Je sais que c'est très dur mais ta fille a une double peine, elle a perdu son frère et elle voit sa maman souffrir.
J'essaie de ne pas pleurer devant la petite mais bon on fait ce qu on peut.
J essaie d'être là pour elle, je veux l'aider à traverser cette épreuve c'est aussi pour ça que je fais toutes les démarches possibles et moi qui ne me confiais jamais ; pourquoi Aéline l'aurait fait avec un exemple pareil ...
je parle, je pleure médecin, psy, infirmière et psychiatre au CMP, des voisines en qui j'ai confiance, des amies par SMS ou des collègues proches. On a besoin de soutien, je ne supporte pas les autres qui sont revenus à leur vie normale alors que la notre est brisée mais j'ai besoin d'eux et bcp m'aiment ou m'apprécient pour supporter tout ça avec moi.
J'ai passé des semaines prostrée sur mon canapé à vider des boites de mouchoirs et à souffrir de ces angoisses qui me déchiraient le ventre. Et puis une voisine m'a proposé de prendre unthé chez elle comme avant mais juste nous deux
puis une autre. et puis une petite ballade d 1/2 heure avec un thé après qui me laissait harassée et puis ça revient chaque semaine avec des marches en foret un peu plus longue ou pas selon mon moral ou ma fatigue.
Je me suis forcée à retourner à mon bureau un petit peu il y a un mois.
au début, c'était horriblement douloureux malgré des collègues super et pas une parole malheureuse mais très très dur
impossible de travailler, je passais mon temps à prendre un thé avec une ou deux collègues qui essayaient de me remonter le moral mais sujet sans intérêt , je voulais parler d Aéline, de ma fille adorée, perdue à jamais, de ma douleur , de ma tristesse et j'ai fini par en parler.
Ca me fait mal d'y retourner chaque fois mais je le fais pour Aéline, pour ne pas sombrer dans la dépression. La vie reprend pour eux et les rires au café me font mal; tout le monde raconte sa vies ses enfants et souvent se taisent qd j'arrive. Je ne veux/peux pas sombrer : Aélien ne le supporterait pas ; ce n'est pas ce qu'elle voulait ; elle a juste voulu que ses souffrances à elle s'arrêtent. Elle n'a jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, surtout pas à sa petite soeur qu 'elle adorait : c'était un amour qui aidait les autres
Je le fais aussi pour mes 2 autres enfants.
J'ai testé l’hypnothérapie et ça m'a fait du bien mais comme tout le monde me le dit il faut du temps sauf que qd on souffre le martyr sans arrêt on voudrait juste qques mn de répit.
Je prends un truc léger pour dormir aussi ; j'ai trop d'angoisses si je ne dors pas et j'ai peur que mes enfants ou mon conjoint se fassent du mal aussi, j'ai tellement peur.
au début je voulais rejoindre Aéline, j y ai pensé sans savoir comment mais qd on ne voit pas comment vivre sans son enfant et que la douleur est insupportable ...et puis mes 2 autres enfants étaient là avec moi, mon conjoint qui m'enlaçait lors de mes grosses crises de larmes sans rien dire juste en me serrant dans ses bras : ils ont besoin de moi
Je ne peux pas les laisser alors je supporte la douleur, je la laisse me prendre et m'envahir
J'ai regarder des video sur youtube pour essayer de gérer cette douleur et ses angoisses avec la méthode TIPI.
mais cette douleur me relie à ma fille, je ne peux pas la laisser partir
donc j’arrive à soulager une partie de mes angoisses avec ces conseils.
Ne te fie pas au ton de ces écrits, je ne suis pas sortie de chez moi aujourd'hui : c'était pas un bon jour, pas le moral.
Ce soir, je suis toute seule alors je t'écris et ça fait du bien aussi
Lundi soir il y a une permanence JPV, on rencontre 2 parents endeuillés comme nous qui sont formés à l'écoute
les groupes de parole ne viendront pas avant un an, il faut du temps
Notre douleur, notre tristesse, son absence font partie de notre vie ; il va falloir faire avec
Je t'embrasse trsè fort et te serre dans mes bras
la maman d'Aéline qui comprend et partage ta douleur et ta peine