FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Être un parent en deuil => Discussion démarrée par: AmonAmour le 12 février 2016 à 07:02:14

Titre: Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 12 février 2016 à 07:02:14
Bonjour à vous tous,

Je découvre ce forum.  Merci de m'y accueillir.

Mon fils et mon gendre (tous deux âgés de 30 ans) sont décédés le jour de Noêl 2015, dans un accident de la route.
Tout comme mes filles, mon autre gendre et ma belle-fille, nous sommes broyés par la douleur.
Je ne sais même pas pourquoi je vis, pourquoi j'écris ici. J'ai perdu toute notion du temps, de l'espace. Je sais que je dois trouver la force de survivre pour soutenir mes enfants et les accompagner vers le chemin de la sérénité.
Mon Petit nous laisse une petite fille de 4 ans et mon gendre, une petite fille de 1 an. C'est monstrueux de douleurs. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar, que je vais me réveiller et que la vie va redevenir douce. Je n'arrive pas à accepter l'inacceptable !
Nous sommes entourées, mais malgré cela, personne, absolument personne, ne peut comprendre notre douleur. Mes filles ont leur douleur d'avoir perdu un frère, un conjoint, un beau-frère. Ma petite belle-fille a perdu son mari, son beau-frère. Et moi, en plus de mon gendre, je perds l'Amour de ma Vie. Comment survivre à cet enfer ?
Ma vie s'est définitivement arrêtée le jour de Noël. C'est trop dur.
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: kompong speu le 12 février 2016 à 08:51:13
bonjour amouramour
ici tout le monde est en deuil et se pose plus ou moins les même questions
 comment survivre broyé que nous sommes tous
 mon fils est moort le 31 oct a 19 ans sans meme me laisse un enfant de lui , je t'envie d'une certaine façon  ùeùe sipour le moment ca te semble monstrueux ce que je dit
 pensées affectueuses a toi
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 12 février 2016 à 11:13:33
Bonjour Kompong,

Rien de monstrueux dans tes propos. Je comprends trop ta douleur de Maman. Tout ce qu'il nous arrive est tellement injuste. Il n'y a pas pire douleur que ce que nous devons surmonter chaque jour.

Ma fille qui se retrouve seule avec ma petite fille de 1 an (le 17 février prochain) a dû revenir vivre avec moi.
Avec mon gendre, ils n'étaient ni mariés, ni pacsés. Ils devaient faire les démarches début janvier pour se marier. Aujourd'hui, ma fille n'a droit à rien, à part pleurer son Amour et son petit frère adoré.

Nous nous soutenons comme nous le pouvons, mais c'est tellement dur et cruel. Nous devons absolument tenir debout, car il y a ce petit bout de chou qui ne demande qu'à être aimée.

Mon autre petite fille (4 ans) a compris qu'elle ne verrait plus jamais son Papa et il lui manque beaucoup. C'est effroyable d'entendre ces mots d'enfant, si petite et déjà confrontée à ce qu'il y a de pire.

Mon autre fille et son petit mari chéri sont dans le même état d'incompréhension, de déni, de souffrances.

Comment allons-nous pouvoir continuer de vivre après un tel drame ? Il va bien le falloir, pour nos deux petites Princesses. Tout est si noir, si froid.
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: kompong speu le 12 février 2016 à 11:41:40
noir froid mais parfois gris les jours ne se ressemblent pas toujours meme si l'absence reste a jamais
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Pourquoitoi? le 12 février 2016 à 23:08:31
je suis de tout coeur avec toi, mais ma souffrance, mes cris sont si semblables au tien que mes mots ne pourront pas te consoler. ma fille de 31 ans est partie le 16/10/2015 après des mois d'espoir et de souffrance. Elle rêvait d' avoir des enfants, c'était le but de sa vie mais voilà c'est une tumeur qui a poussé en elle et qui nous l'a enlevé. il ne nous reste rien que ce grand vide et cette attente sans espoir qu'elle nous revienne...
Vivre sans mafille, sans nos enfants est un non sens
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Ludmilla 31 le 24 avril 2016 à 11:41:39
Bonjour AmourAmour

Je compatis à ta douleur ,j'ai perdu mon fils 2 jours avant ses 32 ans en novembre 2014 ,je ne m'y fais toujours pas ,je fais bonne figure devant les gens ,j'essaie de sortir de ce tunnel pour sa petite bientôt 5 ans ,même si quand je la vois ce n'est  que du bonheur mais aussi beaucoup de tristesse en pensant à tout ce qu'elle ne connaîtra  jamais avec lui ...

