Bonjour Lamama,
En te lisant, je me suis dit que j'aurais pû écrire quelques passages de ton histoire, d'ailleurs je m'aperçois que spontanément j'utilise le "tu" pour te parler, ce qui n'est pas l'habitude chez moi;
Comme toi, j'ai perdu un fils de 31 ans qui s'est suicidé par pendaison sans signes extérieurs qui auraient pû laisser soupçonner une telle souffrance. Il y a de cela 4 ans, c'était le 20 octobre 2008, en mai 2008, le père de mon mari est mort à l'âge de 88ans, en mai 2011 ma plus jeune belle-soeur s'est suicidée à 43 ans, en février 2012 un frère de mon mari de qui nous sommes très proches est mort à 60 ans suite à un accident de voiture et en septembre 2012 mon plus jeune fils a perdu son compagnon (âgé de 40 ans) avec il vivait depuis 1 an, il est mort d'un cancer.
Je ne veux pas m'étaler sur tous ces deuils, mais il est vrai qu'une telle succession de deuils est très difficile, car à chaque fois qu'il y a du mieux, un nouveau deuil ravive tous les autres et c'est très difficile, très cruel....
Alors oui, pour s'en sortir, il est important de se faire aider. Pour ma part, j'avais commencé une psychothérapie en 2000, car mon plus jeune fils a eu une adolescence difficile avec 2 crises de bouffées délirantes, comme toi j'ai eu l'impression d'une "descente aux enfers" à cette période-là; maintenant il va mieux de ce côté-là, mais son deuil récent l'éprouve énormément;
Je ressentais d'autant plus le besoin de me faire aider que j'ai perdu mon papa quand j'avais 8 ans, il avait 32 ans, il est mort dans un accident de voiture, j'étais l'aînée de 4 filles et à cette époque on ne parlait pas de psy pour les enfants, ni pour maman qui était jeune, elle avait 30 ans et s'est beaucoup appuyée sur moi qui était l'aînée, ce qu'elle fait encore, mais je rentre beaucoup moins dans "son jeu", j'ai appris à me protéger.
Quand mon fils est mort j'ai repris avec ma psy (j'avais arrêté en 2007) et je dis souvent que sans cette aide je serais devenue déprimée ou folle... mais rassure-toi je vais bien, je dors sans médicament, je continue à travailler avec des responsabilités importantes, je me suis aussi aidée également par des méthodes douces, ostéo, massages, soins énergétiques, Fleurs de Bach, Shiat-Su, pas tout à la fois, mais selon les moments et mes besoins.
Comme toi j'ai eu aussi des difficultés dans ma relation amoureuse avec mon mari, je culpabilisais à avoir du plaisir, alors que j'étais si triste, il a fait preuve de grande patience, il se fait aider lui aussi, ça va beaucoup mieux maintenant... Il faut du temps, le chemin est long, lamama, mais il y a une petite lumière au bout de ce long tunnel noir qui peur paraître interminable à certains moments.
reviens écrire sur le forum, l'écriture aide beaucoup et puis tu y trouveras du soutien; je suis prête à t'aider, n'hésite pas, nous avons presque le même âge, j'ai 59 ans, je ne t'ai pas dit, j'ai aussi une grande fille de 37 ans qui va bien et se fait aider elle aussi car cette avalanche de deuils nous éprouve tous!
Je t'embrasse, Lamama, et t'envoie plein de tendresse.
Mariej