Bonsoir,
Je reviens sur ce fil car mon rapport au temps me semble de plus en plus "différent" d'avant. Pour calmer mes angoisses, j'essaie de vivre l'instant présent à fond, c'est vrai que j'arrive à mieux me concentrer pour certaines choses, par exemple je profite mieux des gens que j'aime, je suis plus présente avec eux, à leur écoute à 100 %. Mais voilà, que comme dirait Madâme, comme un retour de boomerang, un de mes fils a réussi la 1ère partie du concours de médecine, je n'avais pas fermé l’œil de la nuit en l'attente des résultats, il m'a téléphoné tellement heureux, j'étais contente pour lui et les larmes sont arrivées sans crier gare, me disant qu'il en prenait pour 8 ans , qu'il venait de sacrifier 2 ans de sa jeunesse pour ce fichu concours et que de toute façon pour Fred c'était tellement trop tard. Bien sûr que je suis contente pour lui, mais à nouveau comme au début, ce vertige de l'avenir, cette sensation que la mort rôde, qu'elle nous tombera à nouveau dessus sans crier gare alors qu'il faut profiter à 200 %... enfin bref, tout se bouscule , je me sens déséquilibrée peut être comme à dit Victor Hugo " et nous sommes encore tout liés l'un à l'autre, elle à demie vivante et moi mort à moitié", je me pose beaucoup de questions sur l'après, n'ayant guère de références religieuses solides, le fait qu'elle soit "vivante" ailleurs s'impose à moi, mais très terre à terre , je me demande si ils ont une notion du temps justement devant eux, ayant l'éternité devant eux, des lieux si ils peuvent aller partout ....
Voilà, je veux juste rajouter que je ne pense pas qu'à ma Fredele, mais à toutes ces personnes lourdement malades qui mettent tant d'espoir dans la médecine, mais chaque maladie guérie laisse la place à une nouvelle, c'est un travail sans fin, alors faut-il s'y atteler ou accepter ...
J'espère ne pas vous empêcher de dormir, il faut que je retrouve une citation de Christian Bobin, qui disait ranger ses angoisses dans une valise sous son lit, l'ouvrir de temps en temps et trouver un petit arbre en fleurs.
Annele.(j'espère que vous avez compris quelque chose à mon charabia mais fallait que j'écrive)