Claudahoa,

Ce que tu a écris me touche énormément. Depuis le départ de mon petit frère, il est vrai que beaucoup d'attention sont focalisées sur ma Maman et mes neuveux, et c'est normal. Perdre un fils ou un papa est insupportable et je suis le premier à les soutenir.
Au fur et à à mesure, on met son propre chagrin en retrait pour s'occuper des autres. C'est en découvrant ce site il y a quelques mois que j'ai lu un article qui semblait raconter ma propre histoire. Celle d'un frère ainé qui a perdu son unique frère 2 ans plus jeune que lui.
Depuis le décés de notre Papa il ya quelques années, nous nous étions encore plus rapprochés, alors que nous l'étions déjà. Nous nous protégions mutuellement, nous soutenions et passions des moments de détente extra avec nos fils. Les vancances que je viens de passer ont un gout très amer. Ce sont les premières sans lui, alors que l'été était synonyme de retrouvailles familiales. Revenir sur des lieux de joie passée a pu être très douloureux.
Désormais la vie continue, mais avec un sentiment d'indifférence à mon égard car peu de personne s'inquiète de la douleur d'un frère. Je n'en veux à personne mais je vie des moments d'incompréhension et finalement de solitude qui sont pesants. Pour le moment ma mère est centrée sur sa peine. J'ai mal pour elle qui est en plein déchirement physique suite à la perte de son fils. J'espère qu'un jour elle se retournera un peu vers moi.
Titre: Courage
Posté par: madâme le 24 août 2012 à 16:29:44
Bonjour Arty,

Je viens de lire ce fil. Je ne l'avais pas lu au départ à cause du titre. Je pensais que ton frère était beaucoup plus jeune, et toi aussi. Une phrase a retenu mon attention "j'ignorais que l'on pouvait souffrir autant". Moi aussi et pourtant j'ai perdu ma mère et mon père il y a déjà plusieurs années. J'ai perdu ma soeur unique d'une horrible maladie auto-immune. Sa fin a été un calvaire, indescriptible. A tel point que le maître de cérémonie des pompes funèbres a refusé que le cercueil soit ouvert…Mais j'étais là avec elle quand on l'a "débranchée", donc je savais. Je souffre du manque, comme toi, parce que j'ai perdu ma première famille. Même si j'en ai fondé une autre, le manque est là, quotidien. Mais je m'efforce pour ceux qui m'aiment, et pour ma soeur qui a tant souffert de profiter de la vie, dès que je le peux.
Je te souhaite beaucoup de courage dans ton chemin vers l'apaisement.

Madâme
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: Claudahoa le 24 août 2012 à 21:54:46
Bonsoir Arty,

Une amie m'a offert un livre concernant le ressenti des frères et soeurs à la mort d'une soeur ou d'un frère,je l'ai prêté mais je vais bientôt le récupérer et je te communiquerai le titre,peut-être pourras-tu le proposer à ta maman car moi il m'a éclairée sur la douleur de mes enfants et depuis nous partageons ce deuil plutôt que de le vivre séparément.J'ai pris conscience que pour eux tout était tellement douloureux car ils avaient en plus peur de me perdre car oui c'est vrai je n'ai pas gôut à la vie mais désormais je pense fortement à eux et cela me raccroche.Essaie de parler à ta maman,de pleurer avec elle peut-être et de parler de ton frère à travers des souvenirs communs,nous cela nous fait beaucoup de bien.Je sens que mes enfants ont à nouveau des projets, dans le quotidien ils intègrent leur petite soeur et cela me semble positif.C'est vrai que les frères et soeurs sont les oubliés et il leur ait demandé de soutenir leur maman,cela s'est beaucoup vu dans les condoléances que nous avons reçus et ma grande m'a même dit" qui se soucie de nous",à l'époque j'étais incapable de répondre moi mais maintenant je leur demande comment ils vont,comment ils avancent et je leur dis de devenir un peu égoïstes et de penser à eux.Cette tragédie a renforcé notre communication même si nous nous sommes toujours dit que nous nous aimons et que je leur ai toujours demandé de tout faire pour être heureux!
Je t'embrasse tendrement
Claudia
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: angelik le 29 août 2012 à 11:51:35
Bonjour à tous
Comme je vous comprends, mon fils aîné (25 ans) ne va pas bien du tout depuis la mort de son frère. Il essaie de se montrer fort mais je sais qu'il craque régulièrement. Lui aussi a eu une adolescence difficile et commençait à se stabiliser quand tout a basculé. Aujourd'hui, il est toujours dans la colère et je crois aussi qu'il a tendance à boire un peu trop. ça me fait peur et je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Il ne veut pas consulter et accepte seulement de prendre un petit anxiolytique de temps à autre.
Le plus jeune (13 ans) semble aller bien mais s'identifie à son frère parti, il s'habille comme lui, et l'imite. je lui ai déjà expliqué qu'ils sont deux personnes distinctes mais peut-être qu'inconsciemment il veut remplacer son frère pour nous consoler. Il ne veut pas en parler du tout, ni à moi ni à un professionnel.
Les frères et soeurs souffrent autant que nous, je le sais mais comment faire pour les soutenir quand on a bien du mal à avancer soi-même.
Tout ça est bien compliqué et je me demande comment on va s'en sortir dans le futur...
Chaleureusement à tous
Corinne
Merci Claudia pour ton petit mot, moi aussi je pense à vous tous les jours et savoir que nous ne sommes pas seules aide à tenir
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: madâme le 29 août 2012 à 13:06:05
Bonjour Corinne et tous les autres,

