Je viens de découvrir le site .J'ai pris la decision de vous raconter mon histoire .

Il y a exactement 23 mois mon fils de 26 ans roulé tranquillement en scooter quand dans une rue en sens unique sans route c'est arrétée  contre une voiture .L'homme au volant était sous l'emprise de l'alcool et de l'hèroine  .

Mon fils vivait depuis deux ans en Asie auprés de la jeune femme dont il était amoureux .
Le matin de l'accident nous etions au telephone pour organiser son mariage qui devait avoir lieu lors du nouvel an chinois un mois plus tard .

Pour des soucis de visas nous nous etions pas serrer dans les bras l'un de l'autre depuis son départ .

J'étais aussi dans l'impossibilité de me déplacer car j'étais depuis un an en plein combat contre un cancer invasif.
J'évitais au maximun les échanges par vidéo conférence pour éviter de lui montrer mon état physique .JIl venait d'obtenir son diplôme universitaire et déborder de projets .J'etais une maman très fiere et heureuse de la réussite de ses enfants .

J'ai continué mes traitements comme le prèvoyer le protocole mis en place .Depuis un an je refuse tout suivi et tout traitement .Tout le monde n'arretent pas de me dire que je suis egoiste que je ne pense pas à ma fille ni à mon mari .
Je n'arrive plus à trouver de l'intérêt à cette vie .

Pourtant je me suis toujours battue j'ai connu le deuil de ma maman après 3 ans de combat contre le cancer puis 6 mois après la perte de mon premier amour (le pére de mes enfants) un an après  la vie nous a offert un nouveau combat .Mon papa a affronté  aussi un cancer ,il s'est battu pendant 5 ans pour finir par nous quitter épuisé .

Malgré ces epreuves j'ai continué à aimer à la vie à lui trouver de l'attrait et à dire à qui voulait l'entendre que j'etais une femme heureuse de  vivre et fiere de sa vie .Mes épreuves avaient contribués à faire de moi une "femme "que j'appréciais .

Aujourdhui je ne suis plus rien de cela .la maladie a commencé à me détruire et la mort de mon enfant a fait qu'une partie de moi est morte avec lui .J'ai subi exactement à l'instant ou les médecins décidaient de débrancher  les machines, un malaise fulgurant  au niveau de la poitrine  qui a obligé mon mari à me porter dans mon lit .Trois heures après un appel téléphonique m'annoncer le dècès de mon enfant.

Voici une partie de mon histoire ,je sais que vous comprendrez ma douleur .Je ne sais pas exactement ce que j'attends en venant vous ecrire ces mots mais merci de les avoir lus jusqu'au bout 

Bonsoir Mariemargot,

Je comprend ta douleur, ton désespoir et même l'envie d'en finir, je ne pense pas que tu sois égoïste, car la perte d'un enfant, surtout aussi brutale, nous fait perdre toute raison....

Toutes les pertes que tu as assumées, malgré bien des souffrances , sans compter ta maladie, tout ces faits accumulés ne sont sans doute pas étranger à ta décision, trop , c'est trop , et , ils nous manque alors ,la force suffisante pour avoir envie de se battre.....

Je ne ferais que te poser deux questions.

As tu bien réfléchis à la décision que tu as prise, et aux conséquences pour ceux qui sont encore là, près de toi  et qui t'aiment ?

La souffrance intense, insupportable que tu subit aujourd’hui, le deuil à faire , as tu réellement envie de les faire subir doublement à ton mari et ta fille ?

Les réponses sont en toi.


Je t'embrasse.

zabou

Je crois qu’aucune douleur n’atteint celui après la perte de son enfant.

Jusqu’au décès de mon mari 7 mois après celui de ma fille ainée, je n’étais plus de ce monde. Je ne pouvais penser qu’à mon ainée et la suivre en pensée. Heureusement que mon mari s’occupait de ma seconde. Mes proches m’avaient beau dire de penser à ma seconde fille, rien n’y faisait. Finalement, c’est le départ de mon mari qui m’a ramené sur terre pour seconder ma cadette, mais je l’enviais d’être mort.

La vie n’a plus la même saveur depuis. Mais je fais de mon mieux pour que ma cadette n’ait pas de soucis à se faire pour moi.

Je te souhaite de revenir à la vie aussi longtemps que tu es de ce monde. Il est injuste pour nos enfants de perdre non seulement leur frère ou leur sœur mais en plus les parents qu’ils avaient avant.

Par contre, je ne sais pas si je me laisserais soigner si j’étais à ta place. La question est ce qui est le moindre mal. J’avais vu ma mère lutter pendant huit ans. Je pense aujourd’hui que les traitements ont prolongé son calvaire et que les médecins auraient dû la laisser parti avant.

J’espère que ce forum t’aidera à te sortir de ton isolement et te donnera le courage de continuer ta route malgré tout.

