Cabrau, Romane, Eva,
Merci de m'avoir répondu. Face à cet effroyable cauchemar, je ne trouve personne à qui parler sans gêne de mes pensées, de cette douleur qui ne faiblit pas. Alors oui, un très grand MERCI à vous trois.
De toute ma vie, je n'ai jamais baissé les bras. Mon 1er mari est décédé à l'âge de 26 ans. J'avais ma fille aînée et mon fils (tous petits). Puis j'ai essayé de "refaire" ma vie et j'ai eu une petite fille. Ce second mariage a été un échec total avec un long divorce douloureux.
Mais, jamais, jamais je ne me suis plainte et encore moins baissé les bras. Là où d'autres se seraient sans doute effondrées, j'ai maintenu le cap droit devant.
Je ne vivais que pour mes enfants. J'ai fait tout ce qu'il m'était possible de leur offrir à commencer par leur prodiguer tout mon Amour, mon optimisme et ma joie de vivre. Je leur ai ouvert l'esprit sur le Monde (par les voyages), Je leur ai appris que la tolérance et la patience valait mille fois mieux que la colère et la rancune. Bref, j'ai essayé de leur donner les plus nobles valeurs de la vie. Ils ont tous pris et sont devenus de magnifiques adultes.
Je voulais leur montrer que quoi qu'il puisse arriver dans la vie, le soleil finit toujours par briller de nouveau. Je leur ai transmis cette force tranquille, qui permet de surmonter les obstacles les plus douloureux.
Aujourd'hui, je ne suis plus cette personne altruiste et généreuse. J'ai implosé le 25 décembre. Je n'arrive plus à protéger et soutenir mes enfants. J'ai perdu toute notion du temps (aucune importance). Je ne suis plus qu'une enveloppe totalement vide. De cela, je suis totalement consciente. J'essaie, autant que faire se peut, de faire bonne figure mais je sais bien que tout sonne faux et que je ne trompe personne.
Quant au départ si violent de mon Petit, quelque part en moi, je sais que cela est arrivé. Je suis retournée de nombreuses fois sur les lieux de l'accident. J'ai lu et relu le rapport de gendarmerie. Mais malgré tout, je n'arrive pas à accepter l'inacceptable ! C'est IMPOSSIBLE.
Comment faites-vous pour tenir, pour avancer ?
Toutes mes forces me lâchent. Et pourtant, effectivement, je sais aussi que je n'ai pas le droit de "partir". Il faut que j'épargne mes filles d'une douleur supplémentaire.
Pardonnez-moi de me répandre ainsi.
Eva, tu me parles d'une antenne JPV à Narbonne : tu es de la région ? S'il s'agit de l'assoc Jonathan Pierres Vivantes, je leur ai écrit... sans réponse !
Bien amicalement.
Granny