Bonjour Romane,
Je n'ai pas été très présente sur le forum cette semaine car j'étais au fond du gouffre avec les m questions que toi.
Quand j'ai parlé de folie la semaine dernière, il s'agissait de ça effectivement.
Je suis devenue folle de croire que je pouvais essayer de changer le passé, essayer de modifier les décisions qui ont tant fait souffrir ma fille chérie sans que je mesure sa douleur et son désarroi.
Je te jure j'y ai cru vraiment
alors je me suis saoulée de sites internet pour trouver des réponses m^me les plus folles jusqu'à tomber sur un sorcier qui me promettait de m'envoyer des messages dans le passé pour que essayer de m'influencer pour changer mes décisions et influencer Aéline pour qu 'elle ne se suicide pas.
J'ai réalisé au moment de cet échange l'impossibilité de ma demande, que ce n'était qu un charlatan qui essayé de profiter de ma douleur et de ma détresse pour m'escroquer une forte somme. Je lui ai demandé s'il me garantissait le résultat par écrit : 'oh non, juste les moyens pas le résultat"
Alors je suis retombée encore plus bas, certaine d'être impuissante à changer le présent à me me le reprendre de plein fouet : douleur, manque , absence, culpabilité, pleurs, souffrance

Notre quotidien  en mal de nos enfants qui ont été persuadés que seule la mort était leur dernier espoir face à leurs souffrances et qui ne nous ont rien dit.

Je pleure et je souffre avec vous

Il y a ceux qui se sentent coupables de ne pas avoir vu,
il y a ceux qui se sentent coupables d'avoir vu et de n'avoir pas su (j'en fais partie).

Je ne sais pas quel est le plus terrible des deux. Ceux qui n'ont rien vu pensent qu'ils auraient su quoi faire s'ils avaient vu, ceux qui ont vu pensent qu'ils auraient dû mieux voir et qu'alors ils auraient su quoi faire.

Je crois que c'est plus dur aujourd'hui d'accepter nos limites. Nous pensons que tout problème a une solution grâce à la science et à la médecine. Et quand quelque chose ne va pas, nous recherchons le coupable :  le médecin, l'hôpital, le psy, nous-mêmes s'il le faut. Nous avons perdu de vue que le monde n'est pas juste, que la fatalité existe, que nous n'y pouvons rien. Je pense que c'était plus facile à accepter autrefois.

Bien sûr la douleur et le manque sont là et c'est normal. Avec le temps la douleur finit par disparaître, même si c'est difficile à croire au début. Mais le sentiment de culpabilité, je crois qu'il faut le combattre par tous les moyens, parce que c'est un sentiment négatif qui ne fait que compliquer le deuil et empêche de sortir la tête de l'eau.

La douleur disparaît, mais pas le souvenir. Les souvenirs, surtout les bons, ne s'effacent jamais. L'esprit n'a pas d'âge. Je me souviens très bien des bons moments passés avec mon grand-père mort il y a 50 ans.

La douleur se transforme en quelque chose de difficile à décrire, mais qui est un sentiment positif, un mélange de nostalgie et de sérénité. Mais pas d'oubli, au contraire on repense aux bons moments qu'on a vécus ensemble et on sourit intérieurement.

Je me lève la nuit, observer les étoiles. Ou est mon Fils ?
Cette nuit me revenait sans cesse, Tommy ne me dira plus jamais bonne fête mam, plus jamais? Mon cœur ne croit pas en cette réalité.

     "Réponse pour Romane" ...
      Et nous répondons autour des "nous ne savons pas les réponses ..."
      Nous savons ta peine, pour en éprouver des ressemblantes.
      Je ne sais plus où j'ai lu "un parent en deuil soulève l'Himalaya tous les matins".
      Rude tour de force.
      Solidairement, entre soeurs de misère, Martine.

Si ce n'était que l'Himalaya . Qui est nadine Beautheac?

Mon Tommy ne me diras plus jamais bonne fête mam, PLUS JAMAIS.
Plus jamais, je ne le conçois pas.
Je pleure pour nous, mamans.

oui, on aime bien quand la météo est raccord avec notre tempête intérieure...