Merci Yacine,

J'aurais aimé lire cet article plus tôt, juste après la mort de ma soeur. J'ai tellement souffert de l'impression que sa mort était minimisée par rapport à d'autres pertes, même sur ce formidable forum. C'est bien pour ceux dont la perte est plus récente, mais pour nous aussi les endeuillés de plus longue date, parce que cet article nous montre bien que nous avions raison sur notre ressenti par rapport à cette perte irremplaçable. Il faut se battre pour que les frères et soeurs endeuillés cessent d'être les "parents pauvres"du deuil. Je me bats pour cette reconnaissance depuis bientôt 22 mois, et je continuerai. Cet article y contribuera aussi 

Merci Yacine pour la référence à cet article.
Il est tellement vrai que, conjointe restante, épouse devenue "veuve" (que je n'aime pas ce mot !) nous restons prisonnières (et prisonniers, pardon pour mes "confrères" endeuillés), de nos ressentis et qu'il n'est pas facile de penser aux autres de la même famille.
Il est difficile de tendre la main pour donner alors que nous la tendons pour recevoir.....
Cela va m'aider je pense à mieux comprendre les "non-dits" et les silences de mes beaux-frères malgré mes tentatives pour les faire parler à leur tour !

Catherine
"coeur"
"tenir, toujours tenir !"

Madâme,
comme tu as raison, je crois que tu as trouvé le terme exact que je recherchais

Il nous faut
apprivoiser l'absence
apprivoiser la douleur
apprivoiser la plaie qui est en nous
apprivoiser le quotidien
apprivoiser la vie qui se poursuit AUTOUR de nous
et, malgré ce que nous souhaiterions pour certains d'entre nous, apprivoiser la vie qui EST en nous.....
et qui s'impose à nous ......

Pour eux, pour leur souvenir, pour la fierté qu'ils peuvent avoir de nous voir "sur"vivre à leur départ !

Bises
Catherine
"coeur"

C'est fait sur FdB !
Bises

Bonjour à vous,

Comme je te comprends Nad! Je crois entendre ce que j'ai entendu quand j'ai perdu ma soeur... J'ai eu droit à "heureusement que tes parents sont décédés, comme ça ils ne connaîtront pas çà..." Ou "tu as la chance d'avoir un mari et des enfants". Et puis, très très vite, je n'ai plus rien entendu, le deuil d'un frère ou d'une soeur se faisant naturellement plus vite (tout semble en effet bien simple et hiérarchisé). De même pour notre ami de 87 ans qui se meurt à petit feu dans un hôpital mouroir, et dans l'indifférence ou l'agacement du personnel soignant, ai-je eu droit à "87 ans, oh il a quand même bien vécu!" Hiérarchisons, hiérarchisons". Je préfère tellement entendre que c'est toujours dur d'accompagner quelqu'un qui souffre, et de perdre un être cher, quel qu'il soit. Mais seul ceux qui ont déjà traversé l'épreuve du deuil et qui mettent leur expérience à profit pour faire preuve d'empathie, savent trouver les mots authentiques.

Bon courage à toi, Nad. Soyons tous plus que jamais, solidaires!!!

Madâme

Comment faire ?
Donnez-moi votre avis SVP.
Mon coeur était l'ainé de 5 garçons.
Les 4 qui restent, mes beaux-frères donc, réagissent totalement différemment et pourtant de la même façon.
En fait, aucun ne me demande directement comment je vais et si j'ai besoin de quelque chose.
Seule une belle soeur prend soin de moi, me téléphone régulièrement. J'ai un contact très fort avec elle depuis la disparition de mon mari. Je sais qu'elle fait le lien entre moi et son mari qui, je sais, souffre de la disparition de son frère aîné étant lui-même le dernier de la famille et mon mari était son parrain !

Je sais que si j'ai besoin de quelque chose, il suffit que j'appelle.

Je (re)prends auprès d'eux la place qu'avait mon mari en s'occupant de ses parents.
Mes beaux-frères ont même l'air de vouloir se reposer sur moi pour tout ce qui est paperasse de mes beaux-parents !

Je crois voir, lorsque je rencontre mes beaux-frères, un certain malaise en ma présence. Il est vrai que je leur rappelle ainsi la disparition de l'aîné. Ils me parlent peu.

J'ai toujours dit que c'ést une famille de "taiseux" comme on disait autrefois dans les campagnes.
Mais à ce point-là !

Dois-je les aider à sortir de leur mutisme ? Dois-je leur parler de leur frère ?
Il est vrai que, pour moi, j'en aurais tant envie. Ce serait le rendre encore un peu vivant !
Dois-je écouter mon coeur et aller de l'avant (comme je fonce à chaque instant) ?
Dois-je laisser couler le temps au risque de creuser un fossé ?

J'ai comme une impression de malaise, d'abcès.
Mais je me trompe peut-être car je suis beaucoup à vif même si je ne le montre pas forcément.
Peut-être pensent-ils que je ne pleure pas assez leur frère ? Ils ne me voient pas !
Ils ne voient peut-être que quelqu'un qui mène une vie "normale", faite de rencontres, de rendez-vous, de sorties ?

Ils ne voient pas les efforts que je fais et l'énergie que je dépense !

S'il vous plait, donnez-moi votre avis.

Merci de ton aide Asia,
Je pense comme toi que mes beaux-frères ont peur, peur de craquer tout simplement, peur de me faire de la peine, peur de faire face à une culpabilité certaine (l'un n'a jamais voulu venir le voir à l'hôpital, ni les derniers mois).
Quand je les  rencontre, et je provoque les rencontres, je glisse souvent un mot, une phrase concernant Jean. Il a dit ceci, il a fait cela, il pensait ainsi, etc...
Je vois les visages se fermer, et l'un d'entre eux quitte la pièce, me laissant avec sa femme et ses enfants s'ils sont là.
Je sens que j'indispose. Que ma conversation devient non "ententable".

Pourtant, aujourd'hui j'ai eu besoin d'un conseil internet. L'un de mes beaux-frères, justement celui dont je viens de parler, est spécialiste des ordinateurs et imprimantes.
J'ai envoyé un message sur son portable.
Lui qui répond rarement, m'a rappelé très rapidement : "qu'est-ce qui t'arrive Cathy ?"

Sensation bizarre. De faire partie de la famille, certes, mais qu'il y a un sujet tabou !
Pourtant, ils sont tous contents que je prenne la relève auprès de leurs parents et même me laissent m'occuper de tout ce qui est paperasse, ce qui n'est pas facile avec ma belle-mère. Il semble qu'elle accepte que je mette le nez dans ses affaires. en ce cas, je suis la seule belle-fille qu'elle tolère pour cela.

Tu vois, les histoires de famille continuent....

Dans mon métier, dans le secteur médico-social, on parle de génogramme. L'histoire des familles et les interactions entre les différents membres.

On est en plein dedans.....

Bises à toi.