J'ai la chance d'être près d'elle ,je la garde le wk en général tous les 15 jours ,même si je n'ai pas assez de contacts à mon goût  ,mais je ne suis que la maman de ...,la compagne de mon fils a besoin de voir ses amis etc ,je sens bien qu'elle ne vient que par intérêt ,mais je connais des personnes dans ce cas qui n'ont plus aucun contact donc je m'estime heureuse ,même si on en voudrait toujours plus .

Je n'ai connu que ma grand-mère paternelle qui n'était pas des plus chaleureuses ni affectueuses ,ma grand-mère maternelle étant décédée à 42 ans ,après 6 grossesses ,2 jumeaux décédés de méningite ,à l'époque ma mère n'avait que 23 ans et mon frère 3 ans ,pour moi arrivée 6 ans après ,ça a toujours été un manque ,j'espère faire le maximum quand je suis avec ma petite ,qu'elle garde au moins de beaux souvenirs de sa mamie plus tard .

Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: loulou15 le 24 avril 2016 à 12:40:13
amouramour,
Hélàs, ici nous sommes toutes malheureuse parce que nos enfants sont partis ... chaque difficiles, différents ... ici tu peux écrire ta douleur, tes pleurs, tu auras toujours quelqu'un qui sera là ...
personnellement j'ai plus de monde ici que, dans la vraie vie !! ... je me fais doucement à l'idée que rien ne sera plus comme avant ... 6 mois de manque, de larmes, tellement seule san mon loulou ...

courage ...
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 17 septembre 2016 à 07:52:55
Bonjour à toutes et tous,

Je viens de relire tous vos messages et vous remercie encore de votre soutien. Je ne suis pas revenue sur ce forum depuis bien des mois.
Cela va faire 9 mois, le 25 septembre, que mon fils est parti ainsi que mon gendre.

Chaque nouveau jour est pire que le précédent.

Malgré les médicaments, le suivi psy, je n'y arrive pas. Je sens mes forces me quitter et j'ai de plus en plus de mal à passer les journées.

J'ai déménagé pour me rapprocher de ma petite belle-fille et de ma petite fille de 4 ans et demi.
Aujourd'hui, j'habite avec ma fille et ma petite fille âgée de 19 mois dans le Sud. J'espérais que cela me donnerait la force de rester debout, ne rien lâcher, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de mon fils, qui ne supporterait pas de me voir craquer.

Mais rien n'y fait. Ma douleur est intolérable. Je passe mon temps à pleurer. Du coup, je m'isole de plus en plus. Et je n'apporte aucune aide à mes enfants. Cette spirale infernale m'entraîne de plus en plus vers le fond et mes idées sont de plus en plus noires, jusqu'à penser au suicide pour ne plus souffrir.
Je sais que pour mes enfants, je n'ai pas le droit de leur faire subir cela, mais c'est si dur de "survivre".

J'ai bien tenté de trouver une association de soutien dans mon secteur, mais personne n'a répondu à ma détresse.

Comme vous, j'ai reçu l'invitation pour nous rencontrer en octobre sur Paris. Pour moi, ce n'est pas possible de m'y rendre,... trop loin.

J'aimerais tant pouvoir rencontrer et échanger  avec des Mamans désenfantées. 
Peut-être que parmi vous, il y en a qui habitent le Sud et qui pourraient m'aider.
J'habite un village à côté de Narbonne.

Merci de m'avoir lu. Pardon de n'avoir parlé que de moi.
J'espère de tout mon coeur que pour vous toutes et tous, vos douleurs s'apaisent.

