Bonjour Mo-Ma,
Le choc de perdre brusquement,
si violemment,
un membre de la famille adoré,
c'est tout simplement atroce.
Les "gens" n'imaginent pas l'effet-retard qui résonne si longtemps, longtemps en nous ...
Je me souviens avoir vu une "bonne copine" qqs semaines après le suicide de mon jeune neveu de 14 ans ... je pensais qu'elle comprendrait "un peu", vu qu'elle a mis au monde 4 enfants ... je la revois six mois plus tard, elle me demande comme si rien n'était "ça va?" en s'attendant à m'entendre raconter des carabistouilles comme "avant", mais moi, ÉVIDEMMENT je lui réponds "toujours traumatisée par la mort de mon neveu" ... et j'ai bien vu sa surprise, elle ne COMPRENAIT PAS ! Incroyable mais vrai ...
J'ai immédiatement senti que cette tragédie m'avait rendue comme soudainement étrangère à la vie "normale" ...
Rien que faire les courses au supermarché, action symboliquement ordinaire, ça me choquait terriblement, de sentir la fin du monde au fond de moi, de me sentir en rupture totale par rapport aux apparences ...
Des personnes ont même été jusqu'à me féliciter d'avoir perdu du poids, comme si c'était une preuve de bien-être, de rebond ... tu parles ...
Enfin, ma pauvre Mo-Ma, tu peux t'exprimer ici tu seras comprise d'autant plus que les événements sont très récents ...
Moi je pense encore quasi tout le temps à mon neveu et aux siens, et pourtant on va vers la date des 5 ans ... et tant pis pour ceux que ça gêne !
Avec le temps on pense à eux AUSSI dans des moments plus sereins, mais cela reste compliqué, oui ...
Les circonstances d'un décès nourrissent aussi des sentiments d'injustice particuliers, le fait qu'on ait volontairement violenté ta petite sœur est révoltant, je comprends qu'il te soit très difficile de contenir la souffrance ...
Bien amicalement et solidairement, Martine.