Kompong speu
on ne se remet jamais de la mort de son enfant.
Mais on apprend à vivre avec le manque, même s'il ne cesse jamais. Petit à petit, la douleur se fait moins violente, même si elle nous prend par surprise quelquefois.
Cinq ans après le suicide de mon fils, j'ai APPRIS à vivre avec son absence. Je lui parle au quotidien, je lui ai beaucoup écrit la première année, plus du tout aujourd'hui. Mais je lui parle chaque jour, j'allume des bougies pour lui, je parle de lui.
La famille, les amis ne parlent plus de lui, sauf son frère. Mais chacun a sa façon de faire pour survivre, ma soeur m'a confié ne pas pouvoir parler spontanément de Xavier, mais elle m'écoute si j'ai besoin de parler. Mon frère n'en parle jamais, ne répond pas lorsque je parle de mon fils. Je sais qu'il l'aimait beaucoup, sans doute est ce une façon de se protéger lui meme.
Notre vie à connu un tsunami et rien ne sera plus jamais pareil. Nous avons perdu notre insouciance, notre joie de vivre.
Mais nous pouvons apprendre à sourire à nouveau, à rire et même à trouver quelquefois la vie légère et belle. Il faut y arriver, pour les autres enfants pour le conjoint et pour soi même aussi. La mort de notre enfant n'est pas notre condamnation à mort. La vie doit continue, un jour après l'autre, puis une semaine après l'autre, un mois après l'autre, puis une année après l'autre.
La première année est si difficile avec toutes les premières fois. Lorsque son frère a atteint l'âge que Xavier n'aurait jamais, j'ai été tellement mal. De cadet il devenait l'aîné, l'absence de Xavier devenait en quelque sorte plus définitive encore.
Kompong speu, c'est très difficile mais tu as une famille, un conjoint deux filles, et il faut savoir apprécier les toutes petites joies, les unes après les autres,
je t'embrasse très fort, je te lis toujours, même si je n'écris pas beaucoup.
Gero