Amicalement.
Granny



Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: cabrau78 le 17 septembre 2016 à 11:00:53
Bonjour Granny,

Comme ta détresse est grande et me touche. J’espère que le forum te permettra de trouver des mamans à qui parler dans ta région. Ma fille de 20 ans nous a quitté le 27/12/15 et un de ses meilleurs amis 4 semaines plus tard. La douleur a été abyssale au début au point de penser moi aussi à mon propre départ puis j'ai reçu des signes puis la certitude de leur survivance. La douleur est grande, il y a moyen de vivre son deuil en soulageant cette douleur.
Je veux être présente pour mes 2 autres enfants et donner un sens à cette souffrance.
J'ai changé de psy car le première ne me soulageait pas au contraire.
J'ai trouvé un répit dans l'hypnose, puis la méditation pleine conscience avec la philosophie bouddhique et les exercices de base.
Chacun trouve son chemin et avance à son rythme tout cela est si dur, les absences et les manques.
Sois douce avec toi, penses à toutes tes filles qui ont besoin de toi même si je sais que qd on est au fond pas grand chose compte.

Courage Granny, nous sommes là tous les parents des enfantés comme toi
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Romane le 17 septembre 2016 à 12:43:15
Granny, ton message me touche particulièrement, mon Fils est parti depuis 9 mois et demi. Je suis dans un cauchemar depuis, cauchemar dont je commence a réaliser qu'il est réalité, que je ne m'en réveillerai pas. Réalité déjà pour ceux qui m'entourent, réalité irréelle encore pour moi. J'ai une fille de 4 ans, qui me sollicite énormément. Quelqu'un m'a demandé ici, si je m'adressais a une personne dans ma situation que lui dirais je. Je pense sincèrement que je lui martèlerai que ce n'est pas vraiment sa faute, de s'accrocher pour sa fille, pour ses proches, de ne pas leur faire subir cette souffrance. Mais je ne suis pas cette autre, je suis la maman de Tom qui n'est pas la, qui n'est plus la.
Je comprends tes idées noires, j'ai tenté quelques passages a l'acte, "passage a l'acte" quelques petits mots bien alignés pour ne pas nommer l'innommable, pour ne pas décrire la douleur derrière ces mots, la douleur d'une bête a l'agonie, ce trou que nous portons en permanence, rempli de douleur, vide de tout. Seulement dans mes moments de lucidité, je sais que ce ne peut pas être une option, surtout pour ma fille. Ma fille on me parle tellement d'elle, qu'on en oublie mon Tom. Je ne sais plus faire avec elle, j'ai perdu le mode d'emploi ce jour la.
Je me rends compte que je ne t'apporte pas une grande aide, et parle également que de moi.
Mais tu vois, ton message m'a apporté , d'ailleurs il est très rare que j'écrive un aussi long message, j'ai toujours peur qu'on me taxe de folle, de quelqu'un qui n'a pas la force d'avancer . Alors je ne suis pas complètement seule a avoir ces idées la. Pourtant avant j'étais une battante, mais je ne maitrise plus rien, pantin désarticulé.
Ces quelques mots pour toi, bien que je ne sache comment survivre.
Pour te dire que tu n'es pas seule, même si cela ne rassure pas.
J'espère seulement que mon message n'est pas trop décalé face a l'aide que tu attendais
Bien amicalement
Romane
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Eva Luna le 17 septembre 2016 à 14:58:43
9 mois, Granny... c'est hier et c'est insoutenable...
chaque jour pire que celui d'avant...et la douleur qui s'amplifie...
c’est si naturel après la mort de ton fils chéri...la première année est épouvantable...essaie de survivre un jour après l'autre... c'est déjà énorme.Les aides ,médicaments et psy n’empêchent pas la détresse absolue... mais ça permet de moins mal supporter ...
et tu te retrouves en plus devant plusieurs chagrins en même temps, le tien de maman, le tien de belle maman , plus celui de voir ceux que tu aimes ravagé de douleur, ta fille, ta belle fille, tes petites filles... impuissante à aider vraiment...
Ne pas aller encore mieux...est malheureusement très "normal"...la présence de toutes celles que tu aimes pourtant infiniment ne suffit pas à te donner la force de traverser cette abominable épreuve...
Ton "je n'y arrive pas"... résonne avec le mien... qui a duré duré duré... doutant longtemps de ma capacité à "vivre" malgré la tragédie...en mode survie  ...un jour après l'autre...
et j'ai survécu...je peux juste témoigner que c'est possible...
Il y a une antenne JPV à narbonne, tu peux essayer de les contacter et d'aller rencontrer d'autres parents comme toi...ça m'avait un peu aidé..
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 18 septembre 2016 à 10:57:36
 :'(
Cabrau, Romane, Eva,

Merci de m'avoir répondu. Face à cet effroyable cauchemar, je ne trouve personne à qui parler sans gêne de mes pensées, de  cette douleur qui ne faiblit pas. Alors oui, un très grand MERCI à vous trois.

