Bonjour,
J'étais venue par hasard sur ce site il y a un an et demi à peu près...J'étais en train de surmonter enfin le décès de ma sœur Christelle, elle s'est suicidée il y a 8 ans et demi...
Les 8 ans qui ont suivi son décès, je ne sais pas comment j'ai réussi à survivre....La personne qui m'a le plus aidée, avec qui nous nous sommes soutenus et portés à bout de bras, mon frère Bruno, est décédé il n'y a même pas trois semaines... Après des années de souffrance et de tentatives de suicide, il allait relativement bien, compte tenu d'ou il revenait...Il avait trouvé une sorte d'équilibre, de joie de vivre. Et le 9 avril, je rentrais à peine du travail quand le commissariat m'a appelée pour m'annoncer son décès : crise cardiaque, 10 jours avant ses 39 ans.
J'ai mal à en crever, j'ai perdu mon petit frère, mon binôme infernal, mon seul pilier familial.
Avec qui en parler ? Nos "parents" (ou plutôt nos géniteurs) ont eu face à sa mort le même comportement que de son vivant : de l'indifférence, du mépris. Ils sont enfin débarrassés, au fond.
A part celui de ne plus jamais le revoir, je n'ai aucun regret : nous sommes allés tellement loin dans notre relation, que je n'ai pas de culpabilité, très peu de remords...
Quelque part, j'ai toujours su que vu son parcours, c'est de cette façon là que j'apprendrais son décès : jeune, trop jeune, soudainement...
Cette façon de mourir est un soulagement : vu ce qu'il avait morflé de son vivant, il est réconfortant de savoir qu'il est mort soudainement, sans avoir le temps de réaliser ce qui lui arrivait.
On s'était parlés une dizaine de jours avant sa mort, parlant de passer un weekend ensemble, de passer des vacances en Ardèche, à l'endroit que nous appelions le paradis. Le paradis en question, j'y suis retournée en effet, mais pour y disperser ce qu'il restait de lui.
Je n'ai personne à qui parler de tout çà. De cette douleur qui me bouffe, de ce manque. Il disait toujours que quand c'est lui qui partirait, nous aurions moins mal . Je lui disais qu'il se trompait. Même moi, je ne me rendais pas compte à quel point.
J'ai envie de prendre le téléphone pour dire "t'es là, j'ai mal". Il le faisait lui aussi, et d’être deux, çà nous rendait forts et nous faisait du bien. Je sais maintenant qu'on se relève de quasiment tout. Mais à l'instant, je ne peux pas m’empêcher de penser que sans lui, c'est trop dur.
Mais c'est lui que j'ai envie d'entendre, et il n'est plus là.
Je sais bien qu'il y a pire, comme situation, je viens de lire certains messages qui m'ont bouleversée.
Mais je sais aussi qu'il n'y a qu'ici que je peux exprimer mon chagrin.