Auteur Sujet: Témoignage d'une maman orpheline  (Lu 16796 fois)

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mitzou

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Re : Témoignage d'une maman orpheline
« Réponse #15 le: 06 janvier 2012 à 23:08:39 »
Merci Maiko, oui c'est en ce moment très difficile à vivre, les années qui défilent ne changent rien à notre chagrin, je me demande toujours comment j'ai fait pour survivre, nous avons des ressources incroyables mais c'est quand même bien difficile de vivre sans voir nos enfants même si l'espérance de les retrouver nous aide à vivre, elle n'atténue pas notre chagrin. Je suis contente d'avancer dans l'âge, cela me rapproche de lui, ce soir je regardais les photos de notre famille avec Nicolas si mignon avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds, je me disais comment est ce possible qu'il ne soit plus là avec tout l'amour que je luis donnais. Un ami qui a rejoint sa fille décédée dans un accident m'avait adressé ce poème que je viens de retrouver, cet ami me disait que nos enfants n'étaient pas derrière nous dans un parcours horizontal mais devant nous dans leur marche verticale, que nous les rejoindrons inévitablement, que ma souffrance devait m'élever et non pas me détruire.
Voici ce poème d'Hermann Hesse
Comme chaque fleur fane et chaque jeunesse s’efface avec l’âge
Chaque sagesse et chaque vertu aussi fleurit à ses moments et ne peut pas durer éternellement….. à tout nouvel appel de vie le cœur doit être prêt à dire adieu pour vivre autre chose ailleurs et se donner avec courage et sans regret à de nouveaux engagements.
Dans chaque début habite un enchantement qui nous protège et qui nous aide à vivre. Nous devons traverser, joyeux, espace après espace
Ne s’accrocher à aucun d’eux comme à une patrie L’esprit cosmique ne veut pas nous lier ni nous restreindre mais nous porter étape par étape, et pour nous élever. ! Alors blottis dans une nouvelle vie et installés en toute douceur lassitudes et relâchements nous épient et nous menacent Seul l’être qui est toujours prêt au départ et au voyage peut s’arracher à l’étouffante routine Peut-être même que l’heure de notre mort nous enverra-t-elle, jeunes et forts vers des espaces nouveaux ! L’appel de la vie ne prendra jamais fin… Allez mon cœur, fais tes adieux et puis, guéris ! Hermann Hesse traduit par Eva-Maria Agenet en 2008

Je vis sur le plan de la terre et celui du ciel, c'est toute la différence avec ceux qui n'ont pas vécu notre drame, ce décalage ! je vis intensément avec mon fils, il est mon étoile qui illumine ma vie et me donne l'espérance de le retrouver.

Maiko, Votre fille continue de vous aimer, elle demeure à vos côtés comme mon Nicolas, un jour nous serons réunis. Je vous embrasse aussi, je pense très fort à vous.