De toute ma vie, je n'ai jamais baissé les bras. Mon 1er mari est décédé à l'âge de 26 ans. J'avais ma fille aînée et mon fils (tous petits). Puis j'ai essayé de "refaire" ma vie et j'ai eu une petite fille.  Ce second mariage a été un échec total avec un long divorce douloureux.
Mais, jamais, jamais je ne me suis plainte et encore moins baissé les bras.  Là où d'autres se seraient sans doute effondrées, j'ai maintenu le cap droit devant.
Je ne vivais que pour mes enfants. J'ai fait tout ce qu'il m'était possible de leur offrir à commencer par leur prodiguer tout mon Amour, mon optimisme et ma joie de vivre. Je leur ai ouvert l'esprit sur le Monde (par les voyages), Je leur ai appris que la tolérance et la patience valait mille fois mieux que la colère et la rancune. Bref, j'ai essayé de leur donner les plus nobles valeurs de la vie. Ils ont tous pris et sont devenus de magnifiques adultes.

Je voulais leur montrer que quoi qu'il puisse arriver dans la vie, le soleil finit toujours par briller de nouveau. Je leur ai transmis cette force tranquille, qui permet de surmonter les obstacles les plus douloureux.

Aujourd'hui, je ne suis plus cette personne altruiste et généreuse. J'ai implosé le 25 décembre. Je n'arrive plus à protéger et soutenir mes enfants. J'ai perdu toute notion du temps (aucune importance). Je ne suis plus qu'une enveloppe totalement  vide. De cela, je suis totalement consciente. J'essaie, autant que faire se peut, de faire bonne figure mais je sais bien que tout sonne faux et que je ne trompe personne.

Quant au départ si violent de mon Petit, quelque part en moi, je sais que cela est arrivé. Je suis retournée de nombreuses fois sur les lieux de l'accident. J'ai lu et relu le rapport de gendarmerie. Mais malgré tout, je n'arrive pas à accepter l'inacceptable ! C'est IMPOSSIBLE.

Comment faites-vous pour tenir, pour avancer ?
Toutes mes forces me lâchent. Et pourtant, effectivement, je sais aussi que je n'ai pas le droit de "partir".  Il faut que j'épargne mes filles d'une douleur supplémentaire.

Pardonnez-moi de me répandre ainsi.

Eva, tu me parles d'une antenne JPV à Narbonne : tu es de la région ? S'il s'agit de l'assoc Jonathan Pierres Vivantes, je leur ai écrit... sans réponse !

Bien amicalement.
Granny

Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Eva Luna le 18 septembre 2016 à 15:46:08
oui, c'est cette association, je t'ai mis leurs coordonnées tel par message privé.
et non, je ne suis pas du coin du tout.. désolée...
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 04 octobre 2016 à 14:30:59
Bonjour à vous tous,

Je reviens vers vous déverser un peu de ma douleur qui ne faiblit pas. C'est peut-être même un peu plus douloureux chaque nouveau jour.
Après quelques allers/retours aux urgences pour cause de coliques néphrétiques et cruralgie cumulée, où l'on peut parler de grosses douleurs, ...même à ces moments de douleurs physiques intenses à peine soulagées par la morphine, j'avais pleinement conscience que la pire des douleurs physiques n'est rien, comparée à la perte de son enfant.

Ma famille si unie jusqu'à la tragédie, explose littéralement sous le poids de la souffrance que nous vivons. Mes filles ne se parlent plus, ma belle-fille (épouse de mon fils) n'a pas spécialement envie non plus de se rapprocher de moi. Bref, tout devient épouvantable.
Seules mes deux petites filles, âgées de 4 ans et demi et 19 mois me font oublier tout ce grand malheur. Mais il arrive parfois que je m’effondre même en leur présence.

Je ne trouve plus la force de continuer à survivre. 

