Il y aura bientôt un an que mon petit frère est parti brusquement début mai, alors que rien ne laissait prévoir cette issue fatale, même lui quand il a téléphoné. C'etait vendredi : "je ne suis pas inquiet, petite anesthésie et je ressors le soir même".
Il n'est pas ressorti, il est tombé dans le coma suite à une hémorragie et est mort le dimanche, laissant femme, enfants et famille complètement sous le choc.
Je n'oublierai pas cet appel en inconnu à minuit, bien sûr, je ne me doutais de rien, puis le samedi ma belle soeur qui m'apprend qu'il est dans le coma, à l'autre bout de la planète.... l'angoisse, je prends un billet d'avion, me dis qu'il faut que je l'apprenne à notre mère, à sa fille aînée, et alors tout s'est enchaîné, et je n'ai pas pu partir à temps pour les obsèques. Pas vu mon frère une dernière fois, mal de ne pas être avec eux.
Lui qui s'était battu contre un cancer pendant 4 ans, lui qui aimait ce pays qui le lui rendait bien, et voilà que le guerrier était à terre, c'en était fini. Plus de frère en plus d'avoir perdu un fils l'année d'avant.
On perd aussi une partie de soi lorsqu'on perd un frère, une soeur. Une partie de son enfance, une partie de ces liens qui se font et se défont au fil la vie. Souvent je pense à lui car je n'ai pas pu ramener ses cendres, je me culpabilise pour notre mère et ma nièce qui comptaient sur moi, mais je n'ai pas pu le faire à cause de divers problèmes financiers, administratifs.
Et puis c'etait trop tôt, le dernier de ses enfants est un jeune ado à qui je n'avais pas envie de faire du mal, un deuxième deuil.
C'est trop. Avec ma belle soeur et l'accord de ma mère, on s'est dit qu'on se donnait un peu de temps. Mais voilà, un an dans quelques jours........peut être que nous déciderons tous ensemble de jeter ses cendres dans cet océan qui nous sépare, ou peut être de cette réserve où vivent les colibris qu'il aimait tant photographier..
Pour toi petit frère que j'aime tant, petit frère qui est par delà l'océan, petit frère patient, petit frère très fort, que la maladie ou l'incompétence a tué. Tu es à jamais dans mon coeur et il me plaît à penser que tu voyages avec mon fils, ton neveu sur un grand voilier yout blanc qui file au gré des vents sur l'océan de nos pensées. A bientôt matelots!
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