Chère Romane,
Je comprends bien ce que tu exprimes et que beaucoup ressentent envers ce passage obligé des "fêtes":
de la révulsion ...
Il n'est plus possible d'y "être", entièrement, comme avant, c'est évident ...
Il nous faut plus de distance par rapport à nous-mêmes,
ou bien alors conjuguer le morcèlement, la dualité, c'est comme ça qu'on survit ...
Personnellement, j'ai souvent fait l'expérience de "criser" plusieurs jours avant un événement redouté pour sa force émotionnelle, et malgré tout de vivre ce moment dignement, pleinement et posément, et puis à la suite, d'éprouver qqs jours d'immense fatigue ...
Un peu comme un artiste de scène éprouvant le trac jusqu'à gerber, puis se trouvant comme porté au moment de la représentation ...
Pensons aux parents qui vivent le pire, oui, le pire, c'est d'avoir un enfant DISPARU, ne pas savoir où il est, mort ou vivant des sévices quelque part !
Éloignons-nous assez de nous-mêmes pour apprécier l'appréciable et souffrir ce qu'il faut souffrir, le prix de l'amour ...
Il le faut, tu le sais bien, Romane, et j'en crève aussi, tu as vu la photo de Kalahan ...
Il faut que nous tenions bon, nous, les parents de jeunes suicidés, plus particulièrement NOUS ! Nous qui savons les conséquences ... Nous avons moins que d'autres le droit à ce choix !