Après avoir changé de région, pour tenter de nous reconstruire, de nous rapprocher de ma petite belle-fille et de ma petite fille de 4 ans et demi, avec ma fille veuve ( avec la Petite de 19 mois), nous avons acheté une maison ensemble dans laquelle nous avons emménagé mi juin. Nous en avions énormément discuté avant de nous lancer dans ce changement radical de vie, de région, de notre perte de travail... bref, nous avons évoqué tous les sujets possibles sur le long terme. Aujourd'hui, elle ne s'y plait pas, se sent apatride, sans repère, et veut repartir.

Je n'ai plus la force suffisante de rien.

Je n'arrive plus à soutenir mes enfants, à me soutenir moi-même. J'ai dit à ma psy que même elle (qui est sincèrement très bien) ne pouvait rien pour moi, pas plus que les médicaments censés apaisés mon chagrin. Alors quoi faire, à part pleurer, avoir cette envie permanente d'hurler, de vomir ma douleur...

Je sais que si je quitte cette vie, j'ajouterai encore davantage de souffrances à mes filles, et ça je n'en ai pas le droit, mais c'est si dur, que j'y pense de plus en plus malgré tout.

Bien que j'ai perdu absolument toute notion du temps, je sais que nous sommes en octobre. Je vois ces jours qui défilent et se rapprochent inexorablement vers la date du 25 décembre. Comment vivre ça ? Comment "fêter" Noël pour nos petites orphelines, qui doivent avoir coûte que coûte une belle journée de fête et le passage du Père Noël ? J'ai si peur de ne pas trouver la force de surmonter cela.

Je suis perdue.
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 04 octobre 2016 à 15:02:09
Mon Tout Petit,

Malgré tes 30 ans, oui, tu es mon Tout Petit et tu le resteras jusqu'à mon dernier soupire.
Je ne dors plus, ou quasiment plus, depuis ce soir de Noël 2015. J'attends désespérément ton retour, un coup de fil de ta part, ou mieux encore, que tu me fasses la surprise de frapper à la porte.

Dis-moi mon Amour, dis-moi que tu es toujours là.

J'aurais voulu tuer de mes propres mains, l'ordure qui vous a volé votre vie à toi et Romain.

Dommage, cette pourriture, sdf, sans papiers, sans permis de conduire, sans assurance,... bref sans rien, est également mort.

Pourquoi toi, pourquoi nous, pourquoi cette tragédie ? Il faut que tu reviennes mon Chéri, simplement pour me sortir de ce monstrueux cauchemar. Je deviens folle de douleurs et de chagrin. J'ai tellement besoin de te sentir, te serrer fort dans mes bras, t'embrasser, te dire encore et encore combien je t'aime.

Tu n'as pas le droit de partir avant moi. C'est impossible, impossible.

Ta Maman qui t'aime tant.
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: Bulle 777 le 04 octobre 2016 à 15:13:25
Granny,

il y a des conséquences surprenantes dans un deuil.....et surtout dans les morts brutales !
Que ta famille n'arrive plus à communiquer avec un tel drame arrive souvent.

c'est mon cas aussi,  après la mort subite de ma mère ( un suicide sans doute), je n'ai plus de communication avec le reste de la famille. ...oh si que pour des méchancetés   :o
C'est comme si l'absence de la personne montrait l'importance qu'elle avait, son rôle etc.
C'est très très dur ... ce sont des pertes qui s'ajoutent à la perte et c'est dans mon cas, très très difficile à vivre!!
donc je te comprends.

Mais avec cela, tu as ton propre chagrin à vivre.
Et tu as le droit de t'effondrer même devant tes petites.
De toutes façons les enfants sentent tout.
Tu peux leur expliquer aussi ta tristesse.

Par contre, ce qui me vient, c'est que tu as un rôle à jouer dans cette désunion-réunion. :)
en tant que mère, belle-mère et grand-mère.
Un rôle sur le long terme. comme tu pourra bien sûr.
Garder un contact avec tous et toutes afin qu'un jour quand les plaies seront moins à vif, la discussion puisse reprendre.
 Mais ce sera long, très long car chacun a son chemin de deuil et c'est très personnel.
Il faut du temps.