Je viens de lire ton post, mais je ne vais plus rien changer à mon message. J'ajouterais juste que je me suis éloignée de la religion à la mort de ma mère. Je croyais alors que tout était fini à la mort et aujourd'hui, je suis convaincue que notre passage sur terre et une infime partie de notre existence.

On ne peut que comprendre ici ce que tu vis.
C'est sûr que cela sera difficile pour ton mari et surtout pour ta fille.
Peut-être en leur laissant un courrier pour leur dire ce que tu ressens, pourquoi tu n'as plus envie de te battre, etc., les aidera...
Bon courage en tout cas pour tout...
Delphine

mille fois merci pour vos mots

Ma fille va avoir 33 lundi .Elle a déjà  tellement vécu  de deuil de personnes aimées .Elle a vu son papa partir  à l'age de 8 ans ,sa grand mere  chérie l'avait déjà quittée   quelques mois avant .Puis son grand pére  une tante très proche et les deux fréres de son pére .cette liste se finit avec  la mort de son frére  .cela a été trés violent aussi pour elle ,ils  étaient très fusionnels, 3 mois après son demi frére c'est donné la mort  au méme age que leur pére et de la méme manière .Elle a perdu ses deux fréres  en un petit trimestre .Je suis très très admirative car elle continue d'etre une personne aimant la vie .Elle a fait le choix de dire et penser que ses fréres sont en voyage à l'autre bout du monde .Qu'ils sont heureux et apaisés .
Elle sait que si  je suis encore là  c'est exclusivement pour elle .Elle accepte mon choix meme si je sais que ce n'est pas facile pour elle .

J'ai été voir un psychiatre pendant 3 mois nous avons beaucoup parler de mon fils mais il n'a pas réussi à me faire changer d'avis concernant mes traitements .

ici j'ai ma fille de l'autre coté j'ai mon fils donc peu importe pour moi d'etre ici ou la bas .
Ce que je refuse , sont les traitements qui me réduisent à l'état de zombie .J'ai déjà subi 2 ans de chimiothérapie pour me retrouver avec un corps qui me fait souffrir sans beaucoup de répit .Mon image a pris 20 ans en l'espace de 2 ans .Mon corps n'est plus celui d'une femme j'ai perdu tout une partie de ma feminité  .Je sais au fond de moi que le combat est perdu .J'ai vu le corps médical baisser les bras au décés de mon fils .Sincèrement je pense que plus vite sera mon départ plus vite ma fille va pouvoir retrouver une vie plus apaisée ,elle le mérite vraiment .Mes sœurs et fréres sont très présents dans sa vie je ne vais pas la laisser seule mais entourée d'amour et de vie .

Bonjour MarieMargot,
Comme tous ici tu n'aura pas de jugement de ma part.
Nous ne comprenons que trop bien cette envie de partir rejoindre notre enfant dans l'autre monde.
Personnellement cette envie ne me quitte que rarement, quand je vois un bâtiment ou un pont je me demande s'il est assez haut, quand je suis en voiture, il m'arrive de regarder les poteaux en me disant "Et si je fonçais dedans?".
Mais ce qu'il me fait tenir, c'est ma fille. Même si la tristesse est sans nom, que mon cœur est meurtri et que je ne ressent que solitude, en tant que parent je ne peux pas lui infliger une nouvelle blessure.
Mon cas est différent du tien, ma fille n'a que 13 ans et est atteint d'autisme.

Dans ton cas je t'avoue je ne sais pas ce que je ferais.
Mais parle en avant tout à ta fille et à ton mari, parce que je pense que s'ils n'arrivent pas à te faire changer d'avis ils s'en voudrons. Vérifie bien avec eux que tu ne leur laisse pas un poids trop lourd à porter, comme tu sais la perte d'un parent aussi proche est dévastatrice. Essaye un maximum de ne pas leur laisser une cicatrice trop douloureuse.

MarieMargot,
Juste pour te dire que nous sommes là pour t'écouter sans jamais juger mais pour te soutenir et si c'est possible t'aider. Toutes les personnes qui t'ont répondues sont pleines de bon sens et surtout pleines d'amour. Mes pensées les plus douces. Martine, maman de Madeleine 

J'avoue avoir la même appréhension Maddy.
Qu'est ce que Noel sans nos enfants?

En plus il va falloir faire bonne figure pour les proches pour ne pas les inquiéter.
Porter cette horrible masque de convenance et faire comme si de rien n'était.

Personnellement, j'aimerais juste ne pas le fêter cette année, mais ma grande fille en a surement besoin elle.
Alors on va essayer de tenir encore et encore pour ceux qui reste et qui ont besoin de nous....

Mais ça sent le craquage, le pétage de plomb et la crise de larmes à plein nez......