Bonjour
Tous ces sentiments vont encore aller et venir pendant un moment, il ne faut pas essayer de lutter contre mais plutot les laisser s'exprimer et exulter pour enfin les accepter et aller au dela d'eux. Le plus pénible étant surement la culpabilité je trouve. Même si on te dit que tu n'as rien fait de mal, que tu n'as pas choisit que ton col s'ouvre, que tu n'as rien fait pour que cela arrive, aucune de ces paroles ne te réconfortera jamais, parce que à l'intérieur de notre coeur et notre corps de maman on a toujours l'impression d'avoir faillit quelque part. Je discutais avec la maman d'un enfant handicapé qui me disait qu'elle se sentait coupable car en tant que mère (au sens génétique du terme) elle avait participé à son handicap puisque c'est dans son ventre que son enfant s'est construit. Ses paroles raisonnait en moi comme un écho à ma propre culpabilité. Un cancer chez l'enfant on se demande d'où il peut venir si ce n'est d'une "erreur de fabrication" car après tout à cet âge il n'a pas eu le temps de s'intoxiquer, même si les anayses génétiques et chromosomiques n'ont rien montré de particulier, les connaissances de la médecine restent limitées en matière de génétique, je me dis encore souvent que pour faire parti de cette minorité d'enfants malchanceux c'est forcément que j'ai du soit lui transmettre un mauvais gène ou un gène qui a muté dans mon ventre donc quoiqu'il en soit c'est de ma faute car nous n'avons aucune autre explication, d'autant plus que l'autopsie ne nous a pas donné de réponse quand à l'évolution atypique de son cancer (une évolution rare d'une localisation rare d'une maladie peu commune, cela fait une trop grande accumulation de "malheureux hasard" pour que cela ne soit qu'un hasard, même si je dis le contraire à mon entourage). Et pourtant je sais que mon raisonnement n'a aucun sens et que je n'y suis pour rien, tout le monde s'avertue à me le prouver par A + B mais mon esprit refuse de l'accepter pour le moment. Cependant cela ne m'empêche pas de vivre, j'ai juste appris à accepter cette infime part de culpabilité car de toute façon on ne peut pas changer le passé, il a été et sera à jamais.
Pour le travail je pense que cela dépend surtout de l'ambiance de travail, des relations inter-individuelles. Personnellement je dis aux gens ce qu'ils veulent entendre, enfin presque toujours. L'autre fois j'ai quand même avoué à ma chef que non, travailler ne me "change pas les idées", que je sois au travail ou pas mon fils occupe toujours toutes mes pensées, tout comme mes autres enfants d'ailleurs, la seule différence étant que l'un n'est plus là alors que les autres je les retrouve chaque soir à la maison. Après il y aura toujours des remarques maladroites, on ne pourra jamais les empêcher, ce n'est pas volontaire ni méchant, personnellement cela ne me blesse pas, je comprend, parfois je corrige, parfois pas, la vie continue pour tous et les autres ne vont pas changer pour nous.