Une idée me vient ...Pourquoi pas "organiser " un moment à Noël avec tous et toutes pour vous recueillir ensemble en mémoire des disparus.
En demandant à chacun et à chacune  de déposer ses armes afin de partager ce moment douloureux.
Votre cadeau de Noël ....pour vivre la trêve de Noël... ;)


Garde espoir : il y aura une lueur un jour dans ton cheminement, même si aujourd'hui ta douleur est effoyable.

Bulle


Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: AmonAmour le 04 octobre 2016 à 18:55:37
Bonsoir Bulle,

Merci de tes douces paroles.

Je me sens rejetée, mise à l'écart. Comme si ma douleur faisait peur et fuir ceux que j'aime tant. J'ai perdu toute complicité avec ma belle-fille que je chérissais tant. Aujourd'hui, elle est froide, sèche, avec moi. J'ai constamment l'impression de la déranger. Je ne vais jamais chez elle (et chez mon fils) si elle ne me le propose pas. C'est elle qui vient avec ma petite fille. Mais ses visites ont toujours un côté intéressé. Depuis environ 2 mois, ma fille est quasiment tout le temps chez elle. Elle y dort même avec mon autre petite fille.
Du coup, la mise à l'écart est encore plus forte. Je suis réellement seule face à mon chagrin.

Elle m'a reproché d'avoir trop d'empathie, de douceur, de bienveillance et d'Amour... ! Mais elle ne me l'a pas dit en face. Elle a fait passer le message par ma fille !
J'ai halluciné. C'est vrai que du côté de ses parents, c'est tout le contraire. On baigne dans une indifférence totale ou presque. Mais elle a grandi ainsi.
Mais pourquoi me faire ces reproches maintenant. Cela fait 15 ans que je la connais. Elle ne peut tout de même pas avoir joué un rôle durant tout ce temps.
Je ne la reconnais plus. Du coup je pense encore plus à mon fils, et je me dis que ce n'est pas possible ! Il ne peut pas avoir vécu avec cette femme qui m'est totalement "étrangère" aujourd'hui.

J'espère que tout ceci finira par s'apaiser et disparaître. Tout ça pour dire, que ton idée de nous retrouver toutes ensemble pour Noël, semblerait tellement naturelle, mais au vu des comportements du moment, cela semble totalement décalé, voir impossible. Pareil pour mes deux filles qui ne se parlent plus. Ca aussi, c'est terrible pour une Maman. Je suis bien impuissante.

Je te remercie Bulle de ton message. J'espère que de ton côté, les comportements négatifs à ton égard finiront également par disparaître.
Tout ceci me dépasse complètement.

Bien amicalement.
Granny
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: cabrau78 le 05 octobre 2016 à 14:36:56
Bonjour Granny,
 
Nos drames on eu lieu à quelques jours près et je ne sais pas comment nous ferons, Je ne veux pas y penser.
Ici et maintenant me suffit déjà.
Nous ne serons plus jamais les mêmes, nous ne supportons plus les m^mes choses.
Notre fragilité, notre sensibilité nous rendent poreuses et vulnérables.
Comment aider ceux qu on aime ?
Je n'ai pas la réponse.
Je ne contacte plus ma  mère et je ne sais pas dire exactement pourquoi; ce qui est sûr c 'est que ça ne me fait pas de bien de lui parler. Je ne trouve ni apaisement, ni soutien. Elle a retrouvé quasi sa vie d'avant sort, retrouve ses amies, va aux concerts. Je considère qu'elle fait face avec un soutien suffisant et que de toute façon je ne pourrais pa s lui donner. Je ne veux pas qu on me pleure dessus (image) ni qu on m'infantilise.
Notre relation d'avant a volé en éclats
J'emprunte l'image "l'animal dans la caverne qui reste dans sa tanière pour lécher ses plaies" pour moi.
Je sauve ma famille , d'abord mes petits et moi
Je fais ce que je peux, ne m'en demandez pas plus
Je ne serai jamais plus la m^me.

Quand je pourrais je vais essayer de lui parler ; la psychologie n'est pas son fort. Elle parle tout le temps à tort et à travers si possible en mal yc de personnes que je ne connais pas ; juste insupportable
Bien à toi
Titre: Re : Noêl 2015
Posté par: souci le 22 octobre 2016 à 10:05:47
(http://www.aht.li/2969313/papnoir.jpg)