Bonjour Romane,
Je me suis posée la question de savoir si j'avais envie de continuer à vivre ou de retrouver peut être Aéline.
Je dois avouer qu'à ce moment là, la douleur, le manque et le désespoir ne me laissaient pas penser à mes deux autres enfants, à ma famille et à mes amis qui me voulaient vivantes.
Dans l'association JPV, la présidente pour la galette a commencé son discours pas "Vous qui avez choisi de vivre, votre présence ce soir en atteste..."
Donc chaque parent qui vit ce drame se retrouve face à ce choix.
Eva a raison de dire qu'il faut user ces scenarios pour ne pas te laisser bouffer les pensées.
Effectivement, comme le dit Souci, la vie a tranché ne te brutalise pas, ne te fais pas violence.
Tu as besoin de douceur et de calme.
Je en dis pas que c'est facile, je sais ce que tu vis : la culpabilité et la souffrance du manque et de la tristesse en boucle.
Notre enfant n'a pas trouvé d'autre solution que de mourir face à ses souffrances. Ce n'est pas un accident ou une maladie ou une erreur médicale.
Je considère que j'ai une grande part de responsabilité dans son geste.
Les "il aurait fallu, j'aurais dû comprendre , voir sentir,..." je les use encore à refaire tout le film de notre vie en essayant de changer la fin.
Il faut les user, les user encore, en parler, se faire aider pour prendre soin de nos émotions et arriver à vivre avec elle.
Nous savons tous ici combien c'est dur, un jour après l'autre.
Je t'ai expliqué mon chemin et une partie de mes outils, chacun fait comme il peut.
Ta fille a besoin de toi, elle a très certainement la m^me sensibilité que ton fils alors sauve la, elle.
Moi c'est ce que j'ai décidé de sauver ma fille la plus jeune , d'apprendre les outils pour apprendre à être heureux et de faire face aux douleurs de la vie et de les lui transmettre.
Sa souffrance d'avoir perdu sa sœur est elle aussi immense, mon devoir est de l'accompagner et d'être mà pour elle.
Moi n'a plus d'importance, je n'existe que parce que les autres sont autour de moi.
Je suis là pour elle, pour ma famille, pour ceux qui souffrent et ça apaise ma souffrance sans être le but premier.
Mon moi n'existerait pas si les autres n'étaient pas là.
Courage Romane, tu peux amener le soulagement à ta fille , être là pour elle pour son adolescence