Je ne peux pas accepter que  mon Tommy ne soit pas la.

 Bonjour Romane,

Tom n'est plus là physiquement mais il est là autrement, en toi encore plus qu'avant.
Oui c'est intolérable. Et un jour tu seras heureuse de rire à nouveau avec ta fille et de parler de son frère avec elle.

C'est vraiment super que ses grands-parents la prennent pour te soulager.
Cela peut t'aider à préparer un "bon" moment avec elle quand tu la retrouves.
Et lui expliquer ce que tu vis. Les enfants peuvent comprendre bien des choses.

En attendant d'aller mieux, fais comme tu peux avec elle :  un petit partage à la fois même furtivement, comme tu peux pour ne pas l'abandonner complètement dans cette période si dure pour toi et pour elle aussi.
- lui lire un livre pour enfant qui parle de la mort
- se promener en silence dans un lieu qu'il aimait
- lui faire un câlin en lui disant que tu est si triste en ce moment mais que c'est ta tristesse à toi, pas la sienne
- lui dire que en ce moment tu n'es pas en mesure de bien t'occuper d'elle, même si tu l'aimes
...


De la part d'une fille qui a perdu sa maman trop tôt

 

Difficile de dormir depuis. Pourquoi?

Chère Romane,

Ne te censure pas. Qu’importe ce qu’en pensent les autres.

C’est normal aussi qu’on s’inquiète pour toi quand tu écris que tu voudrais rejoindre ton Tommy. Mais tu ne choques pas et même si… qu’importe !

Je suis contente que l’écriture de ton long message ait pu te libérer un peu.
Personnellement, la lecture et l’écriture dans ce forum m’ont fait avancer sur le chemin du deuil qui est une longue route de douleur, mais aussi de réflexion. Accorde-toi ce temps de réflexion.

Comment pourrais-tu « faire comme avant ». Tu ne seras plus jamais la même car tu connais maintenant vraiment la fragilité de la vie, ce qui est important et ce qui est futile.
Lors de la cérémonie pour ma fille, une dame endeuillée m’avait dit que j’allais me transformer. Je ne la comprenais pas à ce moment-là. Comme toi, j’aurais juste voulu revenir à mon ancienne vie disparue. C’est dur à se résigner à toutes ces transformations.

Tu dis que ta fille a son père et qu’il lui suffirait. Qui sait si ton Tommy ne pensait pas la même chose que vous arriveriez à vous suffire, mais tu vois bien qu’il se trompait. Lui, il voulait juste arrêter sa souffrance comme ma fille voulait arrêter la sienne.

Je te comprends vraiment. Pendant des mois, mes pensées étaient en continue auprès de ma fille disparue et je négligeais ceux qui étaient auprès de moi. Ma cadette avait alors 22 ans. Mais aurais-je pu m’occuper d’un petit enfant à ce moment-là ?! C’est la mort brutale de mon mari sept mois plus tard qui m’a fait revenir sur terre. Avant, je n’arrivais pas à changer alors que des amis me disaient de penser à ma cadette.
Je te souhaite de pouvoir t’accorder des moments de petits bonheurs pour et avec ta fille. Je pense que c’est ce que Tommy aurait souhaité pour sa sœur et pour sa maman. Accorde-toi ces petites pauses dans la douleur.

Prends bien soin de toi

Méduse

Kompong speu, les conseils de ce livre me semblent judicieux. J'ai eu la mise en garde d'une jeune femme qui avait perdu une soeur et dont les parents faisaient le deuil en silence. Ainsi, le décès de leur soeur était devenu tabou et toute la fratrie, et surtout les plus jeunes qui ne pouvaient plus se souvenir de leur soeur, a souffert et souffre toujours, adulte.

Je néglige ma fille oui, car je n'y arrive pas. Je l'ai accompagnée  quand même a son Rdv avec le pédopsychiatre.Reçue seule dans un premier temps, l'entretien a été très difficile. Des mots ont pu être mis durant l'entretien avec ma fille. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse être aussi difficile. Ça m' a laissée ko.
Je suis déconnectée de tout ce qui m'entoure, l'absence de Tom prend toute la place.
Pourquoi ? Pourquoi !
je regarde ma fille, je ne peux pas lui faire vivre à nouveau l'horreur. Mais les idées noires sont la, prenant parfois le dessus sur cela. Rejoindre mon fils, mais le rejoindrai je? Je n'en suis même pas sûre. Que la douleur s'arrête, qu'elle arrête de me broyer de m'asphyxier, de regarder la folie de si près.
Je lis sur le forum, ça m'aide mais également ça me fait peur , cette souffrance qui semble s'accentuer dans le temps, je ne sais pas si j'aurais la force.
Je regarde ma fille, même si elle me semble si lointaine, sa petite sœur que Tom aimait protéger.
Mais Lui, mon fils ou est il? J'aimais aussi protéger mon fils, c'était mon rôle de maman.
Je m'en veux, oui je m'en veux.

romane
 peut etre peut tu bercer ta fille en la mettant sur tes genoux et te bercer en meme temps , meme si tu pleures meme si elle pleure