Auteur Sujet: mon fils  (Lu 9054 fois)

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mitzou

  • Invité
mon fils
« le: 07 novembre 2010 à 16:55:24 »
Bonjour,

Je viens de découvrir votre site et je viens apporter mon témoignage. J'ai perdu mon fils tragiquement en janvier 1998, il n'avait que 17ans et depuis ce jour ma vie est fichue. j' ai perdu mon mari en 2000, subitement, il me reste un fils âgé de 25 ans aujourd'hui mais l'un ne remplace pas l'autre..  Perdre son enfant, c'est perdre la vie, certains parviennent à se reconstruire mais moi, je n'y parviens pas je l'aimais trop. Je vis pour mon second enfant car perdre son frère et  son papa n'a pas été simple pour lui, il a besoin de moi, je suis sa seule famille, j'ai perdu ma soeur et mes parents aussi.
Je me sens toujours complètement décalée par rapport aux autres, je vis sur une autre planète, je pense tous les jours à mon fils et à mon mari, je vis avec eux et j'attends de les rejoindre avec bonheur.
En perdant mon fils, j'ai trouvé la foi en Dieu, je suis immédiatement partie à la recherche de mon fils, ce n'était pas possible qu'il n'y ait rien après cette vie, je voulais savoir où était mon fils, naturellement j'ai beaucoup lu et rencontré de nombreuses personnes. Aujourd'hui j'ai la certitude que nous retrouverons les êtres que nous avons tant aimés, ils nous attendent et sont constamment près de nous. La foi n'ôte pas la souffrance mais communique l'espérance d'une autre vie et cette espérance m'aide à continuer la route.
Dans cette vie, je suis infiniment seule, perdre mon enfant m'a éloignée des autres, je n'appartiens pas au même monde,  je n'ai plus grand chose de commun avec les autres, je n'ai pas envie de cette société de consommation, d'artifice, mon esprit s'est élevé et finalement c'est pas plus mal car l'essentiel a pris le dessus et me rapproche de mon fils, de mon mari. Malgré tout, je cache mon jeu
personne ne peux imaginer la souffrance qui m'étreint au quotidien, le manque de mon fils m'accable mais je fais bonne figure, je porte un masque pour aller travailler, c'est une lutte constante intérieure mais je dois faire bonne figure.
Je ne crois pas que l'on peut se reconstruire après le départ de son enfant, ne plus penser à lui serait inimaginable, je prèfère souffrir parce que je suis reliée à lui, à eux. J'ai lu que la souffrance était le lieu le plus élevé de l'amour, qu'elle nous faisait accéder à un autre monde.
Je recherche de l'aide dans des lectures qui entretiennent mon espérance et je me rends aussi parfois dans une abbaye pour me ressourcer, vivre un temps près des moines me confirme que Dieu existe donc qu'il y a une autre vie après.
D'après mon expérience, seuls les parents qui ont perdu un enfant peuvent aider les autres, les psys ne m'ont jamais aidée, j'en ai consulté plusieurs, ils n'avaient pas la foi, c'était la désespérance avec eux.
Ceci est mon témoignage


PATRICIA 89

  • Invité
Re : mon fils
« Réponse #1 le: 15 novembre 2010 à 10:15:03 »
Chère Mitzou,

Comme votre témoignage me reflète,  comme vous je me suis éloignée de ce monde matériel et égoïste. La disparition de mon fils, m'a apportée une grande foi, une philosophie de la vie, que rien ni personne ne peux donner. Tout comme vous, je vais passer régulièrement qq jours dans un monastère. Qui peut nous comprendre ? personne,  ni médecins ils ne vivent pas ce qui nous est arrivé. J'ai également laissé tomber les psy, je lis beaucoup, sur la vie après, je suis sûre que nos enfants ne sont jamais trop loin de nous.
Mais j'ai eu la grande chance de recevoir qq messages de mon fils, par tél, sur l'ordi et des clins d'oeil divers. C'est merveilleux, ça ne compense certes pas cette perte immense, mais ça permet de survivre, en sachant que nous nous retrouverons.

