Bonjour  martinejulienfanny , personne n'a fait d'erreur , l'erreur c'est de se culpabiliser irrationnellement   . Les suicides sont toujours des mystères et le resteront tant qu'il y aura des hommes sur Terre  . Tout comme  ce  mystère de  notre nature profonde  , notre âme (je ne veux pas faire de prosélytisme ni heurter les athées ici sur forum  , j'exprime  simplement ce que je pense et nous avons encore le droit d'avoir une foi et de l'exprimer dans ce pays )  . Personne n'a d'explication , il n'y a pas de pourquoi ni à  l' être ni aux choses ni au Monde . Il nous reste qu'a accepter  le mystère du suicide , il n'y a  pas d'explication rationnelle  aux  douleurs et souffrances  intimes  . Julien  est en paix et heureux , libéré de sa souffrance  ,  tout comme l'est la jeune femme qui m'a quitté aussi ,  c'est pour moi une certitude ,  il y a  continuité de l' Être  au delà de nos vies  terrestres . Et ils restent en nous et nous en eux pour toujours   .  Tendres  pensées pour vous toutes les  deux  , je vous comprends  comme tout le monde ici  je traverse les mêmes doutes , les mêmes tourments ,   comme  nous tous et  cette même souffrance de la séparation physique  .          

 Willy

Martinejulienfanny, je connais ta douleur puisque ma fille ainée de 25 ans a mis fin à ses jours le 26 février 2011. Depuis, je ne suis plus la même.

J’avais eu de nombreuses conversations sur le suicide avec elle. Elle me disait que je n’aurais pas dû la mettre au monde. Rien ne l’apaisait. Elle était anorexique depuis trois ans. Sa dernière psychothérapeute nous expliquait après son suicide qu’en fait elle souffrait du syndrome Borderline (état limite) et que l’anorexie était  sa (mauvaise) façon de tenter de gérer son état limite.

Je me posais beaucoup de questions comme toi. Et puis j’ai dû accepter de ne pas être une « sur-femme » et qu’elle était autre, qu’elle avait sa vie et moi la mienne. C’est le témoignage de Lytta Basset dans « Ce lien qui ne meurt jamais » : Albin Michel 2007 qui m’a aidé à prendre conscience de cela. Son fils s’était suicidé également.

Nous avons fait ce que nous pouvions et comme toutes les mères, nous avons dû faire des erreurs, mais nous avons aimé nos enfants et les aimerons toujours. Le principal est que nous ayons fait de notre mieux, mais nous ne pouvions pas vivre à leur place. Nous serions nous senties responsables si nos enfants avaient eu une maladie physique ?

Grâce aux nombreux signes que ma fille m’a envoyés et au livre cité, j’ai commencé à chercher des témoignages sur les NDEs. Aujourd’hui, je suis convaincue que la mort n’est qu’un passage. Je pense aussi que ma fille ne peut être en paix que si je retrouve la mienne. Alors j’y travaille. Il est vrai que les premiers mois, c’est ma douleur qui me reliait à elle. Maintenant, je me sens un peu apaisée, mais avec une grande tristesse. Par contre, je peux de nouveau m’intéresser aux autres et aussi rire et prendre des petits plaisirs avec ma seconde fille. Et ma « relation » avec mon ainée disparue est plus paisible. Le chemin jusqu’ici a été long et douloureux et personne ne peut le faire à notre place. Tu vois, je disais, qu’avant, c’était ma fille qui pleurait et après son départ, c’était moi. J’arrivais beaucoup plus à comprendre son mal-être.

Accroche-toi, un jour à la fois. Parle de ton fils, de ta douleur. « Use » ton deuil comme le conseille le Dr Fauré qui est à l’origine de ce site. Ne retiens pas tes émotions. Il faut t’alléger.

Courage et patience

Méduse

Bonjour à vous toutes et tous

Comme je suis d'accord avec les mots écrits par Méduse , le deuil de nos enfants est fait d'étapes qu'il ne faut pas brusquer. Moi-même je vais de rechute en rechute mais je connais des périodes d'accalmie bien trop brèves encore surtout pour mon entourage alors je m'accroche pour rester sur cette terre pour ne pas rajouter de la douleur aux miens surtout mes enfants toujours démolis par le départ de leur petite sœur. Ma Loulou était trop fragile pour ce monde de requins qui nous entoure et le 20juin 2011 après un dernier rejet de son monstrueux père elle a choisi de s'endormir. La culpabilité me ronge par moment, je dis je n'aurai pas du faire ça,ni ça... Mais je deviens aussi indulgente avec moi car oui je n'étais pas une maman parfaite mais comme me dit ma fille aînée cela n'existe pas mais tu as du tellement te battre seule! Oui j'ai fait des erreurs mais j'ai tape à tant de portes pour nous aider que j'accepte de ne plus autant culpabiliser. Nous sommes dans une société ou plus de jeunes meurent de suicide que d'accident de voiture mais cela n'émeut pas nos politiques, ni les psy de tout ordre bien souvent.
La mort physique n'est pas une fin en soi mais pour moi une étape comme lors de notre naissance et il nous faut penser que nos enfants sont en paix la ou ils sont. Ma Loulou m'a écrit laisse-moi partir pour renaître dans un monde meilleur...

Tendrement
Claudia