Bonjour Melasulli et bonjour à toutes les soeurs et frères endeuillés du forum,
J'ai presque envie de te dire, Melasulli, que ces deux collègues ne valent pas la peine que tu t'y arrêtes. Elles doivent être malheureuses dans leur vie pour avoir agi aussi égoïstement. Mais tu dois les côtoyer au quotidien et c'est très lourd.
Moi, j'arrive à me dire que les gens, dans ces cas, ne valent pas la peine qu'on s'y arrête et je passe mon chemin. Quand on a aidé quelqu'un et qu'on a rien en retour lorsqu'on est soit même dans la peine, ça fait très mal. Mais qu'auraient-elles pu te donner ? Elles en sont incapables ! Ca sert à rien de ruminer, énergie perdue. En tous cas, c'est bien que tu te mettes en colère sur le forum. Là, les personnes comprennent.
J'ai perdu ma soeur l'année dernière. Je souffre beaucoup.
Je voulais dire à Madame, Asia, Lila, Germinou, Ange... que je pense souvent à elles. Moi aussi, un ouragan m'a changée. Je me trouvais déjà tellement différente car je n'avais pas eu une vie facile avant le décès de ma soeur.
Mais, comme madame, malgré ma peine, j'essaie de garder le sourire et l'envie de vivre pour moi, pour ma soeur et pour ceux que j'aime. J'avais tellement mal que j'ai songé à aller la retrouver. L'idée a été difficile à "ensevelir".
Céline, ma soeur chérie, m'aurait très mal accueillie là-haut !
On s'était fait la promesse mutuelle de s'occuper de nos enfants si l'une d'entre nous trois disparaissait. Et c'était une personne intelligente, aimant la lecture, les gens. Alors, si je ne la rejoignais pas, quel sens donnait à son départ ? En fait, les choses sont en train de se faire d'elles-mêmes. J'ai l'impression toujours d'être avec les gens mais toujours un peu à l'écart. J'ai l'impression de créer un malaise. Que,parfois, les gens sont génés.Moi aussi, je voudrais parler de ma soeur : de nos crises de fou rire, de nos apéros d'été sur sa terrasse, des chansons lors de nos soirées. Elle me demandait : tu peux chanter celle-ci ou celle-là ?
Comme tout cela me manque... J'en ai mal au ventre, au coeur.
Je suis instit. Je n'ai plus d'énergie comme avant et j'ai l'impression de mal faire mon travail même si les enfants, je pense, ne le ressentent pas. Peut-être qu'on ne peut pas être partout et que ça reviendra ?
Céline avait 48 ans. Elle s'occupait beaucoup d'aider les autres, ne serait-ce que par son travail. Elle disait souvent qu'elle ferait telle ou telle chose plus tard. Elle n'a pas pu.
Alors, je suis comme vous, la moindre petite chose me fait plaisir et je recommence à rire. Nous vendons notre maison (ma soeur était une des seules à approuver ce projet). On en achète une moins belle mais c'est pour nous faciliter la vie au quotidien. Je veux partir en mission humanitaire cet été. Ca, c'est pour moi. Je m'étais dit "à la retraite". Hors de question maintenant.
Je n'oriente pas mes lectures comme vous, c'est bizarre. J'aime pourtant tellement lire.
J'ai beaucoup aimé le livre d'Emmanuel Carrère "d'autres vies que la mienne".
Si vous vous retrouvez à Paris, les filles. C'est pour les vacances. Quand on met notre cerveau "intellectuel" au repos ? Moi, je suis allée voir la pièce "Dernier coup de ciseaux" au théâtre Mathurin. Humour facile mais ça fait du bien.
En rentrant, je ne pouvais pas partager avec ma soeur, ça c'est ce qui est le plus dur mais bon... on continue. J'ai encore, après un an, le réflexe de vouloir l'appeler ...
Bisous à vous toutes et tous, Merci de votre "oreille"
Cévie