Bien à vous à bientôt patricia maman de Marceau dans les cieux.

maradé

  • Invité
Re : mon fils
« Réponse #2 le: 25 novembre 2010 à 09:56:33 »
Bonjour,
Je viens aussi de faire connaissance avec ce site.Ma fille a quitté ce monde il y a tout juste 2 ans, elle allait avoir 21 ans.
Son départ a été rapide et nous avons à peine eu le temps de comprendre qu'elle allait nous quitter que déjà elle était partie.Certe ce fut un moment difficile, mais nos proches: famille , amis, voisins.... nous ont bp entouré.  Dès son départ je lui ai bp parlé et je lui parle encore .J'ai aussi adopté une philosophie comme de nombreuses mamans: vivre l'instant qui m'est donné. La spiritualité est ce qui me guide chaque jour,et au risque de choquer un peu ,je suis capable de dire que la vie me fait de beaux cadeaux. Ma fille m'accompagne comme un vrai guide et depuis son départ elle me donne de belles preuves que derrière ce voile invisible il se passe plein de choses.
Je fais partie d'une association dans laquelle j'ai rencontré d'autres parents comme nous. Cela m'a permis de beaux échanges(et me permet encore de beaux échanges).Les rencontres se sont multipliées avec de belles personnes et cela me rempli de bonheur.J'ai appris et j'apprends tout les jours à transformer" ce deuil". Il y a quelques mots que j'ai un peu de mal à utiliser et entre autre celui ci, j'ai aussi du mal à dire que ma fille est morte. Pour moi c'est un mot de la terre mais dans leur monde invisible ils sont bien présents.
 Je serais heureuse de faire partager mon expérience pour donner de l'espoir aux parents qui sont encore dans une grande douleur, et dont j'ai le plus grand respect. Mon mari fait parti de ces personnes et nous ne cheminons pas de la même façon.A chacun de nous d' accepter l'autre tel qu'il est avec ses souffrances,ses moments meilleurs... 
Je commence en 2011 à donner des conférences sur ce que je vis depuis le départ de M-Charlotte et celà est un vrai cadeau.
Pour l'instant je souhaite pouvoir continuer à discuter avec vous sur ce blog.
Je vous envoie mille pensées d'Amour à toutes et à tous

PATRICIA 89

  • Invité
Re : mon fils
« Réponse #3 le: 25 novembre 2010 à 13:00:09 »
Bonjour,

Etant maman désenfantée comme vous, nous nous comprenons. Pour ma part, je ne crois plus à la survie après un tel drame.
Ma vie se trouve vidée, les fêtes de Noël approchant à grands pas, cette période est très difficile à gérer. Comme je l'ai dit précédemment, je vais régulièrement faire des retraites spirituelles dans un monastère. Cela permet de retrouver une certaine sérénité au plus profond de soi, de prendre du recul par rapport à la vie et ce monde tellement bizarre. Le départ de mon fils m'a apporté une certaine richesse surtout au niveau de la conscience mais aussi de la foi, plus forte, le rapport aux autres, mais aussi d'autres choses se sont soulevées en moi, tel des souvenirs d'enfance mêlés à des regrets et du bonheur. Je me pose, aussi,  beaucoup de questions, quant à l'existence  sur terre,  cette vie si précieuse à laquelle parfois nous faisons des misères. Et pourquoi doit-on affronter une telle blessure qu'est la perte de son enfant ? M'a-t-on mise à l'épreuve de qq chose ? Suis-je si mauvaise que ça ? Je pense qu'il n'y a pas de réelle réponses, garder l'espérance, la foi, et ne pas en vouloir  à Dieu, il n'est pas là pour nous faire du mal.
Je crois en la vie après la vie, et j'attends de retrouver mon petit garçon, qui m'accueillera bientôt.

Merci et courage à tous les parents dans le deuil, lequel ne se fait jamais lorsqu'il concerne un enfant.

mariej

  • Invité
Re : mon fils
« Réponse #4 le: 28 novembre 2010 à 10:08:14 »
Bonjour à vous toutes,

Pour moi Noël est le 3ème Noël sans Samuel, mon fils mort à 31 ans en octobre 2008, il a mis fin à ses jours.
J'ose dire moi aussi que je me sens mieux, malgré des périodes de profond chagrin. En octobre j'ai vécu à la fois la douleur de ce mois anniversaire de sa mort et la joie d'une naissance, une amie de mon fils a eu une fille Séphora, une petite togolaise.
Le jour de Noël nous serons à son baptême au Togo car sa maman m'a demandé d'être la marraine! c'est une grande joie pour moi, je sens que Samuel la partage aussi.

 Cette naissance est un vrai cadeau, cette petite fille je l'aime déjà sans l'avoir encore vue, c'est la vie qui continue et c'est formidable!
Voilà ce que je souhaitais partager avec vous, pour  vous mettre un peu de baume au cœur; la vie continue à nous apporter des joies, à nous de les prendre pour que nos enfants soient heureux avec nous !