Tu te demandes comment on va s'en sortir dans le futur. Je crois qu'on va faire comme les amputés. On se reconstruira petit à petit sans notre membre. On trouvera une façon de continuer à avancer sans lui, tout en étant conscient chaque jour qu'il est définitivement parti. Je prends conscience d'ailleurs à ce moment de toute la symbolique de l'expression "membres de la famille". Comme je l'ai déjà dit ailleurs, nous serons à jamais pénétrés de la présence absence de nos Aimés partis. Et il nous faudra accueillir avec reconnaissance les moments de joie que nous vivrons malgré tout, et accepter les moments de chagrin sans nous culpabiliser par rapport à notre entourage ou nous-mêmes. Hier a été une journée de joie avec une amie et ma famille. Ce matin j'ai sangloté au téléphone avec une amie de Carole qui prenait de mes nouvelles après plusieurs mois. Mon désespoir était intact, comme au premier jour. Puis les pleurs ont cessé. Aujourd'hui sera une journée sans. Je l'accepte. Et je remercie la personne à l'origine de ce site qui me permet de partager.

Chaleureusement à toutes les Mamans qui interviennent, mais aussi à tous les frères et soeurs dont la douleur ne doit pas être sous-estimée.
Nous tenons maintenant le flambeau, et nous devons d'avancer et de vivre pour nos égaux qui ne sont plus.

Madâme
Titre: Re : Mon petit frere a choisi de partir
Posté par: sofiana le 08 novembre 2012 à 10:32:22
Bonjour à tous,
Je suis ,comme vous tous ,une soeur qui a vu son seul frère faire le choix de partir pour un ailleurs sans douleur...A 50 ans il avait comme on le dit si stupidement tout pour être heureux, ce qui le rongeait encore plus de ne pas l'être...Je peux citer pêle mêle ce que nous connaissons tous après un suicide: hébétitude, hallucination, abattement, angoisses et idées en boucles, incrédulité, souffrance à en hurler, perte de tout repère,actes réalisés en aveugles, sourds et muets, culpabilité, horreurs et questions sur l'après quand la foi religieuse nous a quittés,colère de se sentir abandonnés dans des périodes de vie parfois difficiles par ailleurs...Nos émotions vont et viennent selon un baromètre imprévisible...J'ai puisé du réconfort à la lecture de la philosophie car le suicide c'est décider de mettre fin à sa vie mais vivre sans bonheur et sans joie, souffrir chaque seconde qui passe, ne jamais voir la fin d'un chemin de croix, est-ce cela vivre? Je connais la dépression et je connais la lumière d'en sortir.Mon frère est trop longtemps resté dans ses ténèbres et sans doute a-t-il cru trouver l'apaisement...C'est la seule chose qui doit nous permettre de souffrir moins: nous leur avons donné tout notre amour, nous avons essayé de leur insuffler toute notre énergie mais cela n'a pas suffi... Aujourd'hui, mon frère n'est plus là, ma mère me quitte peu à peu emportée par une maladie d'Alzheimer, mon père se psychiatrise...Ma famille originelle n'est plus depuis le geste de mon frère...mais je pense toujours au plus beau des cadeaux de ma vie: mes filles qui sont là ,témoignages que nous devons vivre aujourd'hui au plus fort ,ce qui reste de beau dans nos existences car dans toutes les ruines d'une destruction on trouve de quoi reconstruire avec de l'amour...
Continuons de croire en la vie malgré nos peines et nos douleurs car le temps qui passe avance inexorablement et nous permet aussi de guérir...Courage à tous