Mon Amour
nous tous sur ce fil, sommes des survivants. L'un de nos enfants s'est envolé, volontairement, par accident ou maladie. Nous sommes amputés de notre enfant. Ceux qui ne l'ont pas vécu ne peuvent imaginer ce tsunami, cette souffrance intolérable.
Il faut prendre soin de soi, de ceux qui restent, un autre enfant, un conjoint. Chaque membre de la famille vit ce deuil différemment.
Cinq ans après le suicide de Xavier, j'ai compris que je ne comprendrai jamais pourquoi
j'ai compris que c'était son choix et que je ne pouvais que le respecter même si je ne le comprenais pas.
J'ai beaucoup parlé avec mon second fils, chez qui Xavier s'est suicidé, qui l'a découvert, à du faire face et me prévenir moi leur mère.
Ces cinq années ont été difficiles , petits pas en avant, grands pas en arrière, mais on avance, lentement, à son rythme.
Tu en es aux tout débuts de ce chemin, n'écoute personne, fais ce que tu ressens, prends du temps pour toi pour ta fille et ton conjoint.
Si tu le peux, lis les histoires des autres parents, tu verras que chacun a vécu les mêmes questionnements que toi, que chacun avance à son rythme.
Tout ce que tu vis est "normal" dans notre situation de parents endeuillés.
Cinq ans après le suicide de Xavier, je peux dire que l'on survit. Moi j'arrive même à Vivre quelquefois.
Bien sûr, Xavier est toujours avec moi, en moi. Je lui parle, je l'associe constamment à ma vie, je parle de lui comme je parle de son frère. Je trie des photos, depuis deux ans je fais des livres photos de sa vie, de notre vie.
"Aujourd'hui une seule aile, et au lieu de voler, je marcherai ". Oui tu marcheras, quelquefois tu ramperas peut être, mais tu avanceras, tout doucement , un pas après l'autre, un jour après l'autre.
Il te faudra "user la douleur" comme le dit si bien Eva Luna.
Nous sommes là pour t'aider et te soutenir sur ce chemin si difficile, petite soeur de douleur.